Interview« Nous assistons au retour des pogroms », réagit Meyer Habib

Guerre Hamas-Israël : « Nous assistons au retour des pogroms », réagit le député Meyer Habib

InterviewLe député Meyer Habib, élu dans la circonscription des Français de l’étranger qui comprend Israël, revient sur l’attaque perpétrée par le Hamas
Le député Meyer Habib à la Synagogue de la Victoire, à Paris, le 10 octobre.
Le député Meyer Habib à la Synagogue de la Victoire, à Paris, le 10 octobre. - Thomas Samson / AFP
Propos recueillis par F. P., avec J. B.

Propos recueillis par F. P., avec J. B.

L'essentiel

  • Le bilan de l’attaque massive menée samedi par le Hamas en Israël continue de s’alourdir. On comptait mercredi soir plus de 1.200 personnes tuées sur le territoire de l’Etat hébreu, et plus de 1.000 côté palestinien.
  • Parmi ces victimes, 11 Français au moins ont perdu la vie, dixit les autorités françaises, et 18 sont portés disparus, possiblement pris en otage par le Hamas.
  • En première ligne face à ces événements, Meyer Habib (LR), député élu dans la circonscription des Français de l’étranger comprenant Israël, répond à 20 Minutes.

Cinq jours après l’horreur, le bilan continue de s’alourdir. Au moins 11 Français comptent parmi les 1.200 personnes tuées samedi en Israël lors de l’attaque menée par le Hamas, ont fait savoir mercredi soir les autorités françaises. Sans compter dix-huit ressortissants toujours portés disparus, et qui pourraient faire partie des otages emmenés dans la bande de Gaza par le groupe terroriste.

Depuis ce jour noir, le député Meyer Habib (LR), député élu dans la circonscription des Français de l’étranger comprenant Israël, est en lien avec les familles des personnes concernées. Il répond aux questions de 20 Minutes.

A-t-on une idée du nombre de Français qui étaient en Israël au moment des attaques ?

Au-delà des 200.000 Français résidant en Israël, des milliers de Français juifs étaient en congés en cette période de fêtes. Elle correspond à la fin de la semaine de Souccot, soit un temps de vacances.

Vous avez annoncé la mort d’Avidan mardi, ce jeune Bordelais dont vous parliez déjà dimanche…

Avidan était l’un des organisateurs à la rave party. Il célébrait la joie de vivre et la paix. Les islamistes s’attaquent à notre art de vivre, à notre civilisation qui sanctifie la vie. Ces barbares sanctifient la mort : 260 jeunes y ont été massacrés. Ce massacre rappelle celui du Bataclan.

Avec combien de familles françaises cherchant leurs proches êtes-vous en contact ? Quelle aide leur apportez-vous ?

Des dizaines, hélas. Je les rassure dans un premier temps, en leur disant que nous sommes à leurs côtés et que nous ne les abandonnerons jamais. Avec le Quai d’Orsay, le Consulat de France en Israël, l’Ambassade d’Israël en France, mais aussi des cellules de crise gérées par des citoyens israéliens francophones, nous leur apportons une aide morale et psychologique. Il est du devoir de la France de se tenir à leurs côtés et de rendre le Hamas responsable de la sécurité des otages.

Avez-vous été vous-même sidéré par cette attaque du Hamas ?

Nous avons vécu le 11-Septembre israélien. Nous assistons au retour des pogroms, mais cette fois-ci en Israël. Jamais autant de juifs n’avaient été massacrés le même jour depuis la Shoah. Des enfants, des femmes, des vieillards, des bébés… Ce ne sont pas des crimes de guerre, mais des crimes contre l’humanité. Le Hamas, c’est pire que l’Etat Islamique.

Le siège de la bande de Gaza a été mis en place par l’armée israélienne, avant une possible intervention terrestre…

Pour avoir parlé avec Benyamin Netanyahou, j’ai senti une colère froide chez lui que je n’avais jamais ressentie. Israël va éradiquer le Hamas. Les populations civiles de Gaza sont prévenues, il leur a été demandé de se retrancher dans le sud de la bande de Gaza. La guerre sera longue et durera tant que ce groupe terroriste, qui martyrise son peuple, ne sera pas éliminé.

Qu’attendez-vous du gouvernement français dans ce conflit ?

Avant toute chose, qu’il laisse les mains libres à Israël et son armée pour mener son opération. Ensuite, qu’il rende le Hamas responsable de la sécurité des civils français pris en otage. Enfin, qu’il réitère son soutien inconditionnel à Israël au sein de la communauté internationale.