massacreCe que l’on sait de l’attaque du kibboutz de Kfar Aza

Guerre Hamas - Israël : Champ de ruines, enfants exécutés… Tout comprendre à l’attaque du kibboutz de Kfar Aza

massacreUne communauté agricole située à proximité de la bande de Gaza a subi une attaque barbare du Hamas. Une centaine de personnes ont péri, et les soldats israéliens qui ont livré bataille peinent à se remettre des horreurs qu’ils ont vues
Les soldats israéliens libèrent le kibboutz de Kfar Aza, brutalement attaqué par les assaillants du Hamas.
Les soldats israéliens libèrent le kibboutz de Kfar Aza, brutalement attaqué par les assaillants du Hamas.  - AFP / AFP
O.O avec AFP

O.O avec AFP

L'essentiel

  • L’assaut du Hamas sur le kibboutz de Kfar Aza, situé à deux kilomètres de la bande de Gaza, a viré au carnage.
  • Incendies volontaires, enfants tués… Selon l’armée israélienne, plus de cent civils ont été exécutés.
  • Les soldats israéliens, qui ont libéré le kibboutz, sont traumatisés par ce qu’ils ont vu. « Jusqu’à maintenant, je ne crois pas ce que je vois », a admis un réserviste.

Depuis samedi et le début de l’attaque du Hamas en Israël, les révélations sur les exécutions et les prises d’otage s’enchaînent, toujours plus difficiles à voir et entendre. Mais un cap semble avoir été franchi dans l’horreur avec l’attaque du kibboutz de Kfar Aza, situé à deux kilomètres de la bande de Gaza. Civils massacrés aux côtés des dépouilles d’enfants, soldats traumatisés… Que s’est-il passé à Kfar Aza ? Qui étaient les civils tués dans ce kibboutz ? 20 Minutes fait le point.

Que s’est-il passé ?

L’attaque éclair a viré au carnage. La communauté agricole de Kfar Aza, située à deux kilomètres de la bande de Gaza, a subi un carnage samedi. Les combattants du Hamas y ont tué plus de 100 civils, selon des militaires israéliens venus libérer le kibboutz.

Les soldats du Hamas ont attaqué la communauté en incendiant les maisons afin de faire sortir les occupants. « Mais beaucoup ont préféré périr incendiés, peut-être intoxiqués par la fumée, plutôt que d’être tués par les terroristes, indique Omer Barak, un officier israélien de 24 ans. Nous avons trouvé beaucoup de cadavres à l’intérieur des maisons. »

Certains habitants se sont réfugiés dans des abris antiaériens blancs. « Les terroristes ont jeté des grenades à l’intérieur. Personne n’a survécu », soupire Itai Veruv, major général en retraite. Trois jours après le drame, le kibboutz n’est plus qu’un champ de désolation, où les corps sans vie des combattants du Hamas gisent à côté des cadavres d’enfants, avant d’être glissés dans des sacs mortuaires. Un chiffre de « 40 bébés tués » a été avancé par une journaliste de la chaîne i24. Mais, comme le rappelle Checknews, le chiffre semble relever d’une seule source et n’a pas été officialisé, il n’est donc pas fiable.

« Mise au point : j’étais hier à Kfar Aza. Personne ne m’a parlé de décapitations, encore moins d’enfants décapités, encore moins de 40 enfants décapités », a commenté sur X (ex-Twitter), le journaliste Samuel Forey (Le Monde, Le Soir, Médiapart), après avoir questionné deux services de secours qui ont collecté des corps.

Qui étaient les civils tués dans le kibboutz ?

Les habitants de Kfar Aza s’étaient installés dans cette communauté soit par idéologie, pour maintenir une présence israélienne très près de l’enclave palestinienne, soit pour bénéficier d’un coût de la vie plus abordable qu’ailleurs.

Certains proches des victimes étaient encore dans l’espoir de retrouver vivants leur famille et cherchaient frénétiquement en demandant aux passants. « Son téléphone est ici. Je sais qu’il était en voiture avec un ami en train de s’enfuir au moment de l’attaque du Hamas », témoigne un père de famille en évoquant son fils au micro de RTL.

Comment a réagi l’armée israélienne ?

La première mission des militaires a été de libérer la communauté agricole face à « 70 terroristes armés et entraînés » qui ont attaqué vers 6h30 du matin samedi, a indiqué le général Itai Veruv. Les soldats israéliens ont réussi à libérer les lieux dans la nuit de lundi à mardi.

Mais le traumatisme est lourd pour les militaires, choqués par la découverte du kibboutz. « Quand nous avons retiré les cadavres des civils, d’enfants, j’ai pensé au général Eisenhower, après qu’il a vu les camps de la mort en Europe », a commenté Itai Veruv.

« Jusqu’à maintenant, je ne crois pas ce que je vois. Normalement, ce sont des images rapportées d’Ukraine, ou de quelque chose causé par l’Etat islamique », témoigne un autre réserviste. « Je voulais la paix. C’est la seule solution, précise un réserviste, chef d’entreprise de Tel-Aviv venu libérer le kibboutz. Mais vous ne pouvez pas faire la paix avec le Hamas ». Le général Veruv, qui reconnaît que l’armée n’avait pas imaginé que le Hamas puisse attaquer des civils, menace et promet. « [Le Hamas], ils vont payer pour cela. »