Jurassic tourIl a monté sa propre exposition de dinosaures et vit de sa « passion »

« Je vis de ma passion »... Il tourne de ville en ville avec sa propre exposition de dinosaures

Jurassic tourDamien Gouvier a investi plus de 20.000 euros pour collectionner les reproductions de dinos et de fossiles. Grâce au succès de son exposition, le trentenaire en a fait son métier principal
Damien Gouvier, 32 ans, originaire de la région nantaise, décline principalement son exposition dans les petites communes rurales.
Damien Gouvier, 32 ans, originaire de la région nantaise, décline principalement son exposition dans les petites communes rurales. - F.Brenon/20Minutes / 20 Minutes
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • Damien Gouvier a conçu une exposition composée de reproduction de dinosaures et de fossiles.
  • Il fait tout de A à Z, du transport, à la mise en scène en passant par la billetterie.
  • Il aimerait désormais pouvoir investir pour enrichir sa collection.

Un brontosaure imposant son gabarit, un utahraptor montrant les crocs, un iguanodon semblant prêt à bondir… La paisible salle communale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, au sud de Nantes, avait des allures de Jurassic Park ce week-end. A quelques mètres de la spectaculaire reproduction d’un crâne d’allosaure, Léa, 9 ans, ne jure que par le tyrannosaure, dressé sur un rocher avec de petits compsognathus. « On dirait un vrai. Il fait trop peur avec ses dents », lâche la fillette sous le regard amusé des parents. La sculpture mesure moins de deux mètres de haut mais impressionne par son réalisme. « A hauteur d’enfant, ça fait toujours son effet. Le T-Rex, c’est la star des dinosaures, y compris auprès des adultes. Sans lui, ce ne serait pas pareil. Il en faut absolument un », assène Damien Gouvier.

Le jeune homme au t-shirt noir en sait quelque chose. C’est lui le créateur et l’organisateur de cet événement itinérant intitulé « Gouvier expo : sur les traces des dinosaures ». Depuis 2020, il parcourt les petites villes du Grand ouest de la France pour faire découvrir au public son étonnante collection privée : 17 reproductions de dinos en résine et fibre de verre, complétées par une quinzaine de répliques de fossiles à taille réelle.

« Dans les petites communes »

« J’ai dû dépenser entre 20.000 et 25.000 euros pour rassembler les objets présentés et les décors, raconte Damien Gouvier. Les statues sont importées des Philippines où l’on trouve des fabricants spécialistes capables de respecter tous les détails, notamment ceux de la peau et des yeux. Au départ, j’ai commencé par trois petites statues, achetées sur Internet et que je louais pour des anniversaires de particuliers. Ça plaisait beaucoup et, de fil en aiguille, le projet s’est développé. »

Damien Gouvier bichonne une réplique de tyrannosaure-rex.
Damien Gouvier bichonne une réplique de tyrannosaure-rex. - F.Brenon/20Minutes

Le projet, c’est celui de « proposer un musée éphémère dans les petites communes, là où il n’y a pas forcément beaucoup d’animations » afin de faire connaître le monde des dinosaures, sa passion. « Ça m’est resté depuis l’enfance, explique-t-il. C’est une passion indémodable je pense. C’est fascinant de réaliser que des créatures comme ça ont pu vivre sur Terre. J’aime aussi l’idée qu’il reste énormément de choses à apprendre, qu’on continue régulièrement à faire des découvertes sur le sujet. »

« Je ne roule pas sur l'or »

Ancien agent de maintenance dans un parc d’attractions, Damien Gouvier, originaire de Loire-Atlantique, s’est convaincu au sortir du Covid qu’il pouvait faire de cette exposition son métier principal. « Mes proches étaient choqués au départ. Mais ils m’ont soutenu, ils savent que je suis passionné. » Outre l’investissement, le trentenaire fait tout de A à Z, que ce soit la réservation, le transport, la mise en scène ou la billetterie. Celui qui « lit régulièrement les magazines et forums spécialisés » a également écrit lui-même les panneaux pédagogiques, validés par un paléontologue. « C’est bien documenté », apprécie le père de Léa. Les textes rétablissent quelques vérités, notamment le fait que le vélociraptor était « porteur de plumes contrairement à ce qu’on a pu voir au cinéma », indique Damien Gouvier.

L’entrée à l’exposition est fixée à 5 euros. La fréquentation est « variable », de 300 personnes à un millier de visiteurs par week-end. « Les retours sont très positifs, apprécie l’entrepreneur. Dans certaines villes, je sais que l’exposition est attendue. J’ai la chance de vivre de ma passion mais il ne faut pas compter ses heures et je ne roule pas sur l’or. J’ai des frais importants, en particulier les locations de salles, de plus en plus chères. »

Déterminé à « poursuivre dans cette voie », Damien Gouvier commence à exposer dans des galeries commerciales et pense à réinvestir pour « apporter de la nouveauté ». Quatre expositions sont encore au programme en 2023, dont la dernière à La Rochelle les 2 et 3 décembre.