EMPLOIUn serveur italien pousse un coup de gueule qui devient viral sur TikTok

Italie : Un serveur, payé 20 euros pour six heures de travail, pousse un coup de gueule qui devient viral sur TikTok

EMPLOILa vidéo de Mohamed, réclamant une meilleure rémunération à son employeur, a déjà été visionnée plus de 500.000 fois sur le réseau social
L’Italie figure parmi les cinq derniers pays de l’Union européenne où il n’existe pas de salaire minimum légal, les salaires étant déterminés par la seule négociation collective.
L’Italie figure parmi les cinq derniers pays de l’Union européenne où il n’existe pas de salaire minimum légal, les salaires étant déterminés par la seule négociation collective. - C. VILLEMAIN / 20 MINUTES / C. VILLEMAIN / 20 MINUTES
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

Elle a été visionnée près de 500.000 fois sur le réseau social en l’espace de trois jours et abondamment commentée dans les médias. La vidéo d’un serveur italien, réclamant une meilleure rémunération de ses heures de travail auprès de son employeur, est devenue virale sur TikTok en Italie, où les jeunes sont nombreux à être payés une misère.

Elle met en scène Mohamed, qui travaille dans un restaurant de Modène, près de Bologne, et qui vient de terminer son service de six heures, de 18 heures à minuit. Il a servi des dizaines de clients dont certains le « traitent si mal » qu’il est au bord des larmes, raconte-t-il dans la vidéo.

Au moment de récupérer ses gages auprès de son employeur, celui-ci lui donne 20 euros, de la main à la main, pour solde de tout compte. Soit un peu plus de trois euros de l’heure, « au noir », et donc sans cotisations sociales, ni retraite. Mohamed proteste, et décide de diffuser la discussion en direct sur son compte TikTok sous le pseudonyme « chinwiii.730 ».

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« Combien tu veux ? 30 euros ? » demande l’employeur. « 30 euros non plus, ça fait quatre euros de l’heure, tu te moques de moi ? Les travailleurs au noir, on les paye au minimum huit euros », répond le jeune homme, selon lequel 50 euros lui avaient été promis. De guerre lasse, le restaurateur finit par lui donner la somme promise.

« C’est comme ça que vous voulez faire travailler les jeunes ? »

« Je me suis cassé le dos », poursuit Mohamed dans sa vidéo. « C’est comme ça que vous voulez faire travailler les jeunes, que vous voulez vous enrichir ? On dit que les jeunes Italiens ne veulent pas travailler. Comment on peut dire une chose pareille ? Honte à vous, les employeurs italiens ». « Je suis au chômage et je cherche du travail. J’ai envoyé mon CV partout, pour l’instant sans réponse », a-t-il raconté au quotidien Il Corriere della Sera.

Les centrales syndicales italiennes Cgil, Cisl et Uil ont dénoncé dans un communiqué commun « des abus courants, de même nature, dans de nombreux secteurs », après la diffusion de la vidéo. Stefano Corghi, président d’un collectif de restaurateurs de la ville de Modène a quant à lui assuré : « Nous ne sommes pas tous comme ça. »

L’Italie figure parmi les cinq derniers pays de l’Union européenne avec la Finlande, la Suède, le Danemark et l’Autriche, où il n’existe pas de salaire minimum légal, les salaires étant déterminés par la seule négociation collective. L’opposition de centre gauche a soumis cette année une proposition de loi visant à créer un revenu minimum fixé à 9 euros brut de l’heure, un projet qui se heurte toutefois au refus de la coalition de droite et d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni.

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