InvestigationsFeu couvant, gîte pas aux normes… Le point sur l’incendie en Alsace

Incendie dans un gîte en Alsace : La piste d’un « feu couvant » dans un établissement qui « n’était pas aux normes »

InvestigationsAu lendemain du dramatique incendie qui a coûté la vie à 11 personnes dans un gîte en Alsace, l’enquête se poursuit. Avec comme principale recherche la cause de ce « feu couvant » qui a précipité le drame
Les pompiers sont arrivés moins de quinze minutes après avoir été informés de l'incendie.
Les pompiers sont arrivés moins de quinze minutes après avoir été informés de l'incendie. - T. Gagnepain / 20 Minutes
Thibaut Gagnepain

T.G. avec AFP

L'essentiel

  • Un incendie s’est déclaré mercredi matin dans un gîte où séjournaient des personnes en situation de handicap dans le Haut-Rhin. Onze personnes sont décédées.
  • « L’origine serait vraisemblablement pour le moment un feu qui a couvé », a expliqué mercredi la vice-procureure de la République de Colmar. Comment le feu a-t-il démarré ? Une enquête a débuté et devrait permettre d’en savoir davantage.
  • Ce jeudi matin, Nathalie Kielwasser a également assuré que le gîte de vacances de Wintzenheim n’était pas aux normes de sécurité contre l’incendie.

Leurs combinaisons blanches n’ont échappé à personne, mercredi à Wintzenheim. Quelques heures après le terrible incendie qui a coûté la vie à 11 personnes dans un gîte de cette commune d’Alsace, des techniciens en identification criminelle ratissaient la zone. À la recherche d’indices en vue d’une enquête qui va principalement chercher à savoir comment le feu a pu se déclarer dans cette ancienne grange.

« La justice a ouvert une enquête en recherche des causes de la mort », a annoncé la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser. « On ne sait pas pourquoi ils ont été piégés » par les flammes, a-t-elle dit. « L’origine serait vraisemblablement pour le moment un feu qui a couvé », a-t-elle précisé, sans qu’il soit possible « à ce stade » de déterminer « les causes de ce feu couvant ».

Selon le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), « un feu couvant est un processus de combustion lente, sans flamme ni émission de lumière ». « Les principaux risques de cette combustion « invisible » proviennent du fait qu’elle peut être facilement déclenchée par des sources de chaleur trop faibles pour allumer des flammes », définit encore le LNE, sans donner d’exemple de sources. D’après Le Figaro, il pourrait par exemple s’agir d’un mégot de cigarette mal éteint ou d'un court-circuit électrique.

Selon les toutes premières constatations et vu la structure du bâtiment, « le bois a dû mettre quelques heures avant de s’embraser », a encore indiqué la magistrate, sans pouvoir dire si des alarmes incendie avaient été installées.

Les occupants « surpris en plein sommeil »

Arrivés en moins d’un quart d’heure, les pompiers n’ont en tout cas rien pu faire pour venir en aide aux vacanciers installés pour la nuit dans les étages du bâtiment. Le lieutenant-colonel Philippe Hauwiller, commandant de l’opération de secours, a estimé que compte tenu de l’état du bâtiment, les victimes étaient déjà mortes quand ses hommes se sont présentés à 6h45. Les occupants ont été « surpris en plein sommeil, tout le monde dormait », a pour sa part observé le maire adjoint de la commune de 8.000 habitants de la banlieue de Colmar, Daniel Leroy. Ce dernier a expliqué que le gîte, qui se trouve sur un terrain fermé avec plusieurs bâtiments, « fonctionne depuis plusieurs années sans problème ».

La propriétaire avait signé un contrat pour 16 personnes correspondant au gîte installé dans les étages, a-t-il rapporté. Mais mercredi, 28 personnes se trouvaient dans le bâtiment dont 17 ont pu sortir à temps, selon la préfecture du Haut-Rhin. Les 13 pensionnaires logés au rez-de-chaussée par Idoine, une association de Besançon, ont été rapatriés indemnes en Franche-Comté.

« Le gîte ne disposait pas des caractéristiques pour accueillir du public »

En revanche, parmi les résidents logés dans les étages, 11 personnes, dont 10 adultes souffrant de handicaps mentaux légers, ont péri. Plusieurs d’entre elles dormaient dans une mezzanine qui s’est effondrée, ce qui a compliqué la récupération des corps, selon le lieutenant-colonel Hauwiller.

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Les investigations chercheront à déterminer si la structure répondait « à toutes les normes de sécurité » alors que ce jeudi matin, la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser a assuré que le gîte de vacances n’était pas aux normes. « Le gîte n’avait pas subi le passage de la commission de sécurité qui est obligatoire » et « ne disposait pas des caractéristiques pour accueillir du public », a-t-elle détaillé, confirmant une information de France Bleu et de L’Alsace.

Les corps des victimes doivent être passés au scanner, avec des résultats attendus sous quarante-huit heures. « Les familles sont en attente de connaître la réelle identité » des victimes, a souligné Mme Kielwasser. Des prélèvements ADN seront également réalisés auprès des familles dans le but d’identifier les victimes.

Mercredi soir, une cérémonie œcuménique a eu lieu dans l’église de Wintzenheim. Avec 11 bougies allumées en hommage aux victimes.