NUCLEAIRELe rejet controversé en mer de l’eau de Fukushima a commencé

Japon : Le rejet controversé en mer de l’eau de Fukushima a commencé

NUCLEAIREL’eau, traitée et très diluée au préalable, a été débarrassée de la plupart de ses substances radioactives, mais pas du tritium qui n’est dangereux qu’à hautes doses concentrées
Des opposants au rejet en mer de l'eau de Fukushima, à Tokyo le 24 août 2023.
Des opposants au rejet en mer de l'eau de Fukushima, à Tokyo le 24 août 2023. - Norihiro Haruta/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Début d’une opération controversée. Le Japon a commencé ce jeudi son opération de rejet dans l’océan Pacifique d’eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.

Le complexe processus a été enclenché peu après 13 heures après un bref compte à rebours, selon une retransmission vidéo en direct par Tepco, l’opérateur de la centrale. Ce premier déversement devrait durer environ 17 jours et porter sur quelque 7.800 m3 d’eau de la centrale contenant du tritium, une substance radioactive qui n’est dangereuse qu’à des doses hautement concentrées.

Ce projet japonais suscite l’inquiétude et la colère de certains voisins asiatiques. A la suite du début de cette manœuvre, Pékin a dénoncé une action « égoïste et irresponsable », qui a annoncé jeudi suspendre toutes ses importations de produits de la mer du Japon. Côté Corée du Sud, plus de dix personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer dans l’ambassade du Japon à Séoul, lors d’une manifestation pour dénoncer les rejets en mer d’eau de Fukushima, a annoncé la police à l’AFP. Les pêcheurs japonais aussi redoutent un impact sur l’image de leurs produits.

1,3 million de m3 d’eaux usées vont être rejetés au total

Tepco prévoit trois autres déversements d’ici fin mars prochain, pour des volumes équivalents au premier. Au total, le Japon prévoit d’évacuer dans l’océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d’eaux usées stockées jusqu’à présent sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi, provenant d’eau de pluie, de nappes souterraines et des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs entrés en fusion après le tsunami de mars 2011 qui avait dévasté la côte nord-est du pays.

Ce processus sera très progressif - il doit durer jusque dans les années 2050 - et la teneur d’eau tritiée dans les rejets en mer quotidiens n’excédera pas 500 m3. L’eau a été filtrée au préalable pour la débarrasser de la plupart de ses substances radioactives, à l’exception du tritium.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui supervise l’opération de rejet, a donné son feu vert en juillet, jugeant que le projet était conforme « aux normes internationales de sûreté » et qu’il aura un impact radiologique « négligeable sur la population et l’environnement ».