FOOTBALLMenaces, « système » marseillais, démission… Pablo Longoria dit tout

Crise à l’OM : Menaces, « système » marseillais, démission… Le président Pablo Longoria évoque le chaos

FOOTBALLAprès les derniers jours chaotiques vécus à l’Olympique de Marseille, le président du club, Pablo Longoria, s’est confié dans un long entretien à « La Provence »
Pablo Longoria, le président de l'OM
Pablo Longoria, le président de l'OM - SOPA Images/SIPA / SIPA
Antoine Huot de Saint Albin

A.H.

Un homme atteint, avec, parfois, la voix tremblotante. Pablo Longoria est apparu marqué lors de son entretien à La Provence, mardi soir. Marqué par les derniers jours vécus en tant que président de l’Olympique de Marseille, après la réunion qui s’est tenue avec les groupes de supporteurs lundi, qui a débouché sur la démission de Marcelino, l’entraîneur espagnol arrivé en début de saison. De cette réunion, Pablo Longoria retient qu’il « n’a pu parler que deux minutes et ça a dérapé très vite ».

Les supporteurs ont demandé la démission de quatre dirigeants de l’OM, dont Longoria, menaces à la clé. « Les limites ont été dépassées. En 2023, un dirigeant de n’importe quel club ne peut pas subir ce genre de menaces. Je n’ai pas eu peur, j’ai été choqué, explique-t-il au quotidien. Je considère que ce n’est pas normal, je n’avais pas le droit à la parole. »

« Des intérêts individuels autour de l’OM »

La parole, justement, l’ancien dirigeant de Valence la prend pour expliquer son ressenti sur une situation qui se dégrade depuis plusieurs mois. En cause, le « système », un mot qu’il répétera plusieurs fois, « de mécanismes animés par d’autres intérêts, (…) des intérêts individuels autour de l’OM, dans beaucoup de domaines » : « Dès que tu cherches à changer les choses, c’est là où tu trouves la limite. On te dit : "Si tu vas là-bas, j’ai un dossier sur toi, si tu fais ça, je vais sortir quelque chose sur toi dans la presse." »

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Le président phocéen assure qu’il ne vise pas les groupes de supporteurs, qui sont une « force pour la ville. » Et prend l’exemple d’Igor Tudor, qui a été décrié dès son arrivée, « à l’intérieur et à l’extérieur » du club. « Beaucoup de monde s’organisait pour faire monter la tension contre lui. Des gens ont appelé Jorge Sampaoli pour revenir, d’autres ont demandé de donner le pouvoir aux joueurs. Je n’ai pas vu venir la situation. » L’entraîneur argentin l’avait d’ailleurs prévenu : « Je pars, tu dois partir avec moi parce qu’ils vont venir te prendre. »

Suivi psychologique

Des pressions, Pablo Longoria en a aussi subi en personne, avec notamment des insinuations concernant des proches qu’il mettait dans l’organigramme du club, par rapport à sa famille ou de l’argent qu’il aurait volé. « Pour me protéger, j’ai dû demander au groupe McCourt d’auditer toutes nos opérations par un cabinet indépendant pour démontrer qu’on était transparent, dévoile-t-il. J’ai tout donné jusqu’à des conversations avec ma mère. » Très touché, l’Espagnol a raconté avoir fondu en larmes à cette période et a eu besoin d’un soutien psychologique.

Pablo Longoria a expliqué ne pas avoir donné sa démission à Frank McCourt. « Je dois assumer mes responsabilités. A un moment, j’ai été dans une situation où je voulais tout arrêter. A un moment, une partie du club s’est autoproclamée le contre-pouvoir… Maintenant, la chose la plus importante, c’est l’institution. L’OM ne peut pas fonctionner comme ça. Basta ! Il est impossible de bosser avec le statu quo actuel. Il faut, tous ensemble, réfléchir à comment faire que cette équipe fonctionne dix ans dans la normalité. »