EspoirDes chefs religieux nigérians tentent une médiation au Niger

Coup d’Etat au Niger : Des chefs religieux nigérians à Niamey pour tenter une médiation

EspoirCette mission vise à apaiser les tensions alors que la Cedeao se tient prête à intervenir militairement
Au Niger, la majorité de la population est musulmane.
Au Niger, la majorité de la population est musulmane. - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Mission de la dernière chance pour la paix. Une délégation de chefs religieux nigérians est arrivée samedi à Niamey, afin de rencontrer des responsables de la junte militaire au Niger. Les chefs religieux ont été reçus à l’aéroport Diori Hamani par le Premier ministre civil fraîchement nommé, Ali Mahaman Lamine Zeine, selon l’Agence de Presse nigérienne (ANP). Cette délégation de chefs religieux est dirigée par le Sheikh Bala Lau, le chef d’Izala, un mouvement islamique d’inspiration salafiste, au Nigeria.

Une source proche de la délégation a confirmé à l’AFP cette « mission de médiation » menée avec l’accord du président du Nigeria Bola Tinubu, également président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Son objectif est « d’apaiser les tensions créées par la perspective d’une intervention militaire de la Cedeao », selon cette source.

Une « force en attente » déployée

En début de semaine, Bala Lau et d’autres chefs religieux avaient rencontré Bola Tinubu au palais présidentiel à Abuja, la capitale du Nigeria, où la mission avait été discutée. « Les religieux sont à Niamey pour expliquer aux dirigeants de la junte que le Nigeria ne combat pas le Niger et que les décisions prises au sujet du Niger ne sont pas celles du Nigeria mais celles de la Cedeao en tant que bloc régional », a déclaré la source proche de la délégation.

Cette médiation intervient deux jours après un sommet extraordinaire de la Cedeao, où les dirigeants ont dit privilégier une résolution de la crise par la voie diplomatique, tout en ordonnant le déploiement d’une « force en attente » en dernier ressort pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Les précédentes tentatives de médiation n’ont rien donné. Le régime militaire au Niger avait refusé mardi d’accueillir une délégation conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et de l’ONU.

Au Nigeria, les voix de parlementaires et de responsables politiques s’élèvent jusqu’au Sénat, pour demander au président Bola Tinubu de reconsidérer une éventuelle intervention militaire de la Cedeao au Niger contre les auteurs du coup d’Etat. Le nord du Nigeria entretient des liens commerciaux et sociaux historiques avec le Niger, avec lequel il partage des affinités culturelles, religieuses et linguistiques.