cyberharcèlementDes deep fakes d’adolescentes nues choquent et attristent l’Espagne

Dans une ville espagnole, des adolescentes harcelées après une avalanche de deep fakes

cyberharcèlementDes images d’adolescentes nues générées par l’intelligence artificielle circulent dans la ville d’Almendralejo. Près d’une vingtaine de filles ont été ciblées. De très jeunes suspects ont été identifiés
Chaque année, entre 800 .000  et un million d'élèves sont victimes de harcèlement scolaire (illustration).
Chaque année, entre 800 .000 et un million d'élèves sont victimes de harcèlement scolaire (illustration). - Canva / Canva
O.O

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A Almendralejo, dans le sud-ouest de l’Espagne, la ville de 30.000 habitants fait face à une affaire de cyberharcèlement aussi inédite que terrifiante, comme le relate la BBC. Près d’une trentaine de jeunes filles, âgées de 11 à 17 ans, ont vu circuler sur les réseaux sociaux des photos d’elles nues. Ces clichés ont été entièrement fabriqués à l’aide d’une intelligence artificielle à partir de photos d’elles entièrement habillées. Une application a ensuite généré des deep fakes pour les montrer sans vêtements.

« Un jour, ma fille est sortie de l’école et elle a dit "Maman, il y a des photos de moi seins nus qui circulent", a raconté auprès de la BBC María Blanco Rayo, mère d’une jeune fille de 14 ans. Je lui ai demandé si elle avait pris des photos d’elle nue, et elle a répondu : "Non, maman, ce sont de fausses photos de filles qui sont souvent créées en ce moment et il y a d’autres filles de ma classe à qui c’est arrivé aussi." »

La police confrontée à une nouvelle criminalité

Selon les enquêteurs, une dizaine de garçons de la ville seraient impliqués dans cette affaire, soit dans la conception des deep fakes, soit dans la diffusion de ces images sur les réseaux sociaux. Une fille a également été victime d’une tentative d’extorsion. Comme le précise le média anglais, l’affaire, en plus de son retentissement médiatique, pourrait aussi avoir des conséquences juridiques : la loi espagnole ne dit rien lorsque la génération d’images à caractère sexuel implique des adultes, mais va devoir se pencher sur les spécificités de l’affaire en cours.

« Des femmes de différentes parties du monde m’ont écrit pour m’expliquer que cela leur était arrivé et qu’elles ne savaient pas quoi faire », affirme Miriam Al Adib, une gynécologue, mère de l’une des filles victimes et à l’origine de la médiatisation de l’affaire. Face à ces nouvelles formes criminelles, la police doit essayer de se réinventer. « les nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés sont l’accès des mineurs à un âge aussi précoce [à une telle technologie], comme dans ce cas-ci », a commenté Javier Izquierdo, responsable de la protection des enfants au sein de l’unité de cybercriminalité de la police nationale.

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