RESEAUXQui est Mon. gyneco, ce docteur que même Macron follow sur Insta ?

Aix-en-Provence : Qui est Mon. gyneco, ce docteur que même Macron suit sur Insta ?

RESEAUXEn un an seulement, le docteur Olivier Marpeau est devenu le gynécologue star des réseaux sociaux, avec des vidéos qui atteignent les millions de vues sur Instagram et Tik Tok
En un an, Olivier Marpeau est devenu un des gynécologues les plus influents sur les réseaux sociaux
En un an, Olivier Marpeau est devenu un des gynécologues les plus influents sur les réseaux sociaux - Patrice Berchery / Patrice Berchery
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Il y a un an, le docteur Olivier Marpeau, gynécologue aixois, s’est lancé sur les réseaux sociaux. Avec succès : ses vidéos qui démocratisent la gynécologie sont aujourd’hui vues par des millions de personnes sur Instagram et Tik Tok
  • « Mon. gyneco » compte notamment parmi ses fans un certain Emmanuel Macron avec qui il a collaboré au début de l’année 2023.
  • Il sort même un livre à la fin du mois afin de toujours démocratiser sa discipline.

Quand Olivier Marpeau rentre chez lui, dans sa maison près d’Aix-en-Provence, c’est a priori un gynécologue comme les autres, qui retrouve son quotidien, entre les devoirs des enfants à gérer et les bêtises du chien dans le jardin. A bien y regarder, il y a toutefois quelques petits détails qui ne trompent pas, dissimulés entre le canapé et une commode du salon. Là, dans un coin, un trépied, à l’autre bout de la pièce, un projecteur. Un peu plus loin, un prompteur. Car Olivier Marpeau n’est pas un médecin comme les autres. Une fois ses consultations terminées, le docteur quitte sa blouse pour enfiler un autre costume : celui d’Instagrameur.

Il y a un an, ce gynécologue aixois a ouvert un compte Instagram et Tikt Tok, baptisé « Mon. gyneco ». « A l’époque, je connaissais vaguement Instagram, encore moins Tik Tok, se rappelle-t-il. Mais je trouvais que c’était un outil génial pour vulgariser la gynécologie. J’ai toujours aimé faire des trucs différents de mon métier. J’aime bien aussi expliquer les choses, transmettre. Et je trouvais ça marrant. » Olivier parle de son idée à sa compagne Alexandra. Celle qui est business developer dans la vie prend immédiatement le sujet au sérieux. « Je lui ai dit : D’accord, mais avec quels objectifs ? »

Des conseils à la sortie de la piscine

Avant de publier la première vidéo, le couple élabore donc une stratégie claire, avec un rythme de trois vidéos par semaine. « On a mis des mois avant de se lancer, se souvient Alexandra. On a mis en place une charte graphique par exemple et une sorte de business plan. Je pensais qu’en décembre, on aurait 5.000 abonnés et que dans un an, on en aurait 20.000 et potentiellement un livre en route. » Le couple parle de son nouveau projet à leurs cinq enfants, dont le plus jeune est âgé de dix ans. « Au début, qu’est-ce qu’ils se moquaient, s’amuse Alexandra. Ils étaient aussi un peu gênés. Ils nous voyaient comme des vieux qui débarquaient sur Instagram et se demandaient ce qu’on foutait là ! »

Avec un ton décontracté, en train de faire la cuisine ou en sortant de sa piscine, le gynécologue aborde tous les sujets d’inquiétude et autres fake news liées à sa discipline, parfois en répondant à des questions posées par sa femme Alexandra, en voix off. « Je vois beaucoup de patientes par jour, donc je puise les idées de sujets pendant les consultations, ou lors de questions sur les réseaux sociaux. » Reste ensuite à trouver le temps pour tourner les vidéos « C’est comme une deuxième journée de boulot, précise Alexandra. On tourne le soir, quand on n’a pas les enfants. L’autre jour, pour une vidéo sur l’allergie au sperme, on venait de se lever. On était en train de manger des œufs brouillés et j’ai dit : ''viens on tourne la vidéo !'' »

Emmanuel Macron follow

En quelques mois, les abonnés se multiplient et les vues grimpent au compteur. Avec un sacré coup de pouce surprise. Une journée qu’Alexandra et Olivier racontent avec la même excitation. « C’était au début de l’année et je sortais du bloc, se souvient le gynécologue. Je regarde Instagram et je vois que j’ai reçu un message privé d’un compte certifié. C’était l’Elysée. Je me suis dit tout de suite que c’était une connerie. » Alexandra prend le relais de son compagnon. Et se rend rapidement compte qu’il s’agit de tout sauf d'une blague. Dans son salon, Alexandra brandit son téléphone pour montrer le fameux message qu’elle a soigneusement conservé. Les équipes du président de la République ont bel et bien démarché « Mon. gyneco » pour faire la promotion de la campagne de vaccination contre le papillomavirus. « On était comme des gamins quand on a su ça », rigole Olivier, qui n’hésite pas une seconde avant d’accepter la proposition présidentielle. Le gynécologue a dû toutefois faire une concession : revêtir un costume.

Après plusieurs jours de travail, la vidéo voit le jour, et le couple débutant sur les réseaux sociaux reçoit ce message lunaire, qu’Alexandra lit avec le même enthousiasme. « Le président aime beaucoup. » Un coup de projecteur qui a permis à « Mon. gyneco » de gagner beaucoup d’abonnés… Et pas des moindres. Un soir, Olivier reçoit une notification pas comme les autres. « Emmanuel Macron a commencé à vous suivre » La capture d’écran est encore aujourd’hui bien conservée dans le téléphone du médecin. Olivier sourit. « J’ai laissé cinq minutes avant de m’abonner à son compte. »

« J’ai conscience que c’est un peu fou, tout ça »

Dans son canapé, Olivier se marre. « Je compte désormais mes vues et mes abonnés en stade de France. Je me dis : '' tiens, aujourd’hui, j’ai fait dix stades ! '' » Ses enfants qui le moquaient hier aujourd’hui le supplient de le tagger en story. Le gynécologue est parfois reconnu dans la rue, et est de plus en plus sollicité par les médias, alors que sort le 31 octobre son premier livre, Mille questions à mon gynéco. Mais hors de question de céder aux sirènes médiatiques et d’arrêter ses consultations.

« J’ai conscience que c’est un peu fou, tout ça, souffle Olivier. Mais j’adore ce que je fais et je n’ai pas du tout envie d’arrêter. » Dans les couloirs de la clinique dans laquelle il travaille, Olivier et ses vidéos ont même fait des petits. « Au début, mes collègues me regardaient en mode : ''Qu’est-ce qu’il a fait Olivier ? Il a craqué !'' Et hier, un ORL qui a ouvert un compte Instagram m’a demandé ce que j’en pensais ! »