DrameSept ans après le balcon effondré d’Angers, un second procès s’ouvre

Balcon effondré d’Angers : Sept ans après la mort de quatre étudiants, un second procès s’ouvre

DrameQuatre jeunes avaient perdu la vie et quatorze autres avaient été blessés le 15 octobre 2016 dans l’effondrement d’un balcon à Angers. La cour d’appel examine à partir de lundi la responsabilité de l’architecte et du conducteur de travaux
Un balcon s'était effondré du quatrième étage, en 2016 à Angers. L'accident avait fait quatre morts et quatorze blessés.
Un balcon s'était effondré du quatrième étage, en 2016 à Angers. L'accident avait fait quatre morts et quatorze blessés. - J-F.Monier/ AFP / AFP

L'essentiel

  • Le balcon d’un appartement du quatrième étage s’était écroulé lors d’une soirée étudiante en centre-ville d’Angers en octobre 2016.
  • Dix-huit jeunes ont chuté de 8,50 m de haut. Quatre d’entre eux sont morts.
  • Deux professionnels impliqués dans la conception et la construction sont rejugés.

Ce second procès est redouté par les rescapés et familles de victimes. Le rappel des faits en première instance avait en effet été particulièrement « éprouvant » pour beaucoup d’entre eux. Ce lundi, la cour d’appel d’Angers se penche à nouveau sur le drame du balcon effondré d’Angers le 15 octobre 2016. Ce soir-là, une soirée étudiante était organisée dans un appartement situé au quatrième étage de l’immeuble « Le Surcouf », au 25, rue Maillé. Peu avant minuit, le balcon, alors occupé par dix-huit jeunes, s’écroula, entraînant dans sa chute les deux balcons des étages inférieurs. Quatre jeunes périrent dans l’accident, quatorze autres furent blessés.

Le 31 mai 2022, au terme de quatre semaines d’audience, le tribunal correctionnel d’Angers avait condamné le patron de l’entreprise de construction, le chef de chantier et le représentant du bureau de vérification Apave à des peines allant de 18 mois à trois ans de prison avec sursis pour des manquements dans le processus de construction.

Le procureur conteste les deux relaxes

L’architecte, Frédéric Rolland, et le conducteur des travaux, Eric Morand, avaient, eux, été relaxés par le tribunal. « Les manquements aux obligations professionnelles de l’architecte, bien que partiellement établis par des éléments de la procédure, sont sans lien de causalité certain avec l’effondrement du balcon », avait justifié la présidente du tribunal, lors de la lecture du jugement. Ces deux relaxes n’étaient pas du goût des parties civiles, ni même du procureur de la République d’Angers. Ce dernier avait donc décidé de faire appel, entraînant un nouveau procès en cour d’appel, celui qui se tient cette semaine.

Pendant l’audience de première instance, marquée par les témoignages bouleversants des rescapés et proches des victimes, les prévenus ont reconnu une partie de leur responsabilité. Quatre expertises successives ont révélé l’existence de malfaçons sérieuses au niveau des balcons de cet immeuble datant de 1998 : le béton était trop poreux, les armatures porteuses avaient été mal montées, l’étanchéité était défaillante et les balcons avaient été coulés sur place, sans validation, alors qu’ils devaient initialement être préfabriqués. Les experts avaient exclu l’hypothèse d’une surcharge du balcon, de même qu’un comportement inapproprié des invités le soir du drame.