salairesLes trois enjeux de la conférence sociale de lundi

Inflation : Les enjeux de la conférence sociale de lundi entre Elisabeth Borne, syndicats et patronats

salairesLa Première ministre Elisabeth Borne réunit syndicats et patronat pour parler pouvoir d’achat ce lundi
Elisabeth Borne, Premiere ministre, lors des Questions d'actualité au gouvernement au Sénat, le 11 octobre 2023.
Elisabeth Borne, Premiere ministre, lors des Questions d'actualité au gouvernement au Sénat, le 11 octobre 2023. - JEANNE ACCORSINI/SIPA / SIPA
Jean-Loup Delmas

J.-L.D.

L'essentiel

  • Ce lundi aura lieu la conférence sociale, un vœu d’Emmanuel Macron supervisé par Elisabeth Borne.
  • La Première ministre réunit syndicats et patronats autour de l’épineuse question du salaire et du pouvoir d’achat.
  • 20 Minutes vous présente les trois enjeux principaux de cette conférence sociale.

Une rencontre tripartite sur les minima salariaux. Ce lundi, Elisabeth Borne organise une conférence sociale pour renouer le dialogue entre le gouvernement, les syndicats et les patronats sur l’épineuse question des bas salaires. Pour ce rendez-vous – annoncé dès fin août par Emmanuel Macron à l’issue des rencontres de Saint-Denis avec les principaux chefs des partis politiques –, la Première ministre a pris soin de soigner les préparatifs. Toute la semaine, elle a rencontré la quasi-totalité des syndicats (la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC et l’Unsa) et les principales organisations patronales : le Medef, la CPME, l’U2P, la FNSEA, la Fesac et l’Udes.

Lundi, et avec tout ce beau monde, trois thématiques principales seront abordées : les minima salariaux, les temps partiels et les contrats courts, les exonérations de cotisations, prime d’activité et tassement des rémunérations. On fait le point.

Les minima salariaux

Le saviez-vous ? En France, près de la moitié des branches professionnelles (80 sur 171 en septembre, selon le ministère du Travail) proposent des grilles de salaires en dessous du Smic. Cela résulte notamment de la hausse sous testostérone du salaire minimum, qui a pris plus de 13,5 % depuis janvier 2021. Face à cela, les autres bas salaires - qui eux n’ont aucune obligation à être augmenté malgré un contexte d’inflation - se retrouvent dépassés.

Une situation qui n’est pas sans conséquence. Certes, les entreprises sont forcées de payer au minimum au Smic - elles compensent donc la différence entre le salaire perçu et le salaire minimum légal. Mais cela entraîne un tassement des salaires : même en cas de promotion et d’évolution dans la grille salariale, un employé restera au Smic.

Un état de fait que le gouvernement est bien décidé à combattre. Déjà, le nombre de branches proposant des salaires sous le Smic a chuté depuis juin (de 147 à 80). Élisabeth Borne pourrait menacer de sanctionner les entreprises proposant ces tarifs.

Les temps partiels et contrats courts

17,3 % des salariés en France (hors Mayotte) travaillent à temps partiel dans leur emploi principal, en 2022, selon la Dares. Dans une France où les salaires patinent face à l’inflation et ne suivent pas le rythme de la hausse des prix, les contrats courts précarisent encore plus les Français et dopent la crise du pouvoir d’achat. 74 % des employés en temps partiel n’ont pas choisi ce type de contrat, toujours selon la Dares, et 85 % sont insatisfaits au travail.

Même problématique pour les contrats courts. La Dares constate depuis 2010 une forte augmentation des contrats de moins d’un mois, dont les trois-quarts sont même inférieurs à dix jours.

Exonération des cotisations

Depuis 2016, pour aider l’emploi, certaines entreprises peuvent être exonérées de charges sur les salaires. Une aide de plus en plus remise en question, notamment dans un rapport publié en septembre par Marc Ferracci, vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale et le député PS Jérôme Guedj. Si l’exonération pour les salaires entre 1 et 1,5 Smic « fonctionne et sert l’emploi », selon le rapport, l’aide pour les salaires plus importants - entre 2,5 et 3,5 fois le Smic - n’a que peu d’intérêt pour l’embauche.

La smicardisation de la France avec le tassement des salaires n’aide ceci dit pas non plus. Pour une rémunération horaire inférieure ou égale à 1,5 Smic, l’exonération est totale. Plus de Français au Smic, c’est donc plus de dépenses publiques.

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