Français« Auteure » et « autrice », quelles différences ?

« Auteure » et « autrice » : Quelles différences ?

FrançaisUne auteure, une autrice, voire une auteuse ? Que faut-il dire et, surtout, que peut-on dire ? On fait le tour du problème avec vous
Amélie Nothomb sur le plateau de La Grande librairie, en 2019.
Amélie Nothomb sur le plateau de La Grande librairie, en 2019. - BALTEL/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agences

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L'essentiel

  • «Auteure » et « autrice » sont également acceptables.
  • « Autrice » est toutefois préféré par l’Académie française.
  • « Auteuse » est, par contre, un barbarisme.

Faut-il encore rappeler que certains postes et professions, généralement d’élite et réservés aux hommes, n’ont longtemps existé qu’au masculin ? C’est le cas des docteurs, des professeurs, des députés, des ministres, des chefs, des écrivains et des auteurs entre autres. La nuance entre « écrivain » et « auteur » sera pour un autre article, mais toujours est-il qu’en 2019 (mieux vaut tard que jamais), l’Académie française a finalement consenti à féminiser tout cela.

Pourquoi « auteuse » est impossible ?

Les noms en « eur » ne se féminisent en « euse » que lorsqu’ils sont dérivés d’un verbe. Par exemple :

  • Chanter = chanteur = chanteuse.
  • Vendre = vendeur = vendeuse.
  • Coiffer = coiffeur = coiffeuse.

Comme on n’a jamais vu personne « auter », il n’y a donc rien de tel qu’une « auteuse ».

Pourquoi « autrice » est plus logique ?

Lorsqu’ils ne découlent pas directement d’un verbe, les noms en « eur » prennent habituellement le féminin « trice » (à quelques exceptions, comme « docteur » et « doctoresse ») :

  • Un acteur = une actrice.
  • Un instituteur = une institutrice.
  • Un lecteur = une lectrice.

Il est donc logique de penser qu’une autrice s’adresse à ses lectrices.

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Pourquoi « auteure » est accepté aussi ?

Le Canada étant souvent plus progressiste que l’Hexagone et le québécois ayant ses particularités, le féminin « auteure » est un néologisme recommandé outre-Atlantique depuis les années 1970. Cet usage, peut-être plus mélodique que le crissant « autrice », a fini par s’imposer en France. C’est la raison pour laquelle les Immortels ont préféré ne pas l’interdire, admettant (une fois n’est pas coutume), qu’un usage dominant a valeur d’authenticité. « Auteure » ou « autrice », le choix vous appartient donc.