FéminicideUn adolescent devant la justice à Mâcon après le meurtre de sa petite amie

Adolescente tuée en Saône-et-Loire : Son petit ami devant la justice à Mâcon

FéminicideLe corps de l’élève de 4e présentait de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou quand il a été découvert, le 9 juin 2022 à Clessé
Marche blanche en hommage à Emma, une adolescente de 14 ans poignardée à mort le 6 juin 2022 par son petit ami qui a reconnu les faits à Clessé, le 13 juin 2022.
Marche blanche en hommage à Emma, une adolescente de 14 ans poignardée à mort le 6 juin 2022 par son petit ami qui a reconnu les faits à Clessé, le 13 juin 2022. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’adolescent est accusé d’avoir tué de plusieurs coups de couteau sa petite amie, Emma, en 2022, quand ils avaient 14 ans. Ce lundi, le tribunal pour enfants de Mâcon a entamé son procès, à huis clos. Il se tiendra jusqu’à mercredi. Il va s’agir de « comprendre l’incompréhensible, l’inconcevable », a estimé Patrick Uzan, avocat des parents d’Emma.

Le 9 juin 2022 au petit matin à Clessé (Saône-et-Loire), typique village viticole de la Bourgogne-Sud, le corps de la jeune fille était découvert sur la voie publique près de son ancienne école primaire. La dépouille de l’adolescente, élève de 4e, présentait de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou.

Un couteau dissimulé « dans sa manche »

Dès le lendemain, le petit ami d’Emma avait été interpellé au collège de Lugny, village proche où les deux adolescents étaient scolarisés. L’adolescent avait rapidement avoué que, lors d’un rendez-vous nocturne, il lui avait porté « trois coups au niveau du cou » avec un couteau dissimulé jusque-là « dans sa manche », avait alors expliqué le procureur de Mâcon, Eric Jallet.

Emma avait « tenté de fuir, mais le suspect [avait] tenté de l’étrangler » avant de porter de nouveaux coups de couteau, avait-il ajouté. Sans antécédents judiciaires, le suspect avait « une volonté de tuer », selon les auditions. L’examen psychiatrique avait conclu à « une altération importante du discernement » mais sans abolition, ce qui rend possible son procès.

La santé mentale du prévenu en question

Il risque en tant que mineur une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat. « Le tribunal aura à se pencher sur la question du discernement », reconnaît Amélie Gemma, avocate du jeune prévenu. Les soins dont il a pu bénéficier pourraient également faire l’objet de débats.

Dès l’interpellation de l’adolescent, la question s’était posée de savoir si ses troubles mentaux étaient connus et si tout avait été fait pour empêcher son passage à l’acte. Selon Me Uzan, « la petite Emma avait une amourette, son premier émoi, et, malgré son très jeune âge, elle avait compris qu’il n’allait pas bien et elle voulait l’aider ». En 2022, le nombre de féminicides s’est établi à 118, quatre de moins qu’en 2021, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur, publié en septembre.