girl powerDes cours non-mixtes de développeuses dans le monde très mâle de la Tech

Toulouse : Les « hackeuses » s’imposent dans un monde de la Tech qui n’a pas encore les codes de la parité

girl powerSeulement 17 % des développeurs sont des femmes… Pour contrer le phénomène, des formations non-mixtes de développeuse sont dispensées gratuitement à Toulouse et Montpellier
En une semaine, les élèves ont déjà beaucoup appris sur leur futur métier. De vraies petites geeks.
En une semaine, les élèves ont déjà beaucoup appris sur leur futur métier. De vraies petites geeks.  - Lucie Tollon / 20 Minutes
Lucie Tollon

Lucie Tollon

L'essentiel

  • Dans un contexte où les femmes sont sous-représentées dans le secteur de la Tech (17 % en 2022), Simplon.co, spécialisé dans la formation numérique, a lancé sa première session de formation complète et gratuite, 100 % féminine, au métier de conceptrice développeuse d’applications.
  • 46 apprenantes, des demandeuses d’emploi de plus de 18 ans ayant une appétence pour le développement informatique, sont formées sur les campus de Toulouse (24 apprenantes) et Montpellier (22).
  • Pour Simplon.co, les freins liés à la mixité́ dans le monde de la Tech se désamorcent notamment par la création de sessions de formation 100 % femmes, permettant de briser les stéréotypes de genre.

Une classe 100 % féminine. Non, Toulouse n’est pas de retour en 1960. Dans ces cours de « Hackeuse », où la « super ambiance règne » entre demoiselles, on se forme pour devenir conceptrice développeuse d’application. « J’étais gestionnaire Web pour une entreprise dans le tourisme à Albi. Je faisais de la communication, je gérais le site, etc. Grâce à certaines tâches, j’ai voulu aller plus loin », explique Marie Thomas, une des nouvelles étudiantes de la formation gratuite et non-mixte proposée par Simplon.

Après une rupture conventionnelle, la jeune femme a pu commencer sa reconversion professionnelle en s’appuyant sur Pôle emploi, partenaire de la formation. A 25 ans, c’est le retour à l’école. « Mais heureusement, c’est beaucoup moins scolaire. On est sur la pratique ». Elle et 23 autres femmes sont ainsi vissées tous les jours depuis le 11 septembre devant l’ordinateur, à coder.

Sur plus d'une centaine de candidatures, seules 24 femmes ont pu avoir accès à cette première formation non-mixte.
Sur plus d'une centaine de candidatures, seules 24 femmes ont pu avoir accès à cette première formation non-mixte.  - L.T.

« C’est super accessible même si on a toutes une appétence pour l’informatique à la base », se réjouit Marie qui peut compter sur ses camarades en cas de problème. « On est très solidaires entre nous », se ravit-elle. Bastien Krettly, leur formateur ne peut que le confirmer : « Il y a des idées préconçues sur les classes non-mixtes, mais je peux dire que cela ne change rien, tout se passe très bien. Au contraire, elles se sentent plus à l’aise et moins dans la comparaison ». Dans la classe, si les filles sont bien sérieuses devant leur devoir du quotidien, c’est tout de même bon enfant. « On prend plaisir à venir, on fait de belles rencontres car on vient toutes d’univers différents, d’âge et de milieu aussi ».

La proportion de femmes dans le secteur a difficilement atteint 17 % en 2022

Un véritable girl power au sein de Simplon hébergé dans le quartier de Bellefontaine. Et un girl power nécessaire… « La situation dans la tech est extrêmement problématique en France : en 2022, la proportion de femmes dans le secteur a difficilement atteint 17 % selon Gender Scan 2022. Les femmes sont les grandes absentes. Ici, on veut briser les stéréotypes », explique Cécile Couderc, responsable du campus Simplon Occitanie Ouest. « Qui plus est, la demande de ce type de profil ne se tarit pas comme en attestent les différentes études et comme en témoignent les entreprises partenaires de Simplon.co. Que ce soit dans les entreprises du numérique, les entreprises industrielles… tous secteurs confondus et quelle que soit leur taille, 500 postes étaient ouverts en Occitanie en avril 2023, soit une augmentation de près de 30 % sur le premier trimestre. »

Le hic de l’alternance…

Avec Simplon Montpellier, ces formations veulent participer au développement local de ces secteurs et à l’insertion de ces femmes dans un milieu encore très masculin. Seul hic dans cette formation sur 22 mois : trouver une alternance. « Des postes, il y en a. Mais en alternance beaucoup moins. Tout notre travail est de réussir à convaincre les entreprises de prendre nos élèves en formation alternée », ajoute la responsable du campus. « C’est d’ailleurs la plus grande différence entre les hommes et les femmes dans ce secteur : elles doutent davantage de leur capacité à passer un entretien. On est là aussi pour les rassurer. Elles ont les mêmes compétences que les hommes », assure le formateur, développeur de métier.

À la fin de la formation, chaque participante se verra délivrer une certification professionnelle niveau 6 de Conceptrice Développeuse d’Applications.

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