FAKE OFF« Un risque accru d’attentat à Paris »… Attention à ce message viral !

Guerre Hamas-Israël : Un risque d’attentat accru à Paris ? Attention à ces messages viraux !

FAKE OFFPlusieurs messages envoyés par des cabinets d’avocat ont alerté d’un « risque accru d’attentat à Paris », mais l’information a été démentie par le ministère de l’Intérieur
Un mail circule depuis jeudi signalant un risque d'attentat ce vendredi
Un mail circule depuis jeudi signalant un risque d'attentat ce vendredi - LF / Canva
Lina Fourneau

Lina Fourneau

L'essentiel

  • Ce jeudi soir, plusieurs messages envoyés dans des conversations privées et alertent sur un « risque accru d’attentat ». Tous les messages ont en commun d’être envoyés par des cabinets d’avocats.
  • Ce risque serait une répercussion à la guerre actuelle entre le Hamas et Israël.
  • Mais l’alerte est infondée. « La vigilance est bien sûr très élevée, mais il n’y a aucune menace caractérisée » , a affirmé le ministère de l’Intérieur auprès de nos confrères du Figaro.

Alors qu’Emmanuel Macron achève son allocution autour du conflit Hamas-Israël, ce jeudi soir, plusieurs notifications apparaissent sur l’écran du téléphone. Ce sont des messages transférés sur des conversations privées Messenger. « Les amis, faites attention. Voici l’alerte que j’ai reçue ». C’est un mail envoyé par une salariée d’un cabinet d’avocats. Celle-ci évoque « un risque d’attentat accru » vendredi dans Paris. La personne invite à privilégier le télétravail et d’éviter les transports en commun « dans la mesure du possible ».

Quelques minutes plus tard, un message vaguement similaire est reçu. Un autre contact envoie dans une nouvelle conversation « une alerte très sérieuse d’un ami travaillant avec le ministère de l’Intérieur ». Ce message est un peu plus inquiétant et fait mention « d’un risque extrêmement élevé dans les transports en commun demain ». Cette fois, le mail est envoyé par la directrice des finances d’un autre cabinet d’avocats. Ces alertes doivent-elles être prises au sérieux ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

Les deux messages reçus ont de nombreux points communs. La localisation, le jour, le degré d’alerte, mais aussi leurs émetteurs : des cabinets d’avocats. Un métier sérieux et crédible qui pourtant n’a pas réellement de lien avec les services de renseignements… qui pourraient davantage être de meilleures sources pour ces informations.

Il y a donc de fortes chances que cette information soit montée de toutes pièces. Contacté par 20 Minutes, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore répondu à nos sollicitations. Mais auprès du Figaro, la place Beauvau soutient : « Il y a actuellement un renforcement de la protection autour de 580 lieux fréquentés par les Français de confession juive, justifié par le contexte global suite à l’attaque terroriste du 7 octobre en Israël. Cela implique le déploiement de 10.000 policiers et gendarmes. La vigilance est bien sûr très élevée, mais il n’y a aucune menace caractérisée ».

« Un risque qui n’est pas avéré, mais doit être pris en compte »

Ce message arrive dans un contexte bien précis, celui de la guerre entre Israël et le Hamas qui fait craindre des répercussions sur le sol français. « Le risque de résurgence des actes antisémites existe », soutient auprès de l’AFP le chercheur et directeur de recherche à l’Institut français des relations internationales (Ifri), Marc Hecker. Pour ce dernier, les dernières intifadas dans les années 1980-1990 et 2000 ont entraîné des violences, « commises par des Français ». Et il en a été de même pour toutes « les poussées de fièvre du conflit au Proche-Orient », suivi par des incidents. « Il faut maintenant voir comment le conflit va évoluer. Par ailleurs, il y a aussi un risque terroriste qui, même s’il n’est pas avéré pour le moment, doit être pris en compte », insiste Marc Hecker.

Au mois de septembre, le risque d’attentat avait déjà été signalé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avant même l’attaque du Hamas vers Israël. Sur le plateau de Quelle Epoque, sur France 2, il évoquait plusieurs « menaces projetées », des projets d’attentat conçus depuis l’étranger vers la France. « On se prémunit contre l’éventuelle menace projetée qui se reconstitue parce que les Américains, les Français sont moins présents au Sahel, au Levant et en Afghanistan », avant de préciser qu’un attentat était déjoué tous les deux mois dans le pays.