RUGBY« Détruite » par les All Blacks, l’Italie peut-elle ennuyer les Bleus ?

Coupe du monde de rugby : « Détruite » par les All Blacks, l’Italie n’est qu’une menace fantôme pour les Bleus, non ?

RUGBYLes coéquipiers d’Ange Capuozzo ont subi vendredi une claque monumentale contre une Nouvelle-Zélande retrouvée (17-96). Une contre-performance qui a de quoi permettre au XV de France d’aborder sereinement le quasi « 8e de finale » du Mondial
Paolo Garbisi et toute la sélection italienne ont vécu un véritable cauchemar, vendredi au Parc OL, contre des All Blacks survoltés de bout en bout.
Paolo Garbisi et toute la sélection italienne ont vécu un véritable cauchemar, vendredi au Parc OL, contre des All Blacks survoltés de bout en bout.  - Laurent Cipriani/AP/SIPA / SIPA
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’Italie a été massacrée par la Nouvelle-Zélande, vendredi au Parc OL de Décines, pour ce qui ressemblait à un huitième de finale du groupe A (17-96).
  • On voit mal comment les joueurs de Kieran Crowley, dépassés dans tous les domaines face aux All Blacks, pourraient empêcher une qualification tranquille du XV de France, vendredi prochain lors du dernier match de cette poule.
  • « Je n’ai aucun doute sur le fait qu’on va s’en remettre très vite », assure pourtant le demi de mêlée des Azzurri Martin Page-Relo.

Au Parc OL,

« Ils nous ont détruits. Ça a été un entraînement pour eux. On a gagné 33 % de nos mêlées et 50 % de nos touches. Dès qu’on avait la balle, on leur rendait le ballon, on leur donnait quelques essais ou on concédait une pénalité. C’est possible qu’on ne revisionne même pas ce match car on se doit de le jeter à la poubelle. » Il ne fallait pas compter sur le sélectionneur néo-zélandais de l’Italie, Kieran Crowley, pour adoucir l’immense raclée subie par les Azzurri, vendredi au Parc OL, contre des All Blacks injouables (17-96). Mais comment au juste cette sélection italienne a-t-elle pu être réduite en bouillie de la sorte, dans la foulée de deux succès bonifiés face à la Namibie (52-8) et l’Uruguay (38-17) durant cette Coupe du monde de rugby ?

« On était en pleine confiance avant ce match et on n’entrait pas sur le terrain pour éviter de prendre une branlée mais pour l’emporter, révèle le nouveau demi de mêlée du LOU Rugby (et natif du Gers) Martin Page-Relo. On avait pour ambition de les contenir et de les faire douter pendant vingt minutes. Sauf qu’on prend un essai dès la 6e minute de jeu. On s’est ensuite fait trouer trop facilement mais on est tombés sur des All Blacks peut-être un peu vexés de leur début de Coupe du monde. Ils sont arrivés avec leur fierté pour marquer le rugby mondial. » Et pour martyriser les partenaires de Michele Lamaro dans tous les domaines.

« Ils nous ont frappés à grands coups de marteau-pilon »

« On a pris une vraie leçon », reconnaît le capitaine transalpin. Dévorés par des mauls néo-zélandais conclus en toute tranquillité à trois reprises rien que dans le premier acte, balancés sur la N346 qui longe l'habituel stade de l'Olympique Lyonnais quasiment sur chaque mêlée, les Italiens ont trouvé le moyen de concéder cinq essais en seulement 17 minutes, de la 17e à la 34e. « Ils nous ont frappés à grands coups de marteau-pilon », glisse à ce sujet le troisième ligne Sebastian Negri. Une image symbolique des 15 classes d’écart qui séparaient vendredi les deux équipes, supposées batailler devant plus de 57.000 spectateurs dans un véritable huitième de finale du Mondial.

Au lieu de quoi l’Italie a davantage explosé contre ces All Blacks que la modeste Namibie (14 essais concédés contre 11, -79 contre -68 au final), se rappelant au douloureux souvenir d’un 3-101 historique face au même ogre néo-zélandais lors de la Coupe du monde 1999. On vous parle d’un temps où le Tournoi des VI Nations n’existait pas encore… « C’est parce qu’on a depuis atteint un certain niveau que cette Nouvelle-Zélande-là a fait un très grand match ce soir, estime le Toulousain Ange Capuozzo, auteur d’un des deux (jolis) essais transalpins de la soirée. Ils nous ont pris au sérieux, c’est une forme de respect de leur part. On ne s’attendait pas à connaître un tel écart mais je peux vous assurer qu’on est tombés sur une très grosse équipe. »

S'il a inscrit un superbe essai juste avant la mi-temps, le Toulousain Ange Capuozzo a parfois été bien secoué par les All Blacks, vendredi à Décines, comme ici avec Jordie Barrett et Mark Telea.
S'il a inscrit un superbe essai juste avant la mi-temps, le Toulousain Ange Capuozzo a parfois été bien secoué par les All Blacks, vendredi à Décines, comme ici avec Jordie Barrett et Mark Telea.  - Andrew Fosker//SIPA

« Ça fait mal à la tête mais on sait ce qu’on vaut »

Certes, mais après ce qu’on a (pas) vu vendredi, le XV de France peut déjà officiellement se projeter sur son quart de finale du 15 octobre contre l’Afrique du Sud, non ? « Je ne sais pas quelle sera la mentalité des joueurs français en vue de notre match de vendredi prochain, glisse le demi d’ouverture Tommaso Allan. Peut-être qu’ils se méfieront moins de nous après ce résultat. » Ce serait humain de se relâcher un peu, tant la prestation cataclysmique des Italiens se rapproche clairement plus du niveau du Portugal, de la Géorgie et de la Roumanie que de celui d’un crédible outsider des VI Nations.

« Quand tu encaisses 96 points, même si c’est contre les All Blacks, c’est sûr que la confiance en prend un coup. Ça fait mal à la tête. Mais on sait ce qu’on vaut, et je n’ai aucun doute sur le fait qu’on va s’en remettre très vite », prévient Martin Page-Relo. Au point de réellement considérer ce France-Italie, à nouveau programmé au Parc OL de Décines, comme un deuxième huitième de finale pouvant entraîner la retentissante élimination du pays hôte ?

« On connaît bien mieux les Français, on les a beaucoup plus joués que les All Blacks, rappelle Tommaso Allan. Là, il n’y a pas grand-chose à retenir de cette soirée, rien n’a été. Tout le monde est un peu déprimé ce soir mais nous sommes un groupe fort et nous allons tout donner car nous sommes persuadés d’avoir encore une vraie chance de nous qualifier. » »

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« Un mauvais match ne fait pas de toi une mauvaise équipe »

Après un jour off « pour se vider la tête » auprès des familles ce samedi, les hommes de Kieran Crowley retrouveront le chemin de l’entraînement à Bourgoin-Jallieu dimanche. « Il faut vite passer à autre chose pour se relever le plus rapidement possible et aller battre les Français la semaine prochaine, exhorte Martin Page-Relo. On est jeunes mais on a tous un fort caractère. Donc c’est sûr qu’on va donner une réponse. » Déterminé, très loin de son visage groggy durant le carnage contre les All Blacks, Ange Capuozzo glisse froidement : « On savait qu’on avait deux chances de se qualifier. Il y en a une qui est passée mais il reste toujours la deuxième ».

NOTRE DOSSIER SUR LA COUPE DU MONDE DE RUGBY

Après avoir donc découpé son groupe, Kieran Crowley a tout de même commencé de son côté à (tenter de) remonter le moral de tout le monde : « Un mauvais match ne fait pas de toi une mauvaise équipe ». Il sait tout de même que sa sélection n’a plus battu le XV de France depuis dix ans et un match du Tournoi des VI Nations à Rome (23-18 en février 2013). Mais après tout, ça sonne presque comme une référence récente poussant à l’optimisme, en comparaison du 0/16 en cours contre la Nouvelle-Zélande.

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