rugbyLes Bleus lancent parfaitement leur Mondial en asphyxiant les Blacks

France - Nouvelle-Zélande : Les Bleus lancent parfaitement leur Mondial en asphyxiant les All Blacks

rugbyLe XV de France a battu la Nouvelle-Zélande (27-13) lors du match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023, vendredi soir au Stade de France
Antoine Dupont en pleine percée face aux All Blacks.
Antoine Dupont en pleine percée face aux All Blacks.  - Anne-Christine POUJOULAT / AFP / AFP
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • L’équipe de France a battu la Nouvelle-Zélande (27-13) lors du match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023, vendredi soir au Stade de France.
  • Bousculés pendant un peu plus d’une mi-temps, avec notamment un essai encaissé dès la 2e minute, les Bleus ont fini par renverser leur adversaire grâce à une force collective impressionnante, et aidés par le carton jaune de Will Jordan à l’heure de jeu.
  • Voilà les joueurs de Fabien Galthié parfaitement lancés dans leur compétition, avec désormais trois matchs plus simples à aborder dans le groupe A, avant les quarts de finale.

Au Stade de France,

Ce fut dur, irrespirable même parfois, mais le XV de France a réussi son entame de Coupe du monde de rugby en battant les All Blacks (27-13), ce vendredi soir au Stade de France. Un grand ouf de soulagement, au terme d’un match où les Bleus ont dû livrer un combat monumental avant de prendre le large sur la fin.

Pris à froid (et deux fois en plus)

On aurait dû se douter que cette Marseillaise un peu (beaucoup) ratée, avec un public à fond mais pas en rythme avec la chorale d’enfants chargée des hymnes, n’était pas bon signe et que les Bleus ne seraient pas tout à fait à l’heure pour le grand soir. On s’était à peine rassis pour le coup d’envoi que Rieko Ioane avait déjà transpercé une défense française montée la fleur au fusil. Au bout de l’action, un modèle de jeu au pied de Beauden Barrett pour envoyer Mark Telea à l’essai (2e). Pas tout à fait comme ça qu’on imaginait la fête.

Remis à l’endroit par la précision du pied de Thomas Ramos et devant au score à la pause (9-8), les Bleus se sont encore fait surprendre dès le début de seconde période. Juste après avoir échoué à deux mètres de l’en-but des Blacks, ils ont encaissé un essai en coin du même Mark Telea, après une passe que Damian Penaud et tout le stade ont vu en-avant, au contraire de l’arbitre Jaco Peyper (43e). C’est discutable, mais comme on parle de l’homme qui avait expulsé Vahaamahina lors du quart de finale perdu contre le pays de Galles en 2019 avant d’en rigoler avec des supporteurs gallois le lendemain à l’aéroport, on s’accorde le droit de crier au scandale. Heureusement, ce XV de France est taillé pour renverser des montagnes.

Un cœur énorme

Fabien Galthié et ses joueurs n’avaient cessé de dire avant le grand soir qu’ils se sentaient légers, prêts à affronter la pression d’un tel match d’ouverture. Mais les nombreuses maladresses observées pendant toute la première période, comme cette pénaltouche totalement saucissonnée de Matthieu Jalibert, ces quelques fautes de main évitables et ces 21 (!) plaquages ratés, les ont trahis. On leur a déjà pardonné. Cette équipe a du caractère et, surtout, un cœur énorme.

Le public – et nous avec – rêvait de grandes envolées ballon en main, encore sous l’influence de l’orgie de jeu lors du dernier affrontement entre les deux nations ici même fin 2021, mais c’est un match de chiffonniers qu’il fallait livrer et les Bleus se sont jetés dedans sans sourciller. On a plus vu Penaud et Villière au soutien des copains dans le cœur de la tempête qu’à cavaler sur leur aile, on a vu Alldritt bouilli après seulement une demi-heure à force de stopper des mammouths pleine face mais encore là à la 80e, on a vu Dupont et Jalibert serrer les dents comme rarement, mais finalement, on a vu ce XV de France étouffer peu à peu les All Blacks.

Damian Penaud a libéré tout le monde en bout de ligne sur une action d’école juste avant l’heure de jeu (55e), et puis le carton jaune de Will Jordan pour une charge en l’air sur Thomas Ramos a fini de faire basculer le rapport de force. Les vingt dernières minutes ont été plus légères, plus souriantes même parfois, jusqu’au coup de grâce de Melvyn Jaminet (78e).

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La vie en bleu

Le soulagement est immense, ce vendredi soir, à la hauteur de la souffrance qu’a été ce match pendant une heure. Commencer par une telle opposition n’était pas sans risque, le principal étant de conserver l’élan qui porte cette équipe depuis de longs mois. On a eu peur, les joueurs aussi certainement, un peu, mais la force collective que dégage cette équipe est une assurance tout risque.

Ce qui l’attend maintenant - l’Uruguay, la Namibie puis l’Italie - n’est pas de taille à l’inquiéter si elle joue à son niveau. Le staff va pouvoir gérer cette longue phase de poule avec encore plus de sérénité, pour préparer ce sur quoi on est déjà obligé de se projeter : un quart de finale titanesque contre l’Afrique du Sud ou l’Irlande. On y pense, mais pour l’instant faisons tous comme les joueurs : savourons !