IncompréhensionUne religieuse renvoyée « sans motif » attaque en justice sa communauté

Bretagne : Une religieuse renvoyée « sans motif » attaque en justice un cardinal et sa communauté

IncompréhensionAujourd’hui âgée de 57 ans, cette religieuse se retrouve sans ressource, n’ayant ni emploi ni logement, et privée de toute appartenance à une communauté religieuse
La plaignante appartenait à la communauté traditionaliste des Dominicaines du Saint-Esprit (Illustration)
La plaignante appartenait à la communauté traditionaliste des Dominicaines du Saint-Esprit (Illustration) - R. Doucelin/SIPA / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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Après 34 ans de vie au sein de la communauté catholique traditionaliste des Dominicaines du Saint-Esprit, Marie Ferréol, 57 ans, a été renvoyé « sans motif » selon elle, se retrouvant sans ressource, n’ayant ni emploi ni logement, et privée de toute appartenance à une communauté religieuse.

Face à cette situation, la religieuse a assigné sa communauté catholique bretonne en justice ainsi que le cardinal canadien Marc Ouellet pour demander réparation des préjudices qu’elle estime avoir subis.

Cette procédure au civil, qui vise également deux responsables apostoliques « ayant œuvré à son éviction », fera l’objet d’une audience devant le tribunal judiciaire de Lorient le 4 octobre, a précisé à l’AFP Me Adeline Le Gouvello, confirmant une information du Monde.

La religieuse « n’a jamais su les faits dont elle aurait été coupable »

Appartenant à la communauté des Dominicaines du Saint-Esprit, dont la maison-mère est située à Pontcalec, près de Vannes (Morbihan), Soeur Marie Ferréol en a été renvoyée en octobre 2020 par un document signé par le cardinal Ouellet, à la suite d’une visite « apostolique » d’une semaine.

En plus du « préjudice matériel conséquent » infligé, Me Le Gouvello ajoute un « préjudice moral encore plus important, quasiment irréparable : une vie entière détruite, son honneur écorné et une grande souffrance liée aux conditions de son renvoi » marqué par « un mélange de chantage et de pressions psychologiques ».

La religieuse « n’a jamais su les faits dont elle aurait été coupable, en dépit de ses demandes répétées et de celles de son avocat. La communication en a été refusée au motif de la ''confidentialité'' », déplore l’avocate dans un communiqué. Elle y dénonce les « conditions illicites, dures et vexatoires » de son exclusion, notamment l’absence de débat contradictoire et de la possibilité de se défendre.

Une action en justice initiée « à contrecœur »

« Au regard des fautes commises et du préjudice subi, une action en réparation est fondée », ajoute Me Le Gouvello, soulignant que la religieuse l’a initiée « à contrecœur » et « en dernier recours », pour obtenir sa « réhabilitation morale et le retour dans une communauté religieuse » mais aussi « avoir des réponses » sur ce qui lui a été reproché.

Le cardinal canadien Marc Ouellet, qui était préfet du Dicastère pour les évêques au Vatican à l’époque des faits, a démissionné de cette haute fonction en janvier, officiellement « en raison de la limite d’âge ». Il a été accusé d’agression sexuelle au Québec.