ATHLETISMELes Français capables de « se transcender » aux Mondiaux d’athlétisme ?

Mondiaux d’athlétisme 2023 : Kevin Mayer, Sasha Zhoya et tous les autres vont-ils « se transcender » à Budapest ?

ATHLETISMEAlors que les championnats du monde d’athlétisme débutent ce samedi à Budapest (Hongrie), les motifs d’espoirs (et de médailles) ne sont pas nombreux au sein de la délégation française, à un an des JO de Paris
Ici lors des championnats de France d'athlétisme, le mois dernier à Albi, Kevin Mayer sera encore le plus grand espoir de médaille française lors des championnats du monde d'athlétisme à Budapest.
Ici lors des championnats de France d'athlétisme, le mois dernier à Albi, Kevin Mayer sera encore le plus grand espoir de médaille française lors des championnats du monde d'athlétisme à Budapest.  - Valentine CHAPUIS / AFP / AFP
Jérémy Laugier

J.Lau. avec AFP

A quel point l’athlétisme français doit-il redouter ces championnats du monde de Budapest (Hongrie), qui s’ouvrent ce samedi ? A un an des Jeux olympiques de Paris, la pression sera en effet forte pour l’équipe de France, qui se présente en nombre pour ces Mondiaux (du 19 au 27 août). Avec de minces espoirs de médailles mais une volonté de hausser le ton après plusieurs compétitions ratées. Depuis quatre ans, le nombre infime de podiums internationaux (trois aux Mondiaux 2019, un aux JO 2021 et aux Mondiaux 2022, neuf à l’Euro 2022), et plus encore de médaille d’or (une seule avec Kevin Mayer aux Mondiaux 2022), a dégradé durablement la place de la France dans la hiérarchie mondiale.

Et la tendance ne s’inversera vraisemblablement pas sur les bords du Danube. Conscient de cette faiblesse installée, à un an de la grand-messe olympique à Paris, l’encadrement tricolore espère tout de même relever la tête en voyant des athlètes s’illustrer à leur meilleur niveau, même si c’est à distance des podiums. Car cela n’a pas toujours été le cas les années passées. Mais au fait, à quoi se mesureront des Mondiaux réussis ?

Kevin Mayer ne prendra « aucun risque » à un an des JO

« Il faut que les athlètes fassent au moins leur meilleure performance de la saison, voire leur record personnel, ou qu’ils améliorent leur place au classement mondial », fixe le directeur de la haute performance à la Fédération française d’athlétisme (FFA) Romain Barras, aux manettes depuis début 2022. « Quand on enfile le maillot de l’équipe de France, on a une cape de super-héros sur les épaules, poursuit-il. On doit avoir l’ambition de se transcender. Ce n’est pas magique, il faut réussir à le créer, à le mobiliser, mais ça doit galvaniser. »

Le taulier des Bleus Kevin Mayer, sacré pour la deuxième fois champion du monde du décathlon l’été dernier à Eugene (Oregon), fait figure de principale chance de podium. Mais le recordman du monde a prévenu qu’il ne prendrait « aucun risque » à un an des JO. Derrière lui, peu d’individualités émergent au top niveau mondial. Parmi ceux qui peuvent jouer les outsiders, on pense aux hurdlers Sasha Zhoya, Just Kwaou-Mathey, Wilhem Belocian (110 m haies), à Wilfried Happio, vice-champion d’Europe du 400 m haies, et aux coureurs de 800 m Gabriel Tual, Benjamin Robert et Rénelle Lamote.

« Une quinzaine d’athlètes peuvent ambitionner un Top 8 »

L’équipe de France mise surtout sur la force du collectif et les relais, travaillés en profondeur lors de rassemblements dédiés, pour briller à Budapest, puis à Paris. « Si on arrive à prendre une médaille ici, ça nous ouvrirait toutes les portes pour l’année prochaine », considère le quadruple champion de France du 100 m Mouhamadou Fall. Après une sélection resserrée aux Mondiaux 2022, la FFA a ouvert les vannes et emmène 78 athlètes (56 en individuel), soit une des trois plus importantes délégations (avec les Etats-Unis et l’Allemagne). « L’athlétisme français se porte mieux dans son ensemble, il est plus dense. On a une quinzaine d’athlètes qui peuvent avoir l’ambition de rentrer dans le Top 8. On essaie de raisonner au-delà du nombre de médailles, mais je m’attends à mieux qu’à Eugene », estime Romain Barras, sans se prononcer sur un objectif chiffré de médailles, comme à son habitude.

Après avoir perdu en route le hurdler multimédaillé Pascal Martinot-Lagarde, actuellement devancé par la grosse concurrence tricolore sur 110 m haies, et Renaud Lavillenie, blessé, l’équipe de France manque cruellement de piliers. La FFA s’efforce néanmoins de créer « une cohésion, un esprit bleu », entre les stages et les rassemblements, notamment le dernier de quelques jours à l’Insep avant de s’envoler vers la Hongrie. A Budapest, c’est aussi l’après, à savoir la qualification pour les Jeux olympiques à domicile, qui se joue déjà pour les Bleus. Une place de finaliste (Top 8) offre ainsi un statut prioritaire, selon les modalités de sélection définies par la FFA, et ouvrira en grand les portes du Stade de France.

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