violences policièresÀ Marseille, trois policiers mis en examen dans l’affaire Mohamed

Mort de Mohamed à Marseille : Trois policiers mis en examen, la famille va porter plainte pour « diffamation »

violences policièresLes trois policiers du Raid ont été placés sous contrôle judiciaire, annonce le parquet. La partie civile se félicite de l’avancée de l’information judiciaire, mais va porter plainte pour diffamation contre la procureure
RAID, illustration.
RAID, illustration. - ISA HARSIN/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

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Trois policiers du Raid, une unité d’élite, ont été mis en examen jeudi pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » après le décès d’un homme de 27 ans en marge des émeutes à Marseille, a indiqué le parquet. Au total, cinq policiers avaient été placés en garde à vue mardi dans le cadre d’une information judiciaire pour « coups mortels avec arme ». La garde à vue de deux d’entre eux avait été levée mardi dans la soirée par les magistrats instructeurs.

« Les doutes que pouvait avoir la famille sur les manquements des policiers n’étaient pas infondés, puisque le parquet met en examen ces fonctionnaires pour des faits graves. La famille se félicite de l’évolution de l’information judiciaire », indique à 20 Minutes Me Thierry Ospital, avocat de la femme de Mohamed Bendriss, la victime.

La partie civile va porter plainte contre la procureure pour diffamation

Dans son communiqué, la procureure précise qu’un homme a pris la fuite, « poursuivi par Mohamed Bendriss à scooter qui avait tenté de prendre le sac dont il était porteur, contenant des marchandises volées dans ce commerce ». Avant de poursuivre : « Il existe donc des éléments démontrant que ces deux individus participaient à une action d’appropriation frauduleuse dans un contexte de pillage généralisé ».

Une affirmation du parquet qui a fait tiquer la partie civile : « Pour tenter de protéger les policiers, la procureure a essayé de salir Mohamed », déplore auprès de 20 Minutes Arié Alimi, autre avocat de la femme de Mohammed Bendriss. Une plainte en diffamation va être déposée.

Dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que le centre de Marseille était en proie à des dégradations et pillages, Mohamed Bendriss, 27 ans, avait perdu la vie après un malaise alors qu’il circulait à scooter. Il est le seul mort recensé à ce jour en marge de cet épisode de violences urbaines qui s’était déclenché dans plusieurs villes de France et sur plusieurs jours à la suite du décès du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre fin juin.

C’est lors de l’autopsie du corps de cet homme marié, père d’un enfant et dont la veuve attend un deuxième enfant, qu’avait été repérée sur sa poitrine la trace de ce qui pourrait être l’impact d’un tir de LBD (lanceur de balle de défense), conduisant le parquet à ouvrir début juillet une information judiciaire. Ces nouvelles mises en examen de membres des forces de l’ordre interviennent moins de trois semaines après celles de quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC). Ils sont soupçonnés d’avoir roué de coups un jeune homme de 21 ans dans le centre de Marseille, après l’avoir grièvement blessé avec un tir de LBD lors de cette même nuit du 1er au 2 juillet.

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