VINTAGEMuse ressort un ghettoblaster et paie sa tournée des années 1980

M-380 : Muse ressort un ghettoblaster et paie sa tournée des années 1980

VINTAGEGrâce au M-380 de Muse que « 20 Minutes » a pu tester, la nostalgie des années 1970-1980 est décidément toujours ce qu’elle était
Le ghettoblaster M-380 de Muse entretient la fibre de la nostalgie
Christophe Séfrin

Christophe Séfrin

L'essentiel

  • Il y a quarante ans, pas d’enceintes connectées dans les chambres d’ados, mais des ghettoblasters, de gros postes radio FM avec lecteur de cassette, pour écouter et enregistrer ses musiques.
  • Avec son M-380, la firme Muse surfe sur la nostalgie et réédite une imposante Boombox (ou ghettoblaster) aux fonctions archi-complètes, de la cassette analogique au Bluetooth.
  • Vendu 269 euros, l’appareil donne satisfaction, même si l’on attendait un peu plus de sa qualité audio.

Boombox, ghettoblaster, peu importe le flacon et l’appellation pour peu que l’on ait l’ivresse ! En l’occurrence, celle des années 1970-1980 qui, après les platines vinyle et le Walkman, refait son come-back avec la sortie du M-380, de Muse. Cet opulent poste de radio portatif avec son tuner FM, son lecteur CD et lecteur enregistreur de cassettes, joue la carte de l’analogique, mais aussi du numérique. 20 Minutes a ressorti de la naphtaline ses pattes d’éph’, blouson de cuir et top fluo pour le tester.

Le ghetto-blaster M-380 de Muse associe fonctionnalités d'hier et d 'aujourd'hui.
Le ghetto-blaster M-380 de Muse associe fonctionnalités d'hier et d 'aujourd'hui. - Muse

Six kilos pour réveiller la nostalgie des CD et cassettes audio

C’est la to-ta-le ! La firme Muse, habituée à tirer tous azimuts pour proposer des équipements audio qui surfent sur la nostalgie (comme des platines vinyles ou des enceintes oldstyle) lance avec son M-380 un appareil digne de ceux qui faisaient le bonheur des ados il y a entre 30 et 40 ans. Un ghettoblaster !

Les codes esthétiques d’hier sont aujourd'hui parfaitement respectés. Disponible en noir ou en version gris métallisé, cette véritable machine à jouer des sons en impose aussi par sa taille (271 x 171 x 670 mm) et son poids de 6 kg. Sa grosse poignée de transport est un plus. Jadis, un ghettoblaster massif était aussi une projection de soi, un signe d’appartenance, comme peuvent l’être aujourd’hui les derniers smartphones à la mode.

Le Bluetooth à la boom des années 80

Hier cantonnée à la radio FM et à la cassette analogique, le ghettoblaster embrasse ici l’air du temps et intègre, outre sa nécessaire antenne télescopique, un lecteur CD, des slots pour carte microSD et un port USB. De quoi lire des MP3 qui, eux, n’ont rien d’analogique. Sans oublier une entrée AUX et une prise casque mini-jack 3,5 mm. La radio numérique (DAB +), elle, n’a pas droit de cité. Dommage, Muse sait pourtant y faire. Mais le Bluetooth s’invite à la boom des années 1980, avec la possibilité de transformer le ghettoblaster en enceinte Bluetooth.

Enregistrer pour compiler

Une fois allumé, on se prend à vouloir tout essayer sur ce M-380, à tourner évidemment le bouton Tuning pour retrouver NRJ ou Skyrock en partant à l’ascension de la bande FM, graduée de 88 à 108 MHz. On ajuste le son avec les deux « potards » Treble et Bass pour moduler les aigus et les graves. Graves que l’on peut booster assez efficacement d’un appui sur la touche X-Bass.

Le ghetto-blaster M-380 de Muse.
Le ghetto-blaster M-380 de Muse. - Muse

Et l’on se prend non seulement au jeu de l’écoute de CD et de cassettes analogiques (pour peu que l’on en ait encore !), mais on s’amuse, aussi, à enregistrer sur ces dernières la radio ou quelques pistes de nos compacts-discs. Il s’agissait là d’un véritable sport national pour les ex-fans des eighties désireux de se créer des compilations. Les sites de streaming avec leurs millions de morceaux et leurs playlists disponibles à tout moment n’existaient même pas en rêve.

Dommage que les deux manettes de sélection en plastique avec la liste de leurs fonctions (AUX, USB, SD, CD, Tape…) soient d’un design malheureux avec leurs autocollants bleu et rose…

Enfin, un large écran LCD monochrome affiche le nom de chaque fonction une fois activée, les temps et volume d’écoute… Mais le vrai kif vient évidemment des deux vumètres rétroéclairés dont les aiguilles balancent au rythme des décibels de ce que l’on écoute. Cela n’a jamais servi à grand-chose sur ce type de machine, mais on est content de les avoir…

Le son des CD écoutés est le meilleur

Offrant une puissance de 80 watts avec ses deux haut-parleurs médium graves et ses deux tweeters, le son diffusé par le M-380 ne déçoit pas. Mais ne surprend pas non plus par une qualité particulière. Assez plat en écoute FM et cassette, il s’avère convenu en Bluetooth, même si l’on peut monter généreusement le volume. Les CD, avec leur musique non compressée, obtiennent véritablement une meilleure dynamique, davantage de brillance, même si les boutons Treble et Bass ont un peu besoin d’être poussés dans leurs retranchements pour atteindre ce rendu.

Mais bonus : le ghettoblaster de Muse possède tout le potentiel pour animer une soirée. Intégrant dans sa base deux prises micro, l’appareil peut être convoqué pour du karaoké, un discours lors d’une soirée… avec un effet de réverbération sur les voix si désiré !

On l'aura compris, la nostalgie est ici savamment entretenue, même si Muse est loin d’être le premier fabricant à en agiter le chiffon rouge. Dès les années 2010, les premières rééditons de ghettoblasters se faisaient jour chez Sony, Sharp..

Vendu 269 euros, le M-380 met peut-être davantage le paquet sur les fonctionnalités que sur la qualité audio, même si, jadis, on n’en demandait peut-être pas tant. Sans doute nos oreilles se sont-elles aussi habituées à une qualité d’écoute améliorée avec des enceintes plus contemporaines.