ALLÉLUIAA Marseille, « l’effet Pape est bien là sur les réservations »

Marseille : « L’effet Pape est bien là sur les réservations » touristiques

ALLÉLUIAA un mois de la venue du Pape François à Marseille, au milieu de la Coupe du monde de rugby, les professionnels du tourisme se réjouissent des retombées économiques de cette visite après un été morose
Le pape François se rendra à Marseille dans un mois.
Le pape François se rendra à Marseille dans un mois. - Tiziana FABI/AFP / AFP
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Dans un mois, Marseille accueillera le pape François et avec lui des milliers de fidèles.
  • Les hôteliers se frottent les mains après un été morose… et n’hésitent pas à augmenter les prix si besoin.

Le compte à rebours a commencé. Dans un mois, le pape François foulera le sol de la deuxième ville de France, pour une visite de deux jours on ne peut plus marseillaise entre montée à la Bonne Mère et messe au Vélodrome. Un véritable événement quand on sait qu’aucun pape ne s’est rendu dans la deuxième ville de France depuis près de 500 ans, et que cette venue du pape en France constitue une première depuis celle de son prédécesseur Benoît XVI en 2008. A Marseille les 23 et 24 septembre, François conclura les Rencontres méditerranéennes qui accueilleront une soixantaine de représentants d’Eglises des cinq rives de la Méditerranée ainsi qu’une soixantaine de jeunes originaires de ces mêmes pays.

Pour l’occasion, jusqu’à 300.000 personnes sont attendues. Des personnes qui vont chercher à se loger dans la deuxième ville de France. Lors d’une conférence de presse sur cette venue, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille a annoncé le déploiement de deux ferrys transformés en hôtels flottants pour tenter de faire face à ce flux. Car un mois avant la date fatidique, l’engouement est d’ores et déjà là chez les hôteliers marseillais. « Il y a un effet Pape qui est bien là sur nos réservations, se réjouit Nicolas Guyot, vice-président de l’union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie (Umih) des Bouches-du-Rhône, lui-même patron d’un hôtel sur le Vieux-Port. Il y a eu des réservations dès l’annonce de cette venue. »

Envolée des prix

« Pour l’instant, les projections montent un taux de réservation prévisionnel qui est déjà autour de 40 % dans les hôtels de la ville, nuance Laurent Lhardit, adjoint au maire en charge de l’économie et du tourisme. Ça peut paraître pas très élevé, mais on l’explique par le fait que sur cet événement, il y a aussi un réseau de pratiquants qui en hébergent d’autres, ou des pratiquants qui sollicitent la famille. » « L’annonce de la venue du pape était assez soudaine, et reste assez incertaine, explique Nicolas Guyot. Tout le monde sait qu’un mauvais état de santé du pape entraînerait une annulation. » « Beaucoup de gens vont prendre leurs décisions à la dernière minute, estime Laurent Lhardit. Ils réserveront en fonction de la météo, du moment. »

Conséquence de cet engouement attendu, et qui pourrait donc gagner en puissance : les prix affichés par les hôteliers grimpent en flèche pour la venue du pape François. Il suffit de faire un tour sur les célèbres plateformes de réservations d’hôtels pour constater que trouver une chambre au-dessous de 100 euros à la veille de la messe donnée par le Pape relève de la mission impossible à Marseille. « C’est le principe libéral de l’offre et la demande, mais je ne comprends pas ces pratiques, regrette Laurent Lhardit. Je considère que les hôteliers doivent être prudents. Ils créent une expérience à Marseille. Si pour un hôtel qui affiche la nuit à 100 € habituellement, vous payez 150 euros, vous attendez que le service évolue. J’adresse un message d’attention à la politique du prix, même si on peut considérer qu’il y a un effet d’aubaine. »

« Pour la clientèle qui vient voir le pape, on va adapter nos services et nos horaires, pour garder les bagages par exemple, justifie Nicolas Guyot. On va surstaffer le personnel. Et c’est pour ça qu’on augmente les prix. L’Umih n’a aucun pouvoir réglementaire sur la question mais on reste très vigilant. Il ne faut qu’on augmente en se disant qu’on va faire notre beurre avec le Pape. Après, avec les émeutes en juillet et la canicule en août, on a eu une très mauvaise saison. On ne rattrapera pas l’été mais on compense. » Une compensation qui interviendra également certainement grâce à un autre événement majeur : la Coupe du monde de rugby, qui tombe au même moment. Selon nos informations, les taux de remplissage sont très bons selon les rencontres. Le record est détenu par match qui oppose l’Angleterre à l’Argentine le 9 septembre prochain, avec un taux de remplissage de 88 %.

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