BilanAu moins 11.300 morts après les inondations en Libye, selon l’ONU

Inondations en Libye : un bilan humain encore incertain à Derna

BilanUne semaine après les inondations dévastatrices dans la ville de Derna, les services de secours locaux épaulés par des équipes étrangères recherchent les corps de milliers d’autres personnes toujours portées disparues
Le 15 septembre 2023, des membres des équipes d'urgence récupérant un corps alors qu'ils participaient aux opérations de secours dans la ville libyenne de Derna, à la suite d'une inondation dévastatrice.
Le 15 septembre 2023, des membres des équipes d'urgence récupérant un corps alors qu'ils participaient aux opérations de secours dans la ville libyenne de Derna, à la suite d'une inondation dévastatrice.  - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le bilan des victimes en Libye est encore très incertain. Une seule certitude il sera élevé. Ce matin, l'ONU avancait un bilan d'au moins 11.300 morts et 10.100 portées disparues dans la seule ville de Derna, dans l’est de la Libye, ravagée il y a près d’une semaine par des inondations sans précédent. L'Organisation des nations-unies attribuaient ces chiffres au Croissant rouge libyen qui a démenti ces chiffres peu après. « Nous nous étonnons de voir notre nom mêlé à ces chiffres. Ils ajoutent à la confusion, à la détresse des familles des disparus », a déclaré à l'AFP depuis Benghazi, grande ville de l'Est, son porte-parole, Taoufik Chokri. « Nous n'avons pas fourni de tels chiffres. »

Les inondations ont par ailleurs fait au moins 170 morts dans d’autres endroits de l’est de la Libye, a-t-il ajouté. « Ces chiffres devraient augmenter alors que les équipes de recherche et de sauvetage travaillent sans relâche », a averti le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). un chiffre démenti par le Croissant-Rouge en Libye. « Nous nous étonnons de voir notre nom mêlé à ces chiffres. Ils ajoutent à la confusion, à la détresse des familles des disparus« , a déclaré à l'AFP depuis Benghazi le porte-parole du Croissant-Rouge libyen, Taoufik Chokri.

Des corps enterrés chaque jour

La tempête Daniel qui a frappé dans la nuit de dimanche à lundi Derna, une ville de 100.000 habitants, a entraîné la rupture de deux barrages en amont provoquant une crue de l’ampleur d’un tsunami le long de l’oued qui traverse la cité. Elle a tout emporté sur son passage.

« La situation humanitaire reste particulièrement sombre à Derna », a affirmé l’OCHA, selon qui la ville manque d’eau potable et au moins 55 enfants ont été empoisonnés après avoir bu de l’eau polluée. De sous les décombres de quartiers dévastés par les flots ou en pleine mer, des dizaines de corps sont sortis et enterrés chaque jour au milieu d’un paysage de désolation. Selon les témoignages d’habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée.

Des recherches difficiles

D’autres équipes de secours libyennes et étrangères annoncent retrouver des corps chaque jour, mais les recherches sont rendues difficiles par les tonnes de boue qui ont recouvert une partie de la ville. Des secouristes sont obligés la plupart du temps de dégager la terre à l’aide de pelles pour rechercher des corps dans des bâtiments dévastés.

Le travail des secours et des équipes de recherche est par ailleurs entravé par le chaos politique qui prévaut dans le pays depuis la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, avec deux gouvernements rivaux, l’un à Tripoli (ouest), reconnu par l’ONU, et l’autre dans l’Est. Les autorités ont indiqué avoir entamé par ailleurs le processus compliqué d’identification et de recensement des corps, dont plusieurs centaines avaient été enterrés à la hâte les premiers jours.

De l’aide de plusieurs pays

Othman Abdeljalil a en outre démenti des informations sur une possible évacuation de la ville, affirmant que « certaines zones » seulement pourraient être « isolées » afin de faciliter les secours. Il a ajouté que ses services en coordination avec l’OMS allaient « intensifier les efforts dans le domaine de l’assistance sociale et psychologique ».

Des échantillons d’eau sont prélevés et analysés chaque jour pour éviter une éventuelle contamination, a-t-il insisté, appelant les habitants de la ville à ne plus utiliser les eaux souterraines. Face à la catastrophe, la mobilisation internationale reste forte. Le ballet des avions d’aide se poursuit à l’aéroport de Benina de Benghazi, la grande ville de l’Est, où des équipes de secours et d’assistance d’organisations internationales et de plusieurs pays continuent d’affluer.