ambitieuxDarmanin « ne peut pas laisser Mme Le Pen » remporter la présidentielle

Présidentielle 2027 : Gérald Darmanin « ne peut pas laisser Mme Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir »

ambitieuxLe ministre de l’Intérieur affiche depuis quelques semaines son ambition pour la prochaine présidentielle
Le ministre français de l’Intérieur Gerald Darmanin s’adresse à la presse au Jardin botanique à Tourcoing, dans le nord de la France, le 27 août 2023.
Le ministre français de l’Intérieur Gerald Darmanin s’adresse à la presse au Jardin botanique à Tourcoing, dans le nord de la France, le 27 août 2023. - FRANCOIS LO PRESTI / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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Et si c'était lui, le futur rempart contre l’extrême-droite et Marine Le Pen ? C'est en tout cas ainsi que se présente désormais le ministre de l'Intérieur, voilant à peine ses ambitions présidentiellees. « On ne peut pas laisser Mme Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir », a ainsi déclaré Gérald Darmanin, lors de son rassemblement politique qu’il organise ce dimanche dans son fief historique de Tourcoing, dans le Nord, sur « les attentes des classes populaires ».

« Une partie [des classes populaires] se réfugie dans l’abstention, parfois dans la contestation démocratique, et puis parfois pour le vote populiste. Et moi, je ne veux pas que les classes laborieuses aillent vers un rassemblement haineux », a ajouté le ministre de l’Intérieur, tout en estimant que personne ne peut ignorer « que nous avons fait beaucoup de choses » pour les classes populaires et moyennes, « notamment à la demande du président de la République ».

Saucisses, frites et bières…

L’ancien cadre de LR, qui avait rejoint la majorité présidentielle après la victoire d’Emmanuel Macron en 2017, doit s’exprimer en fin d’après-midi au terme d’une fête revendiquée comme « populaire », durant laquelle une centaine de députés de la majorité doivent partager saucisses, frites et bières.

Gérald Darmanin a suscité des remous au sein de la majorité en évoquant ouvertement la présidentielle de 2027, pour laquelle il a jugé dans la semaine « assez probable » une victoire de la leader du Rassemblement national.

« L’idée n’est évidemment pas de créer un parti »

« On est là pour défendre bien sûr le bilan du président de la République qui a beaucoup fait. Il reste quatre ans et il faut beaucoup faire encore, j’imagine », a déclaré le ministre de l’Intérieur avant l’ouverture des débats.

« Et puis on est aussi là pour dire qu’il y a un problème. On ne peut pas laisser évidemment Marine Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir, si jamais nous ne sommes pas plus motivés pour défendre le bilan du président et être à portée d’engueulade, comme on dit quand on est un élu ancré dans les territoires », a ajouté Gérald Darmanin.

Environ 700 personnes assistent à cet évènement de rentrée organisé par le ministre dans son fief électoral du Nord. Onze ministres ont fait le déplacement, dont Olivier Dussopt (Travail). « Si j’ai toujours défendu une sensibilité particulière, dans le soutien au président de la République, l’idée n’est évidemment pas de créer un parti ou un mouvement », a assuré Gérald Darmanin.

Adoubé par Nicolas Sarkozy

« Nous avons un bon bilan à défendre pour les classes populaires et moyennes. Il n’est pas toujours compris. Il faut qu’on l’explique davantage et moi, je me mets dans cette critique. Les gens demandent beaucoup plus de sécurité, ils demandent une meilleure maîtrise de l’immigration, qu’on réaffirme la laïcité. Peut-être que je n’ai pas été assez à la hauteur, je ne donne de leçons à personne », a également développé le ministre.

Avec ses déclarations, Gérald Darmanin a semblé accélérer le calendrier de la succession d’Emmanuel Macron, provoquant des crispations au sein de la majorité. « À Tourcoing, l’après-Macron est commencé », a jugé samedi Jean-Luc Mélenchon. « C’est la fin de Renaissance », a ajouté le chef du parti socialiste Olivier Faure, pour qui Gérald Darmanin « va rassembler la droite et l’extrême droite ».

Gérald Darmanin a récemment reçu un soutien appuyé de Nicolas Sarkozy, qui juge dimanche dans Le Parisien qu’un « leader » de la droite devra, en 2027, rassembler les soutiens de « MM. Zemmour, Macron et Ciotti ».