Vie en ligneDes élus veulent une levée « automatique » de l’anonymat en ligne

Cyberharcèlement : Des élus veulent une levée « automatique » de l’anonymat en ligne

Vie en ligneLes élus proposent d’imposer aux plateformes de communiquer l’adresse IP et « l’identité de l’auteur des messages » à la personne à l’origine du signalement
La Commission supérieure du numérique et des postes, composée de parlementaires, propose de lever « automatiquement » l'anonymat sur les réseaux sociaux (illustration).
La Commission supérieure du numérique et des postes, composée de parlementaires, propose de lever « automatiquement » l'anonymat sur les réseaux sociaux (illustration). - Canva / Canva
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’idée fait frémir les internautes. Des élus veulent « automatiquement » lever l’anonymat sur les réseaux sociaux et pousser les plateformes au retrait « immédiat » des contenus signalés comme du cyberharcèlement quand la victime est mineure. C’est en tout cas la proposition de la Commission supérieure du numérique et des postes (CSNP), composée de parlementaires.

Dans un avis présenté mercredi, la CSNP propose une série de nouvelles obligations pour les plateformes sociales, adoptées à la majorité de ses membres. Elle souhaite ainsi obliger les plateformes à « suspendre et retirer immédiatement tout contenu haineux », dès son signalement par un mineur, son représentant légal ou une association. Elle propose aussi d’imposer aux plateformes de communiquer l’adresse IP et « l’identité de l’auteur des messages » à la personne à l’origine du signalement.

Plus de modération et une empreinte de CB

Enfin, la CSNP plaide pour un renforcement des équipes de modération en langue française, la mise en place d’un dispositif d’Etat unique pour signaler les contenus illégaux et l’utilisation de l’empreinte de la carte bleue pour vérifier l’âge et l’identité des internautes. Le projet de loi de sécurisation de l’espace numérique est en cours d’examen en commission à l’Assemblée nationale.

Discuté en séance début octobre, le texte contient déjà plusieurs dispositions pour protéger les mineurs, comme le « bannissement » numérique des cyberharceleurs condamnés ou le blocage administratif des sites pornographiques qui ne vérifient pas l’âge de leurs visiteurs. De nombreux amendements ont en outre été déposés pour faciliter les contrôles d’identité en ligne.

Une preuve d’identité

Auditionné mardi, le ministre délégué du Numérique, Jean-Noël Barrot, a accepté l’idée que les réseaux sociaux soient encouragés à proposer « à l’avenir » à leurs utilisateurs de déposer une preuve d’identité, afin que ceux-ci puissent choisir de ne communiquer qu’avec d’autres utilisateurs certifiés.

Mais, « à ce stade, le gouvernement ne peut pas donner d’avis favorable sur de telles dispositions en droit français pour des raisons d’inconstitutionnalité au droit européen », a-t-il déclaré. Un amendement visant l’interdiction, pour poster sur les réseaux sociaux, des VPN - un moyen technique pour dissimuler l’origine de sa connexion - a également été retiré par la majorité.

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