ACCUSATIONSLe ministre des Affaires étrangères de Bazoum parle de « pogroms » à Niamey

Coup d’Etat au Niger : Le ministre des Affaires étrangères de Bazoum évoque des « pogroms » à Niamey

ACCUSATIONSDans un entretien à « RFI » et « France 24 », Hassoumi Massaoudou n’a toutefois pas précisé contre qui étaient dirigés ces « pogroms »
Des partisans de la junte manifestent à Niamey en brandissant des drapeaux du Niger et de la Russie, le 11 août 2023.
Des partisans de la junte manifestent à Niamey en brandissant des drapeaux du Niger et de la Russie, le 11 août 2023. - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Hassoumi Massaoudou est particulièrement inquiet de la tournure que prend le coup d’Etat au Niger. Le ministre nigérien des Affaires étrangères de Mohamed Bazoum, président renversé le 26 juillet, a fait état lundi de « pogroms » dans la capitale Niamey, sans toutefois préciser contre qui ils étaient dirigés.

« Actuellement à Niamey (…) il y a des pogroms avec des hordes de jeunes excités par la haine raciale et ethnique. (…) C’est pour cela qu’il y a urgence à arrêter cela et à remettre le Niger dans une trajectoire de paix, de stabilité et de progrès économique », a affirmé Hassoumi Massaoudou dans un entretien à RFI et France 24.

Un risque pour « la cohésion » du Niger

« La parole qui a été libérée à Niamey c’est la parole raciste, la parole d’intolérance », a-t-il dit, ajoutant : « Il faut arrêter ce risque sur la cohésion de notre pays, c’est pour cela il faut agir vite et mettre fin très rapidement à ce qui vient de se passer ».

Interrogé sur les manifestations en faveur des militaires qui ont pris le pouvoir, il a relativisé leur importance. « Ceux qui s‘expriment ce sont les pro-junte, car les autres sont sous la menace des tirs et des balles. Ce sont des gens armés contre des gens désarmés », a-t-il analysé.

Hassoumi Massaoudou a en outre fermement rejeté les accusations de « haute trahison » portées par le régime militaire contre le président renversé. « La junte n’a aucune légitimité à juger qui que ce soit. Ce qu’ils ont commis c’est plus que de la trahison c’est un acte criminel, ils ne peuvent pas avoir la prétention morale à juger qui que ce soit », a-t-il expliqué, estimant que « c’est tout à fait ubuesque, surréaliste, d’entendre ces gens-là parler de poursuivre le président Bazoum ».

La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a pour sa part qualifié lundi de « provocation » les menaces de poursuites judiciaires des autorités militaires contre le président Bazoum pour « haute trahison ». Cette menace est « une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques », selon la Cedeao.