élevageUne éleveuse bretonne condamnée pour avoir coupé les queues de cochons

Finistère : Une éleveuse condamnée pour la coupe systématique des queues de cochons

élevageLa pratique est autorisée dans les élevages de porc mais doit rester exceptionnelle
Une éleveuse bretonne a été condamnée pour les coupes systématiques des queues de cochons de son exploitation.
Une éleveuse bretonne a été condamnée pour les coupes systématiques des queues de cochons de son exploitation. - I. Fassbender/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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C’est une pratique autorisée « en dernière intention » et qui ne doit en rien être systématique. La coupe des queues de cochons dans les élevages, appelée caudectomie, fait régulièrement l’objet de critiques de la part d’associations défendant le bien-être animal. Le 30 juin, ces dernières ont vécu « un tournant » quand elles ont vu une éleveuse du Finistère être condamnée par le tribunal correctionnel de Brest pour des coupes systématiques des queues. Rendue publique mardi par l’association L214, la décision du tribunal est assortie d’une amende de 1.500 euros contre l’éleveuse et de 20.000 euros contre son exploitation basée à Ploudiry.

L’agricultrice, qui n’a pas souhaité commenter la décision, a fait appel de sa condamnation. Agée de 51 ans, elle avait fait l’objet d’une plainte en mai 2022 après avoir diffusé une vidéo sur Facebook où l’on voyait des cochons ayant subi une section partielle de la queue. La caudectomie ne doit être utilisée qu’en « dernière intention au regard de la douleur induite par cette pratique », a rappelé le tribunal. « Condamner la coupe systématique des queues des cochons marque un tournant : pratiquée dans 99 % des élevages, cette méthode n’est pourtant jamais sanctionnée par les services vétérinaires de l’État », a commenté l’association de défense des animaux dans un communiqué.

La caudectomie vise à éviter que les cochons mordent la queue de leurs congénères dans des élevages intensifs, souvent propices à ce genre de troubles du comportement. Plutôt que de recourir à la caudectomie systématique, la réglementation préconise de « réduire le stress des animaux à l’origine de la pratique du cannibalisme », par exemple en « leur assurant lumière, abreuvement et nourriture en quantité suffisante », souligne le tribunal de Brest. Lors d’une perquisition sur l’exploitation (5.500 porcs élevés chaque année), les inspecteurs ont en effet observé des « porcs cachectiques dont la dénutrition était évidente, l’animal ayant puisé dans ses réserves », selon le jugement.