D’où vient l’expression « découvrir le pot aux roses » ?

Voilà une expression que les moins de 800 ans ne peuvent pas comprendre… sauf s’ils lisent 20 Minutes. « Découvrir le pot aux roses », on sait tous, bien sûr, qu’il s’agit de dévoiler quelque chose d’intentionnellement dissimulé. Ce qu’on saisit moins bien, c’est ce que cela peut bien avoir à voir avec un pot de fleurs. La réponse à cette question restera sans doute à jamais… un secret.

Une explication parmi d’autres

Les gens de la Renaissance cachaient-ils déjà leurs clés sous des pots de fleurs ? Nullement. Le « pot aux roses » était tout autre chose. Ce nom mignonnet aurait désigné une petite boîte dans laquelle les demoiselles de la bonne société rangeaient leurs parfums. Et ces dames se servaient notamment d’essence de rose. Quant au verbe « découvrir », il évoquait alors le simple fait… d’ouvrir la boîte en question.

Quel rapport avec les secrets ?

Voilà une question raisonnable : sauf à se parfumer en douce, pourquoi découvrir un pot aux roses serait-il devenu synonyme d’éventer un secret (ou une supercherie) ? Eh bien, parce qu’au XIIIe siècle, il n’était pas rare que les jeunes femmes dissimulent dans ces boîtes… les mots doux de leurs prétendants. Gardez en tête qu’on est bien avant la révolution sexuelle : en ces temps, l’amour libre était assez mal vu.

Est-ce la seule explication ?

Sans surprise, pas du tout. Selon d’autres sources, l’expression trouverait son origine dans :

• le pot dans lequel les parfumeurs auraient conservé leurs formules secrètes ;
• l’idée selon laquelle le fameux pot aux roses eut contenu quelque décoction magique ou secrète ;
• un récit de la mythologie grecque relatif à Cupidon achetant le silence d’un autre dieu avec une rose ;
• la métaphore courante selon laquelle une rose évoque une vulve féminine ;
• des roses gravées dans des lieux où les conversations devaient demeurer secrètes ;
• le fait que le rose dont se fardaient les femmes dissimulait un teint peu ragoûtant.

Bref, si l’histoire de la boîte ne vous convient pas, vous avez l’embarras du choix…