témoignagesFace aux punaises de lit, ils « ne prennent plus le risque » d’aller au ciné

Face aux punaises de lit, des lecteurs « ne prennent plus le risque » d’aller au cinéma

témoignagesFin août, une habitante du 12e arrondissement de Paris a assuré sur X (ex-Twitter) qu’elle s’était fait piquer par des punaises de lit au cinéma
Le cinéma UGC Bercy serait infesté de punaise de lit
Romain Cazaud

Romain Cazaud

L'essentiel

  • Le 26 août dernier, Nawal, une habitante du 12e arrondissement de Paris, a expliqué sur X qu’elle s’était fait piquer par des punaises de lit au cinéma UGC Bercy.
  • Dans la foulée, le cinéma UGC a publié un communiqué pour expliquer les moyens qu’il mettait en œuvre pour lutter contre les punaises de lit.
  • Depuis, les habitués des salles obscures appelés à témoigner par « 20 Minutes » disent leur inquiétude face à ce fléau.

Elle a témoigné sur X (ex-Twitter) et depuis fait frissonner les habitués des salles obscures. Le 26 août dernier, Nawal, une habitante du 12e arrondissement de Paris, expliquait sur les réseaux sociaux s’être fait piquer par des punaises de lit au cinéma UGC Bercy. L’affaire a fait grand bruit, jusqu’à ce que certains internautes (et collègues de travail, il faut le dire) assurent ne plus vouloir se frotter aux fauteuils de l’UGC. « Un pote me disait avoir vu des spectateurs scruter leur siège à la lumière de leur téléphone », nous lâchait notre collègue. Dans la foulée, 20 Minutes dégainait son appel à témoignages.

La tendance a vite été vérifiée : du côté des fans de ciné, on est plutôt refroidi. « Je ne mettrai plus les pieds au cinéma avant un long moment », explique Claire, 43 ans, peu rassurée. Idem pour notre lecteur Grégory, 23 ans : « aller au cinéma me fait un peu peur notamment depuis les dernières plaintes enregistrées, ou témoignages sur les réseaux sociaux. »

« Je souhaiterais être informée dans mon cinéma, par voie d’affichage »

Depuis le témoignage de Nawal, fin août, l’UGC a assuré au Parisien que les salles concernées avaient été traitées. Et le cinéma UGC Bercy a présenté ses excuses dans un communiqué publié sur X, le 4 septembre dernier.

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Pris à partie par des clients sur les réseaux sociaux, le MK2 Quai de Loire a également réagi, par la voie d’un communiqué sur X ce 20 septembre. L’objectif ? Etre transparent sur les mesures prises pour répondre à la crise sanitaire. Au menu, détection canine pour repérer la présence des punaises de lits et traitement à vapeur sèche à 180° si besoin. Même chose du côté de l’UGC.

« C’est un sujet qui a fait grand bruit. Il touche énormément de monde et pas que les cinémas. On parle aussi du train, du métro. UGC a depuis longtemps une procédure qui comprend une inspection régulière, surtout des grands cinémas tels que celui des Halles ou de Bercy, explique à 20 Minutes le groupe UGC, par la voix de son porte-parole. A chaque signalement, c’est trois chiens qui débarquent et une entreprise spécialisée qui traite immédiatement à la vapeur à 180 degrés. C’est un contrat à l’année et un investissement assez important pour nos clients. Mobiliser des brigades canines et déclencher une intervention aussi rapide, honnêtement, c’est vu nulle part ailleurs. »

UGC insiste sur cette « vigilance renforcée depuis la crise » et assure encore que cette procédure fait « que les salles de cinéma seraient, « paradoxalement, l’endroit le plus sain à Paris » en ce moment.

« Je souhaiterais être informée dans mon cinéma, par voie d’affichage »

Reste que ces mesures n’ont pas suffi à rassurer Manon, 26 ans. « L’utilisation de chiens renifleurs et de nettoyage vapeur comme ils l’ont fait après avoir reçu les plaintes est très bien, mais j’estime que cela devrait être réalisé de manière préventive et non pas en réponse au problème », avance cette abonnée illimitée UGC depuis près d’un an. « Je crois que seule la mise en place d’un processus de nettoyage complet à la vapeur de manière régulière pourrait me rassurer », tranche-t-elle encore. « Je souhaiterais être informée dans mon cinéma, par voie d’affichage. J’ai besoin de savoir s’il a été traité en cas d’infestation de punaises de lit », abonde Sylvie.

« Je réfléchis à la possibilité de résilier mon abonnement UGC à cause du phénomène, ayant remarqué l’état de certaines salles d’UGC les Halles, Bercy et Lyon Bastille qui ne sont pas entretenues », nous confie Olivia, 64 ans, abonnée à UGC illimité depuis plus de quatre ans. Celle qui a remarqué « les petites salles où les sièges sont sales, usagés, défraîchis et où l’air parfois vicié » rappelle que le fléau des punaises de lits ne date pas d’hier : « il y a deux ans, la presse avait déjà alerté. » « Regarder un film dans une salle dégueulasse est indigne de l’image de marque de notre ville, on n’est plus dans le domaine du rationnel mais dans celui de la vénalité, de la paresse et de la bêtise », conclut la sexagénaire, exaspérée par le traitement réservé aux fans de cinéma.

Tout savoir sur les punaises de lit

« En tout cas, moi, je ne mets plus les pieds dans un grand cinéma. Je vais privilégier les petits cinémas de quartier ! », explique Valérie, 57 ans. Sa fille « étudiante » avait attrapé des « punaises de lit en allant à l’UGC cité des Halles », et avait « 40 piqûres sur les bras » et « on a trouvé une (punaise de lit) sur l’un de nos oreillers. » « Je songe très fortement à résilier mon abonnement, admet Pauline, 36 ans, abonnée aux salles obscures depuis ses 18 ans. Je sais combien avoir des punaises de lit chez soi est un cauchemar donc je ne souhaite pas prendre ce risque. »

« J’ai amené un spray antimoustique, ai pris une douche après »

Reste alors « Fripon », 41 ans, que les punaises de lit n’arrêteront pas : « J’ai vu un film en le sachant, à l’UGC d’Enghien. J’ai amené un spray antimoustique, ai pris une douche après. Mais pour en avoir déjà eu (des punaises de lits) je sais que ça peut vite arriver. » Mais aussi Anna, 24 ans, qui croisée à la sortie du cinéma vendredi soir admet « avoir trop eu envie de voir la Palme d’or » : « franchement, des punaises de lit, il y en a toujours eu. Et je pense sincèrement que les cinémas font le nécessaire. Je n’ai jamais eu de problèmes et j’y vais plusieurs fois par semaine. » UGC confirme à 20 Minutes n’avoir pas observé une baisse de la fréquentation de ses salles. Du moins « rien de notable ». « Au contraire, plein de beaux films sortent avec des festivals et des avant-premières. On a enregistré plus 15 % de fréquentation par rapport 2019 qui, je vous le rappelle, était une année record », confie le porte-parole du groupe.

Contacté, le cinéma MK2 Quai de Loire n’a pas répondu à nos sollicitations.


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