transition énergétiquePour le patron de RTE, le « nucléaire seul ne suffira pas » pour décarboner

Non, pour atteindre la neutralité carbone, le « nucléaire seul ne suffira pas » , estime le patron de RTE

transition énergétiquePour atteindre l’objectif zéro carbone d’ici 2050, Xavier Piechaczyk appelle à « faire des renouvelables le plus vite possible »
Xavier Piechaczyk, PDG du Réseau de transport d'électricité, plus connu sous le nom de RTE.
Xavier Piechaczyk, PDG du Réseau de transport d'électricité, plus connu sous le nom de RTE. - NICOLAS MESSYASZ/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il y a urgence à agir face au défi du siècle : le réchauffement climatique. Or, si la France veut respecter l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, « le nucléaire seul ne suffira pas », a estimé samedi le patron de RTE Xavier Piechaczyk. « Nos prédécesseurs ont construit le parc nucléaire, profitons-en. Mais ce n’est pas parce qu’il est décarboné que c’est l’unique réponse à la sortie des fossiles », a déclaré Xavier Piechaczyk sur les ondes de France Inter.

Pour ce faire, le patron de RTE appelle à « faire des renouvelables le plus vite possible ». « Nous avons démontré qu’il fallait de toute façon faire des énergies renouvelables (…), car de toute façon le seul nucléaire ne suffira pas », a-t-il ajouté.

« La France est frappée d’une pathologie »

RTE avait produit en 2021 un rapport sur les futurs énergétiques de la France s’articulant autour de six scénarios de mix de production permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, où il invitait à miser à la fois sur le nucléaire et les énergies renouvelables.

« La France est frappée d’une pathologie, qui est de passer son temps à polémiquer entre le nucléaire versus renouvelables : ce n’est pas la première question à se poser », a estimé le président du gestionnaire du réseau électrique français. « La France consomme 63 % d’énergies fossiles, il faut se demander comment on arrête ces 63 % de fossiles qui sont toutes importées, qui sont produites dans des pays qui ne sont pas nos alliés et qui coûtent à la France tous les ans entre 50 et 100 milliards d’euros », a martelé Xavier Piechaczyk.

Des nouvelles centrales nucléaires, mais pas avant 2035

« C’est ça le premier sujet. Et ça c’est bon pour le climat pour la balance commerciale, c’est bon pour notre souveraineté, c’est bon pour tout le monde », a-t-il ajouté. « Pour ça il faut électrifier progressivement, et pour ça il y a des chemins et des échéances. Et d’ici 2035, il n’y a pas d’autres solutions que de faire des énergies renouvelables le plus vite possible car d’ici là il n’y aura pas de nouveaux réacteurs », a rappelé le président de RTE.

Le gouvernement français a pour projet de construire six nouveaux EPR en France, mais leur mise en service ne pourra pas intervenir avant au mieux 2035. « D’ici là, il faut maintenir le parc nucléaire existant et faire en sorte qu’il produise le plus possible et faire des renouvelables le plus vite possible (…) Après ce sera une autre histoire », a conclu Xavier Piechaczyk.