TerrorismeQuand l’assaillant et sa famille étaient aidés à Rennes

Attaque au couteau à Arras : Quand l’assaillant et sa famille étaient accueillis à Rennes

TerrorismeUne mobilisation s’était organisée en soutien à la famille de Mohammed M. qui devait être expulsée
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Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Mohammed M., principal suspect de l’attaque terroriste qui a coûté la vie à un enseignant à Arras, aurait dû quitter le territoire français en 2014.
  • Installés à Rennes, le couple et ses cinq enfants faisaient l’objet d’une OQTF qui avait finalement été levée à leur arrivée à Paris.
  • Les associations et partis politiques mobilisés auprès de la famille font l’objet de vives critiques.

Ils sont la cible de vives critiques depuis la divulgation de l’identité de l’assaillant présumé. A Rennes, plusieurs associations et partis politiques s’étaient mobilisés pour défendre la famille de Mohammed M. en 2014. Cet homme, aujourd’hui âgé de 20 ans, est le principal suspect du meurtre au couteau d’un enseignant dans la cour d’un lycée à Arras. Suivi par la DGSI et fiché S, l’assaillant présumé de Dominique Bernard aurait dû être expulsé du territoire français en 2014 quand lui et sa famille avaient fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le couple avait finalement refusé de monter dans l’avion et avait été placé en centre de rétention. La demande d’expulsion avait finalement été annulée et la famille avait été laissée libre. Elle s’était installée à Arras.

A Rennes, où la famille était installée, l’annonce de son expulsion avait fait l’objet d’une importante mobilisation. Plusieurs collectifs comme le MRAP, Réseau éducation sans frontière et des partis politiques comme le Parti communiste avaient pris la parole pour défendre la famille du mis en cause, qui vivait à l’époque dans le secteur rural de La Guerche-de-Bretagne. « C’était un gamin de 12 ans, un enfant. Il n’y avait aucune raison de suspecter quoi que ce soit », rappelle une militante jointe par 20 Minutes.

« C’est notre rôle de défendre le droit des familles »

Depuis la divulgation de ces informations, les associations et partis politiques font l’objet de vives critiques. « Nous n’avons pas grand-chose à dire sur cette histoire. C’est notre rôle de défendre le droit des familles. La police était venue à leur domicile pour les embarquer. Les enfants avaient été emmenés. Ça avait choqué, forcément. » La famille avait été transférée à Roissy dans un avion spécialement affrété pour les deux parents, leurs trois garçons et leurs deux filles. A leur arrivée sur le tarmac parisien, ils avaient finalement été placés dans un centre de rétention administrative avant de voir leur OQTF levée. Le soutien local a-t-il joué en la faveur de cette famille ? « Je doute que notre mobilisation soit la raison de l’annulation de l’ordre d’expulsion », poursuit la militante rennaise.

Ce raccourci a rapidement été franchi par les élus locaux du Rassemblement national qui dénoncent « la responsabilité dans ce nouvel attentat islamiste » de la gauche et de l’extrême gauche rennaise. Les trois frères de la fratrie seraient aujourd’hui convertis à l’islam radical. L’un des frères du suspect a été condamné pour avoir relayé de la propagande islamiste tandis que l’autre est en détention pour apologie du terrorisme.