Les hôpitaux publics, fortement impactés par une hausse des coûts et une activité au ralenti, ont besoin d’une rallonge budgétaire de près de 3 milliards d’euros pour boucler leur budget 2023. C’est ce qu’a déclaré ce jeudi la Fédération hospitalière de France (FHF).

« La situation budgétaire des hôpitaux et Ehpad publics n’a jamais été aussi fragile », a déclaré dans un communiqué Arnaud Robinet, président de la FHF, alors que le gouvernement planche sur le prochain budget de la Sécurité sociale. Les finances des hôpitaux publics sont pénalisées selon lui par les « dépenses qui évoluent fortement du fait des nécessaires mesures de revalorisations salariales et de l’inflation ».

Des mesures gouvernementales chères à mettre en place

Mais la stagnation des recettes, en raison du « niveau d’activité toujours inférieur au niveau d’avant-crise » du Covid-19, impacte aussi fortement les finances des établissements, selon la FHF. Elle demande un milliard d’euros pour compenser la hausse des coûts liée à l’inflation et un milliard d’euros pour financer les mesures du soutien au pouvoir d’achat des agents de la fonction publique, décidées par le gouvernement.

Ce dernier a notamment décidé de revaloriser le point d’indice des agents publics et de verser une prime aux personnels touchant les plus bas salaires. Il a aussi récemment prévu des mesures pour renforcer l’attractivité de l’hôpital, comme pérenniser les augmentations afin d’encourager les soignants à faire des gardes et travailler de nuit. Cette mesure implique 700 millions d’euros supplémentaires, selon la FHF.

Pour 2024, la Fédération estime qu’il faudrait augmenter l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) hospitalier de près de 5 %, soit environ 5 milliards d’euros. Concernant les Ehpad publics, la FHF estime à 500 millions d’euros les besoins de financements supplémentaires pour 2023, en raison de l’inflation, des mesures de revalorisations salariales et de la baisse de l’activité.