aviationA l’aéroport de Nantes, le couvre-feu « toujours aussi mal respecté »

Aéroport de Nantes : Les avions brisant le couvre-feu ont été encore plus nombreux cet été

aviationLes vols sont interdits entre minuit et 6 heures du matin à Nantes-Atlantique. Mais les compagnies aériennes ne respectent toujours par la loi, dénonce le Coceta, collectif de riverains
A Bouguenais, un panneau de riverains exaspérés par le bruit des avions au-dessus de Nantes.
A Bouguenais, un panneau de riverains exaspérés par le bruit des avions au-dessus de Nantes. - F.Brenon/20Minutes / 20 Minutes
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • Afin de diminuer les nuisances sonores, les avions n’ont pas le droit, sauf exceptions, d’atterrir ou de décoller de l’aéroport Nantes-Atlantique entre minuit et 6 heures.
  • Les avions classés parmi les plus bruyants sont même interdits dès 22 heures.
  • La mesure, en vigueur depuis avril 2022, fait l’objet de nombreuses irrégularités, surtout lors du pic de trafic estival.

Un an et demi après l’interdiction des vols entre minuit et 6 heures du matin à l’aéroport de Nantes, le couvre-feu est « toujours aussi mal respecté », dénonce le collectif des citoyens exposés au trafic aérien (Coceta). Selon les comptages effectués par l’observatoire mis en place par l’association citoyenne, au moins 108 vols ne respectant par l’interdiction ont été recensés en juillet et août 2023 à Nantes-Atlantique, période correspondant au pic du trafic aéroportuaire. C’est légèrement plus qu’en juillet-août 2022 (106 vols irréguliers recensés). Aucune amélioration non plus n’est relevée sur la période mai-juin (54 vols irréguliers).

« Malgré les promesses, on voit bien que plus le trafic augmente, moins le couvre-feu est respecté. Et les nuisances s’amplifient. On se moque des habitants », s’alarme Paolo Ferreira, président du Coceta. Le collectif, qui a comptabilisé 480 manquements au couvre-feu depuis son adoption, dont 75 % entre minuit et 1h du matin, s’inquiète également de la hausse du trafic juste avant et juste après les horaires d’interdiction.

« Entre 23 heures et minuit ainsi qu’entre 6 heures et 7 heures, on assiste à des décollages ou des atterrissages toutes les trois minutes. C’est invivable », estime Paolo Ferreira. Le Coceta demande, comme certains élus locaux, une extension des horaires du couvre-feu en semaine (23h-7h) et le week-end (22h-9h).

Quelques exceptions sont autorisées

Même s’il est mal respecté, le couvre-feu a permis de « diviser par six » le nombre de décollages et atterrissages entre minuit et 6 heures du matin, soulignait en avril la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Les vols nocturnes sont autorisés à Nantes-Atlantique uniquement en cas de circonstances imprévues « indépendantes de la volonté » des compagnies aériennes (météo, navigation aérienne, santé…). Celles ne pouvant justifier de circonstances imprévues risquent jusqu’à 40.000 euros d’amende par infraction. C’est l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) qui est en charge d’étudier les litiges et de délivrer les éventuelles sanctions.

Amendes de 15.000 euros en moyenne

Quelque 33 amendes d’une moyenne de 15.000 euros avaient été prononcées au terme d’un an de couvre-feu, avait indiqué la DGAC en avril. La majorité étaient destinées à la compagnie espagnole Volotea. En août dernier, face à la reprise des infractions, l’Acnusa avait enjoint les compagnies à « prendre en compte les contraintes d’exploitation de l’aéroport Nantes-Atlantique » afin de respecter les horaires.

Plusieurs dizaines de milliers d’habitants sont exposés au bruit des avions dans l’agglomération nantaise. Situé sur les communes de Bouguenais et Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, l’aéroport Nantes-Atlantique cumule en effet les défauts d’être proche du centre-ville de Nantes (8 km de la place du Commerce) et d’avoir sa piste orientée dans l’axe de ce même centre-ville.