PLATeformeTwitter porte plainte contre la Californie sur la modération des contenus

Modération des contenus : Le réseau social X (ex-Twitter) porte plainte contre la Californie

PLATeformeLa loi AB 587 « enfreint le Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis » qui garantit la liberté d’expression, estime Elon Musk
Le réseau social X a porté plainte ce vendredi contre la Californie.
Le réseau social X a porté plainte ce vendredi contre la Californie.  - David Talukdar//SIPA / SIPA
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

C’est une première. Le réseau social X a porté plainte ce vendredi contre la Californie, l’entreprise d’Elon Musk accusant cet Etat américain d’imposer ses vues politiques en obligeant les plateformes à être transparentes sur la modération des contenus.

La plainte déposée auprès d’un tribunal fédéral à Sacramento porte sur la loi « AB 587 ». Entrée en vigueur il y a un an, celle-ci exige des réseaux sociaux qu’ils publient leurs règlements concernant la désinformation, le harcèlement, les discours de haine ou l’extrémisme. « Les Californiens méritent de savoir comment ces plateformes influencent notre discours public », avait déclaré le gouverneur de la Californie Gavin Newsom lors de la promulgation de la loi AB 587.

« L’Etat oblige les réseaux sociaux à prendre position publiquement sur des questions controversées ou politiques »

Mais selon X, anciennement Twitter, « la véritable intention » du texte est de « faire pression sur les plateformes pour qu’elles ''éliminent'' certains contenus protégés par la constitution, que l’Etat considère comme problématiques ». « AB 587 enfreint le Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis », qui garantit la liberté d’expression, et la constitution de la Californie, assurent les avocats de l’entreprise basée à San Francisco.

« Avec AB 587, l’Etat oblige les entreprises de réseaux sociaux à prendre position publiquement sur des questions controversées ou politiques », estime X. « Et, comme X doit prendre position sur ces sujets tels que définis par l’Etat, X est forcé d’adopter la terminologie politiquement lourde de sens de l’Etat, ce qui constitue une forme de discours imposé en soi », continuent les avocats.

Explosion des messages de haine sur la plateforme depuis le rachat

Elon Musk a racheté Twitter en octobre 2022 et a rapidement bouleversé son fonctionnement, à commencer par la modération des contenus. Le milliardaire prône une vision radicale de la liberté d’expression. Il a notamment mis fin à la lutte contre la désinformation sur le Covid-19 et laissé revenir de nombreuses personnalités bannies par Twitter pour des propos relevant de la haine ou de la désinformation selon ses règles à l’époque, comme l’ex-président américain Donald Trump.

De nombreuses ONG de défense des minorités ont relevé une explosion des messages de haine sur la plateforme depuis que le patron de Tesla en a pris le contrôle, notamment contre les personnes noires, juives ou homosexuelles. Elles appellent régulièrement les annonceurs à boycotter le service.