SANTEL'intoxication au botulisme à Bordeaux prend de l’ampleur

Cas de botulisme à Bordeaux : Un décès en Ile-de-France, deux malades à l’étranger… L’intoxication prend de l’ampleur

SANTEL’intoxication au botulisme à Bordeaux, qui s’est déclarée dans un restaurant du centre-ville fréquenté par l’ensemble des malades, touche désormais douze cas, et a fait un mort
Cas de botulisme à Bordeaux : Après un premier décès, des malades potentiels à identifier
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Une intoxication au botulisme s’est déclarée à Bordeaux, et touche désormais douze cas, selon nos informations, dont cinq sont intubés en réanimation au CHU de Bordeaux.
  • On déplore un décès, survenu en région parisienne, il s'agit d'une femme de 32 ans qui a fréquenté le même restaurant bordelais que les autres malades.
  • Un cas en Allemagne, et un autre à Barcelone, dont l’évolution semble favorable, ont également été signalés aux autorités sanitaires.

L’intoxication au botulisme qui s’est déclarée à Bordeaux prend de l’ampleur. De huit cas connus mardi, la situation a évolué à douze ce mercredi, dont un cas mortel en région parisienne. Il s’agit d’une femme de 32 ans qui a fréquenté le restaurant bordelais, le Tchin Tchin Wine Bar, foyer de cette vaue d'intoxications alimentaires. 20 Minutes fait le point.

Combien de patients sont-ils pris en charge ?

Cette intoxication alimentaire touche désormais « douze cas », révèle ce mercredi à 20 Minutes Benjamin Clouzeau, médecin réanimateur et chef de pôle au service de médecine intensive réanimation (MIR) du CHU de Bordeaux. « Huit patients ont été pris en charge au CHU de Bordeaux, et sept de ces patients sont en réanimation, dont cinq intubés », détaille le médecin. Ce qui fait un patient supplémentaire intubé par rapport à mardi. « Cela montre le côté dynamique de la maladie. »

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Pour les autres cas, « on recense un patient allemand qui était reparti très précocement dans son pays, et dont l’évolution de l’état de santé semble favorable, poursuit le Dr Benjamin Clouzeau. Un cas à Barcelone a été signalé dans la nuit de mardi à mercredi. Il a été pris en charge avec un tableau clinique débutant, et a bénéficié de la thérapeutique anti-toxinique, et lui aussi semble évoluer favorablement. Et, malheureusement, il y a ces deux cas en Ile-de-France, il s’agit d’un couple qui a séjourné sur la région bordelaise, et dont l’épouse de 32 ans est décédée, alors que le mari est symptomatique. » La plupart des personnes sont de nationalités étrangères (américaines, canadienne, allemande), précise l’ARS.

D’où provient cette intoxication alimentaire ?

Tous ces patients ont fréquenté, entre le 4 et le 10 septembre, le même bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar. Les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur. Toutes les conserves présentes sur site ont été consignées en l’attente des résultats d’analyse, précise l’ARS. Les analyses seront effectuées par l’Institut Pasteur pour déterminer quelle est la toxine incriminée.

Doit-on s’attendre à de nouvelles hospitalisations ?

« La situation évolue encore, convient Benjamin Clouzeau, le dernier repas pris dans ce restaurant avant que l’on enraye la chaîne de contamination étant dimanche soir. » Le temps d’incubation de la maladie pouvant aller à plusieurs jours, « on peut encore s’attendre à avoir de nouveaux cas. » Mais le médecin-réanimateur insiste surtout sur le caractère « dynamique » de la maladie. « Nous avons deux patients qui ont été transférés des soins vers la réanimation, dont un a été placé sous assistance respiratoire », redit Benjamin Clouzeau. Assistance qui pourrait durer plusieurs semaines. « Et un taux d’intubation de 50 % en fait une souche d’une agressivité particulière. » Par ailleurs, « il y a un risque que des diagnostics ne soient pas faits, c’est pourquoi il est important que le message circule, et que les patients symptomatiques [douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée, puis vision floue, sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution] puissent être dépistés, pour bénéficier du traitement le plus vite possible et éviter des évolutions dramatiques. »