Harcèlement scolaire : Un ado de 14 ans, soupçonné de propos homophobes, interpellé en plein cours à Alfortville

Est-ce un premier effet de l’émotion suscitée par le suicide de Nicolas, ce lycéen 15 ans victime de harcèlement scolaire ? Lundi, un adolescent de 14 ans a été interpellé en classe, à Alfortville, dans le Val-de-Marne, soupçonné d’avoir tenu des propos homophobes, incitant même au suicide, vis-à-vis d’une camarade de 15 ans, a appris 20 Minutes de sources concordantes. Le collégien a immédiatement été placé en garde à vue. « Les investigations se poursuivent », précise le parquet de Créteil.

Une plainte et une interpellation le jour même

L’alerte a été lancée le matin même, vers 10 heures, par le père de l’adolescente victime de harcèlement qui s’est rendu au commissariat d’Alfortville pour porter plainte. Selon son récit, le 15 septembre, sa fille - qui vient d’entamer une transition de genre - a reçu sous un de ses posts Instagram de nombreux propos homophobes émanant du jeune garçon. Certains, d’une violence inouïe, l’incitent à mettre fin à ses jours. Un peu plus tôt dans la matinée, les parents avaient été reçus par la proviseure du lycée « pour l’informer que leur fille avait reçu ce week-end des insultes et des menaces sur un groupe Instagram de la part d’un collégien identifié », précise le rectorat.

Compte tenu de la nature des propos, le parquet a immédiatement été avisé et a délivré le jour même un ordre à comparaître de l’élève, scolarisé au collège. L’élève, qui se trouvait en cours, a été interpellé vers 16 heures, avec l’accord du proviseur. Selon un membre de l'équipe du collège, contacté par 20 Minutes, l'adolescent a été menotté à la vue de tous ses camarades. « Nous échangeons avec les autorités concernées pour comprendre dans quelles conditions des policiers ont pu être amenés à intervenir dans un établissement scolaire pour procéder à l’interpellation d’un élève en classe », poursuit le rectorat.

Un « électrochoc » sur le harcèlement scolaire

En revanche, le harcèlement subi en ligne ce week-end, ne semble pas habituel. Selon nos informations, la transition de cette élève de Seconde est très bien acceptée au sein de son établissement, tant par l’équipe enseignante que par les élèves. Aucun cas de violences tant physiques que verbales n’a été remonté.

Lundi soir, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a promis, devant les recteurs exceptionnellement réunis, un « électrochoc à tous les niveaux » dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Un audit sur la gestion des cas recensés de septembre 2022 à septembre 2023 sera notamment lancé dans chaque académie. Les conclusions sont attendues dans quatre semaines.