D’où vient l’expression « gourgandine » ?

Voici un mot dont l’humoriste Michaël Youn aurait pu s’emparer dans C’est une pute, son tube féministe de 2008 (paru sous le pseudonyme de Fatal Bazooka) : « Un gourgandin, c’est un séducteur/Une gourgandine, c’est une pute ». Voilà, c’est dit : qualifier une femme de gourgandine n’est pas très flatteur. Mais d’où sort ce terme ? Et se décline-t-il vraiment au masculin ?

Ce gredin de gourgandin

Le gourgandin a disparu de longue date, mais a sévi au moins entre le XVIIe siècle et le début du XXe siècle. Le CNRTL l’atteste encore, mais ni le Dictionnaire de l’Académie française, ni le Larousse ni le Robert ne veulent plus en entendre parler. Sans surprise, le gourgandin était un coureur de jupons, un homme qui succombait volontiers aux plaisirs de la chair. Le féminin gourgandine, quoique en voie de disparition dans la langue courante, a par contre conservé sa place dans tous les dictionnaires.

Une étymologie incertaine

Les habitués de notre rubrique « langue française » ne s’en étonneront pas : l’origine de « gourgandine » fait débat. Selon le CNRTL, « gourgandine » est probablement dérivé de « gorre », un ancien mot pour désigner la syphilis, et de « gandir », qui signifiait jadis « s’esquiver » en provençal. D’autres linguistes évoquent toutefois une racine perse (« gourgandjé », c’est-à-dire « prostituée ») ou normande (le verbe « gourgandir », à savoir « se réjouir grossièrement »). Qui a raison, qui s’égare et qui se gourre ? On serait bien en peine de vous le dire…