SUCCESBordeaux charmée et renversée par la vague royale de Charles et Camilla

Visite de Charles III : Bordeaux charmée et renversée par la vague royale

SUCCESLa visite du roi Charles III et de la reine Camilla ce vendredi à Bordeaux a marqué les esprits
Le roi Charles III et la reine Camilla lors de leur passage place de la Bourse à Bordeaux.
Le roi Charles III et la reine Camilla lors de leur passage place de la Bourse à Bordeaux. - Mickaël Bosredon / 20 Minutes
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Charles III a dégusté le vin bio d’une vigneronne de 36 ans de Lussac-Saint-Emilion.
  • Le couple royal s’est aussi longtemps arrêté au stand d’une fromagère bordelaise de la rue des Remparts, d’où il est reparti avec un camembert et un brie de Meaux.
  • Plus tôt dans la journée, le roi et le maire Pierre Hurmic avaient planté un chêne dans la cour de l’hôtel de ville.

Bien sûr, tous les Bordelais et les Bordelaises n’ont pas réussi à les voir, encore moins à leur serrer la main ou échanger un mot avec eux. Mais dans l’ensemble, le passage du roi Charles III et de la reine Camilla, vendredi après-midi dans le centre de Bordeaux, restera dans les mémoires.

La foule place de la Bourse autour du couple royal.
La foule place de la Bourse autour du couple royal. - Mickaël Bosredon

Bernard et Marianne ont suivi le passage du « tram royal », lorsque Charles et Camilla ont emprunté les transports en commun sur un tout petit trajet, entre la station de retournement en bas des Quinconces, et la Bourse. « On ne les a pas vus, mais honnêtement ce n’est pas grave, on ne s’y attendait pas forcément non plus, et on a quand même pu suivre l’événement de la place de la Bourse sur un écran. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’un roi passe à Bordeaux, et cela va apporter de la notoriété à la ville », estime ce couple.

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D’autres sont néanmoins restés sur leur faim. « Je m’attendais à autre chose, davantage de contact avec les gens » regrette Chantal.

« Bref, nous avons discuté un petit moment » avec la reine

Les 1.500 invités conviés à l’événement Great, organisé place de la Bourse par l’ambassade de Grande-Bretagne pour promouvoir à la fois le Royaume-Uni et les produits régionaux, ont eux été littéralement emportés par la vague Charles et Camilla. A l’arrivée du couple royal à 14h50, la foule s’est resserrée autour du roi d’Angleterre et de la reine, et l’étau autour d’eux ne s’est jamais relâché.

Charles et Camilla n'ont pas pris la parole place de la Bourse, mais ont salué le public.
Charles et Camilla n'ont pas pris la parole place de la Bourse, mais ont salué le public. - Mickaël Bosredon

Plusieurs Bordelaises et Bordelais ont eu le privilège d’échanger quelques mots avec eux. Sylvain Boivert, directeur du conseil des grands crus classés en 1855, nous raconte ainsi comment il a attiré l’attention de Camilla, alors devant le stand des canelés, avec un livre sur les grands crus classés 1855. « Elle m’a alors raconté l’histoire - que je connaissais - de son père, qui était l’agent de la famille Cruze [célèbre famille de négociants et propriétaires viticoles dans le Médoc] : c’est donc lui qui, après-guerre, distribuait les vins de Pontet-Canet et d’Issan en Angleterre. Elle m’a aussi dit, dans un très bon Français, qu’elle-même est souvent venue à Bordeaux, et qu’elle apprécie énormément les vins de la région. Bref, nous avons discuté un petit moment. »

« Il a beaucoup aimé le vin » que le CIVB lui a présenté

Charles, de son côté, s’est arrêté assez longuement au stand du CIVB, Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, où on lui a fait déguster le vin de Noémie Tanneau, jeune vigneronne en conversion bio à Lussac-Saint-Emilion. A 36 ans, celle-ci a été élue vigneronne de l’année aux trophées « Bordeaux vignoble engagé », « et c’est ce qui nous a finalement décidés à présenter sa cuvée Source au roi Charles », explique à 20 Minutes Christophe Chateau, directeur de la communication au CIVB. La vigneronne était absente, non pas parce qu'elle devait vendanger comme il nous a été indiqué dans un premier temps, mais parce qu'elle n'a pas été invitée comme elle nous l'a précisé ultérieurement.

Le roi Charles a dégusté le vin de la vigneronne Noémie Tanneau, de Lussac-Saint-Emilion.
Le roi Charles a dégusté le vin de la vigneronne Noémie Tanneau, de Lussac-Saint-Emilion. - Mickaël Bosredon

« Il a beaucoup aimé ce vin que je lui ai présenté, nous a raconté après coup Allan Sichel, président du CIVB. Le roi est très sensibilisé à la question environnementale, et il voit que les vins de Bordeaux font des efforts en matière de biodiversité, de réduction d’utilisation des pesticides. » D’origine britannique, Allan Sichel ne cache pas qu’à titre personnel, cette visite revêtait une double importance. « Cela a été évidemment un moment très fort pour moi, de pouvoir serrer la main au roi et d’échanger quelques mots. »

Camembert figues-noisettes, et deux comtés 39 et 54 mois

Mais le summum de l’émotion a certainement été atteint par Delphine, fromagère de la rue des Remparts à Bordeaux, qui avait été sélectionnée pour tenir un stand place de la Bourse. « Au départ, il était question que le roi vienne déguster chez nous, dans notre boutique, nous raconte-t-elle. Finalement sa venue en mars dernier a été annulée, et cette fois-ci, on nous a demandé si on voulait bien tenir un stand ici, place de la Bourse. Quand le roi est passé, il nous a dit : "Enfin, on y arrive !" »

Delphine, la fromagère de la rue des Remparts à Bordeaux, a été conquise par le roi Charles III.
Delphine, la fromagère de la rue des Remparts à Bordeaux, a été conquise par le roi Charles III. - Mickaël Bosredon

« Il savait depuis des mois ce qu’il allait manger chez nous, poursuit-elle : il a dégusté le camembert figues-noisettes, un comté 39 mois, et on a testé une meule de comté 54 mois avec lui et Camilla. » Les larmes aux yeux, elle assure que « cela a été un beau moment, car ils nous ont mis à l’aise, ce sont des gens simples. » Charles et Camilla sont repartis « avec un camembert et un morceau de Brie ». « On est ravis de cette rencontre, parce que ça met en avant les 101 fermiers avec qui on travaille », conclut la fromagère.

L’équipe de rugby des Fidji, qui a établi son camp de base à Lormont dans la banlieue de Bordeaux, durant la Coupe du monde, avait été invitée pour l’occasion. En fin de parcours, elle a entonné un magnifique chant traditionnel fidjien pour accompagner le départ du couple royal.

« Langage commun » entre le roi et le maire

Plus tôt dans la journée, Charles et Camilla avaient été reçus à l’hôtel de ville par le maire Pierre Hurmic. Ils ont planté ensemble un chêne dans les jardins de la mairie. « Quand on a proposé aux autorités britanniques de planter ce chêne, ils nous ont dit que c’était une très bonne idée, et qu’ils allaient nous l’offrir, c’est donc un chêne britannique » expliquait vendredi après-midi le maire de Bordeaux.

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, devant le chêne planté avec le roi Charles III.
Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, devant le chêne planté avec le roi Charles III. - Mickaël Bosredon

« On s’est parlé très simplement, poursuit Pierre Hurmic, d’autant plus que nous parlons un langage commun, celui de l’écologie. Il m’a beaucoup interrogé sur la façon dont on végétalise la ville, je lui ai expliqué que parfois nous plantions des arbres sur des places de stationnement pour limiter la place de la voiture en ville, il m’a regardé et a levé les deux pouces en l’air, en signe d’approbation royale. On a aussi échangé sur les contraintes que représente le classement Unesco de la ville, pour la pose de panneaux solaires en toiture ou la végétalisation de certaines places sur les façades XVIIIe. Je l’ai senti très à l’écoute des contraintes que peuvent être celles d’un maire écologiste. »

« Le couple royal gardera un bon souvenir de son passage à Bordeaux »

Pierre Hurmic s’est enfin dit « frappé par l’accueil que lui ont réservé les Bordelais. » « J’étais étonné qu’il y ait eu une telle manifestation populaire autour de la personne du roi, par tous ceux qui voulaient le saluer, l’approcher, le photographier… C’est une personnalité qui est très populaire. »

Si l’élu reconnaît que « la partie protocolaire n’est pas la partie [qu’il] préfère », il estime que « tout s’est bien passé. » « Le couple royal gardera un bon souvenir de son passage à Bordeaux, ils m’ont en tout cas chaleureusement remercié par l’accueil que lui ont réservé les Bordelais. » Et pour la petite histoire, Pierre Hurmic a, le temps d’une demi-journée, abandonné ses éternelles baskets pour une paire de chaussures plus… protocolaires, elles aussi.