recap'Au Niger, les pro-putschistes manifestent contre la présence française

Coup d’Etat au Niger : Des slogans anti-France scandés par les manifestants, la Cedeao prépare son intervention

recap'« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit au Niger
Des milliers de manifestants nigériens ont protesté contre la présence française près d'une base militaire, à Niamey.
Des milliers de manifestants nigériens ont protesté contre la présence française près d'une base militaire, à Niamey.  - AFP / AFP
O.O avec AFP

O.O avec AFP

L'essentiel

  • Des militaires ont entrepris un coup d’Etat au Niger et écarté le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier. Dans la foulée, le général Abdourahamane Tiani s’est autoproclamé chef de l’Etat.
  • Depuis, les pays ouest-africains se divisent entre les régimes militaires soutenant le putsch et ceux qui appellent au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Quant à la France, comme ses partenaires, elle ne reconnaît pas le régime mis en place à Niamey par les militaires, y compris le gouvernement présenté le 10 août et composé en partie de civils.
  • Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Et qui soutient qui et pourquoi ? Vous saurez tout sur l’avancée cette crise qui secoue le Niger chaque soir sur 20minutes.fr

Vous avez raté les derniers événements sur le conflit au Niger ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 20 heures. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous.

Le fait du jour

« A bas la France, à bas la Cedeao. » Des milliers de manifestants ont scandé vendredi ces slogans près de la base militaire à Niamey, pour protester contre la décision de la Cedeao de l’usage de la force pour rétablir l’ordre.

« Nous allons faire partir les Français ! La Cedeao n’est pas indépendante, c’est une manipulation de la France, il y a une influence extérieure », s’est exclamé Aziz Rabeh Ali, membre d’un syndicat étudiant soutenant le régime militaire.

Depuis leur prise de pouvoir, les militaires ont pris la France - ex-puissance coloniale - pour cible privilégiée, l’accusant d’être en sous-main à l’origine de la décision de la Cedeao de déployer au Niger sa « force en attente » pour rétablir l’ordre constitutionnel.

La phrase du jour

« Le président Bazoum et sa famille seraient, selon les dernières informations, privés de nourriture, d’électricité et de soins depuis plusieurs jours (…). Rien ne permet de justifier un tel traitement. »

Tels sont les mots du chef de la diplomatie de l’Union européenne. Josep Borrell s’est exprimé ce vendredi, plus de deux semaines après le coup d’Etat qui a renversé Mohamed Bazoum. Les craintes grandissent quant aux conditions de détention et au sort réservé au président.

Selon l’ONG Human Rights Watch qui s’est entretenue avec Bazoum, ce dernier a décrit le traitement de sa famille comme « inhumain et cruel », disant ne pas avoir d’électricité depuis le 2 août, ni aucun contact humain depuis une semaine.

Le chiffre du jour

De 850 à 1.100. C’est le nombre d’hommes qui devraient constituer le « bataillon » que la Côte d’Ivoire « fournira », aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, avant que « d’autres pays » les rejoignent. Ces hommes feront partie de la « force en attente » pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger et dont le déploiement a été ordonné par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). La Cedeao, qui espère toutefois toujours parvenir à une résolution pacifique de la crise, n’a précisé aucun calendrier, ni le nombre ou l’origine des autres militaires la composant.

La tendance

L’utilisation de la force provoquera « une forte déstabilisation » du Niger a estimé le Kremlin, qui s’est une nouvelle fois prononcé contre toute intervention armée. « Nous pensons qu’une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu’à une forte déstabilisation de la situation dans l’ensemble de la région du Sahara et du Sahel », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Faisant fi de cette condamnation, des chefs d’état-major de la Cedeao vont se réunir samedi au Ghana, soit deux jours après la décision de recourir à la force. Après la réunion, les chefs d’état-major feront part aux dirigeants de la Cedeao « des meilleures options » quant à leur décision d’activer et de déployer la « force en attente », selon ces sources militaires régionales.