NEUTRALITESarkozy estime que Kiev ne doit rejoindre ni l’Otan ni l’Union européenne

Guerre en Ukraine : Nicolas Sarkozy estime que Kiev ne doit rejoindre ni l’Otan ni l’Union européenne

NEUTRALITEDans un entretien au « Figaro », Nicolas Sarkozy juge que « l’Ukraine est un trait d’union entre l’ouest et l’est, il faut qu’elle le reste »
Nicolas Sarkozy, à l’Elysée le 7 mai 2022.
Nicolas Sarkozy, à l’Elysée le 7 mai 2022. - Gonzalo Fuentes/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nicolas Sarkozy ne veut pas voir Kiev terminer sa route vers Bruxelles. L’ancien président estime en effet que l’Ukraine, envahie le 24 février 2022 par la Russie, doit « rester neutre », et donc ne rejoindre ni l’Otan ni l’Union européenne.

« L’Ukraine est un trait d’union entre l’ouest et l’est, il faut qu’elle le reste », tranche l’ancien chef de l’État dans un entretien-fleuve mercredi au Figaro, évoquant à propos d’une adhésion à l’Alliance atlantique ou à l’Europe des « promesses fallacieuses qui ne seront pas tenues ».

La neutralité de l’Ukraine n’est pas « une insulte »

L’Ukraine « doit rester un pays neutre, je ne vois pas en quoi ce serait une insulte », poursuit-il, suggérant « un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque de nouvelle agression ». Il rappelle en outre avoir « eu des dizaines de conversations » avec le président russe Vladimir Poutine, lorsqu’il était à l’Elysée. « On me dit qu’il n’est plus celui que j’ai connu, je n’en suis pas convaincu », considère-t-il.

Dans l’entretien de mercredi, l’ancien président défend par contre « la diplomatie, la discussion, l’échange » pour « trouver une solution acceptable » à ce conflit. Il insiste ainsi sur un nécessaire « compromis » sans quoi « cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables ».

Un petit tacle contre Macron

Au passage, il profite pour égratigner Emmanuel Macron qui « n’a pas, hélas, été jusqu’au bout » de ses tentatives de discussion avec le président russe, « à cause de la pression des pays européens de l’est ». « Sur ce sujet, les intérêts européens ne sont pas alignés sur les intérêts américains ».

Par ailleurs, selon Nicolas Sarkozy, pour la Crimée, annexée en 2014 par la Russie, « tout retour en arrière est illusoire ». Pour lui, « un référendum incontestable (…) sera nécessaire pour entériner l’état de fait actuel ». Au-delà, l’ancien président craint un « conflit gelé », où l’Ukraine cherche à « reconquérir ce qui (lui) a été injustement pris ». Selon l’ancien chef de l’État, une « sortie par le haut » du conflit consisterait même à organiser « des référendums strictement encadrés par la communauté internationale pour trancher les questions territoriales de façon définitive et transparente » notamment dans « les territoires disputés de l’est et du sud de l’Ukraine ».