SURPRODUCTIONL’arrachage des vignes dans le Bordelais repoussé de deux mois

Crise du vin : L’arrachage des vignes dans le Bordelais suspendu au feu vert européen

SURPRODUCTIONQuelque 1.085 précandidatures, représentant 20 % des viticulteurs de Gironde, avaient été déposées cet été en vue d’arracher 9.251 hectares
Des vignes dans le Bordelais
Des vignes dans le Bordelais - Mickaël Bosredon / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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Un calendrier repoussé d’environ deux mois. Le lancement du plan subventionné d’arrachage sanitaire de vignes dans le Bordelais est retardé dans l’attente d’un feu vert de la Commission européenne, ont annoncé jeudi l’interprofession et la préfecture de Gironde, où plus d’un millier de viticulteurs en difficulté sont candidats.

Le début de l’arrachage des vignes éligibles pourrait débuter « courant automne-hiver », après un « dépôt final de la demande d’arrachage » pendant le mois de « novembre », selon un calendrier remanié dévoilé par la préfecture et le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Initialement, le dépôt définitif des candidatures était envisagé courant « septembre », après les vendanges.

Quelque 1.085 précandidatures, représentant 20 % des viticulteurs de Gironde, avaient été déposées en vue d’arracher 9.251 hectares, selon les chiffres du CIVB.

Un plan de 57 millions d’euros

« Des échanges sont en cours entre les services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et ceux de la Commission afin d’apporter toutes les précisions utiles sur le déploiement de ce volet du dispositif financé par l’Etat », précisent la préfecture et l’interprofession. Celle-ci cofinance avec l’Etat et la région Nouvelle-Aquitaine un plan de 57 millions d’euros, qui propose une prime de 6.000 euros à l’hectare arraché.

« Ces échanges s’inscrivent dans un schéma classique de notification d’une aide d’Etat par un Etat membre (…). L’Etat et le CIVB sont mobilisés pour une mise en œuvre la plus rapide possible du dispositif », peut-on lire dans un communiqué.

« Ce report crée du désespoir »

Le plus grand vignoble AOC de France - 110.000 hectares cultivés - souffre durement de l’effondrement des prix, de la fermeture de marchés à l’export et d’une surproduction évaluée à un million d’hectolitres. Sans oublier une moindre consommation de vin.

« Ce report crée du désespoir mais il ne crée pas de situations compliquées parce que les arrachages se font souvent sur octobre ou novembre, en période non végétative, et dans tous les cas les paiements (de la prime) ne seraient pas intervenus avant janvier ou février », estime Stéphane Gabard, président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

« Le risque, c’est qu’à force de réduire la période (d’arrachage), est-ce qu’on aura suffisamment d’entreprises capables d’arracher les vignes ? Il faut des spécialistes », a fait valoir ce vigneron établi à Galgon dans le Libournais.