Vacances en France : Viens, je t’emmène découvrir Nice

Avec son bleu azur, sa gastronomie, sa culture, Nice attire. Et elle retient. Né à quelques pas de la promenade des Anglais un matin de mars, Fabien Binacchi ne s’en est jamais trop éloigné. Le journaliste, en poste sur place depuis maintenant 17 ans, vous livre les atouts de la cinquième ville de France. A découvrir en toutes saisons.

Si vous deviez décrire votre ville en quelques phrases…

C’est le paradis entre mer et montagne. Et basta ! Pas besoin de quelques phrases. Une seule suffit. Plus sérieusement, et tout chauvinisme mis à part, vous en connaissez beaucoup, vous, des villes où vous pouvez vous promener sur une plage et prendre le grand air à plus de 2.000 mètres d’altitude, dans une station de ski, après seulement 1h30 de voiture ? Nice, c’est aussi l’une des plus italiennes des villes françaises.

Quel est le lieu à ne pas manquer ?

On ne va pas faire très original : la promenade des Anglais. Mais bon, c’est beau, c’est très beau et c’est comme ça ! La couleur menthe glaciale de l’eau qui répond au bleu (Côte d') azur du ciel sur près de 7 km. Les bâtiments classés (et les autres). La plage, pour se baigner ou tout simplement venir déjeuner, en toutes saisons. Ce (gros) bout du littoral est ce que les touristes qui arrivent ici en avion peuvent voir en premier. Ils en prennent d’ailleurs plein les yeux, l’aéroport étant construit sur la mer, à l’entrée ouest de la ville. En grimpant sur la colline du château (un ascenseur gratuit est ouvert de 10 heures à 17h25… on vous voit les feignants), à l’est, où l’on peut voir les vestiges de fortifications utilisées jusqu’au XVIIIᵉ siècle, la vue sur le prom est aussi à couper le souffle.

Quel est le quartier incontournable ?

Libération. Entre son marché, le plus important de Nice, qui offre uniquement des produits de bouche et des fleurs, la Gare du Sud, une halle gourmande rouverte récemment avec à la carte des mets 100 % méditerranéens, un important patrimoine culturel et tout un tas de petits commerces, ce quartier du centre-ville est aussi bobo que populaire. On peut notamment vous conseiller de passer la porte des Beaux-Joueurs, un bar à jeux, à vins et à fromages au super concept au 1 rue Vernier. L’église Sainte-Jeanne-d’Arc vaut aussi le coup d’œil pour son architecture très originale. La villa Arson, le musée Chagall, le Théâtre de la Libé mais aussi la galerie Eva Vautier (la fille de l’artiste Ben) méritent également le déplacement.

Les monuments historiques à voir absolument

Pour se faire une idée de l’histoire de la ville, civile et religieuse, on peut commencer par se rendre dans le Vieux-Nice et y visiter le musée du Palais Lascaris, construit au XVIIe par une famille italienne, mais aussi la cathédrale baroque Sainte-Réparate. Inscrite depuis 2021 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la « ville de la villégiature d’hiver de Riviera » se découvre aussi au musée Masséna. On y découvre comment la capitale azuréenne s’est développée, architecturalement, au gré des influences de ses visiteurs, qu’ils étaient britanniques, italiens (justement) ou encore russes au cours des derniers siècles. Pour remonter encore plus loin dans le temps, on peut également faire un tour dans la grotte du Lazaret et au musée Terra Amata, vestige et témoin de la vie sur place au cours de la Préhistoire.

Un coin de paradis à l’abri des touristes

On vous le dit mais ça reste entre nous : pour couper de la foule, le fort du Mont-Alban, à l’est de la ville, est un must. De là-haut (c’est accessible en bus, via la ligne 33), à 220 m d’altitude, la vue est à couper le souffle, avec Nice d’un côté, Villefranche-sur-Mer de l’autre, la Grande bleue devant et les montagnes derrière. Ce spot est aussi une étape de Lou camin nissart, « le chemin niçois », le seul GR de pays qui fait tout le tour de Nice sur un parcours total de 41 km. A réserver aux plus courageux.

Un endroit pour se mettre au vert

Aller vous perdre autour des vignes de Bellet. Sur les collines niçoises, à l’ouest de la ville, une dizaine de vignobles produisent cet AOP unique en son genre : un vin cultivé et élevé intra-muros.

Une activité typique des locaux

A Nice, on aime bien manger et se retrouver. Et donc, on aime bien la merenda ! Ce « casse-croûte », en nissart, c’est un peu l’apéro qui peut commencer à n’importe quelle heure de la journée, avec quelques spécialités locales et un verre de rosé bien frais (avec modération, hein). A savourer sur le cours Saleya, à l’entrée du Vieux-Nice, par exemple.

Le plat à déguster absolument

Il y a la salade niçoise et le pan-bagnat bien sûr. La pissaladière et la daube, aussi. Evidemment. Mais s’il ne devait en rester qu’un, ce serait peut-être la socca. Parce qu’il n’y a rien de mieux que cette galette de farine de pois chiche croustillante pour un apéro estival arrosé d’une piscine de rosé (avec modération hein, on vous voit toujours). Les puristes la dégustent bien poivrée, mais c’est comme vous voulez. En tout cas, elle met en général tout le monde d’accord, y compris les gluten-free. Cette cousine de la farinata italienne se déguste surtout dans le Vieux-Nice, où plusieurs restos la réalisent à la minute. A 20 Minutes, on vous conseille d’aller en goûter une part Chez Pipo, du côté du port. Une institution de la cuisine nissarde ouverte depuis cent ans !

Si l’on devait manger dans un seul restaurant…

Il a rouvert à la sortie du printemps après six mois de gros travaux. Sur le quai Rauba Capeu, le mythique hôtel La Pérouse abrite une pépite. Le restaurant Le Patio, à l’abri du tumulte de l’été, propose une très bonne cuisine méditerranéenne, servie à l’ombre de citronniers centenaires, pour se faire plaisir. Mention spéciale pour la queue de lotte rôtie au thym, petits artichauts violets et olives niçoises (31 €) ou encore le filet de bœuf français, avocat tiède, caviar d’aubergine cuit au four (42 €) imaginés par le chef Damien Andrews. Mais, choisir un seul restaurant dans une ville comme Nice, c’est beaucoup trop dur ! D’autant plus quand certains se vivent avec vue. Alors, notre autre coup de cœur va à Bocca Mar, la version « plage » de Bocca Nissa, installé dans le Vieux-Nice. Le décor - sur les galets de la prom - fait encore plus apprécier la carte ensoleillée de Francesco Coppola. On vous recommande surtout les Croquetas ibériques (11 €), les Petits pois et Stracciatella (19 €), parfaits à picorer à plusieurs, ou encore l’Insalata di mare (25 €) !

La boutique à visiter absolument ?

Ici, on aime bien manger. Mais bon, vous aviez sans doute déjà bien compris. Et on aime notamment tout ce qui est à base d’olive. Celle de Nice, évidemment. En huile, en tapenade ou autre. Alors, on ne saurait trop vous conseiller de visiter l’une des deux boutiques Alziari, dans le Vieux-Nice (14 rue Saint François de Paule) ou au 318 boulevard de la Madeleine, qui abrite un moulin traditionnel.

Une expression typique à connaître

Si, en balade dans la capitale azuréenne, quelqu’un venait à vous traiter de « ficanas », c’est peut-être que vous aviez oublié de vous occuper de vos affaires. Le ficanas est un curieux, qui aime souvent colporter les ragots. Et autant dire que, dans le temps, elle fusait dans les étroites ruelles du Vieux-Nice.

Le cliché vrai sur votre ville ?

« Nice est une ville de vieux ». Ce cliché-là a la vie dure mais il faut bien avouer que ceux qui aiment à le répéter n’ont pas tort. Les derniers chiffres de l’Insee en attestent. Les plus de 75 ans représentent 12,4 % de la population niçoise, alors qu’ils ne sont que 8 % à Paris, 9,7 % à Marseille, 7,6 % à Lyon et 6,4 % à Toulouse, selon des données de 2020.

Et le faux ?

Non, les Niçois n’ont pas d’accent. En très grande majorité. Celui de Mado, le truculent personnage de l’humoriste Noëlle Perna, a (malheureusement) tendance à se perdre.

Ce qu’il ne faut jamais faire quand on vient ici

Aller à la plage en milieu de journée, en plein cagnard. Non mais vous êtes fada ou quoi ? Après manger, il faut respecter le rituel de la sieste, c’est sacré. Surtout en été.

L’info insolite à connaître sur la destination

Le Nice jazz festival est parfois considéré comme le premier du genre. Lancé en 1948, il aurait été précurseur en mettant pour la première fois le jazz à l’honneur. Aujourd’hui, la programmation est beaucoup plus hétéroclite. M, Juliette Armanet et le groupe niçois Hyphen Hyphen étaient notamment à l’affiche cet été.

L’objet à rapporter dans sa valise

En tout cas pas un galet de la promenade des Anglais ! C’est interdit et même passible d’une amende. Vous aller sûrement commencer à nous trouver un peu lourd, mais de Nice, ce qu’il faut ramener, c’est quelque chose à manger !