Guerre Hamas-Israël : Le joueur de Nice Youcef Atal visé par une enquête pour « apologie du terrorisme » après une story

La vidéo montrait un prédicateur palestinien appelant à « un jour noir pour les juifs ». Le partage, samedi, d’une publication en lien avec la guerre Hamas-Israël par le joueur de l’OGC Nice Youcef Atal fait l’objet d’une « enquête préliminaire » pour « apologie du terrorisme », annonce le parquet ce lundi. Les investigations, confiées à la PJ de Nice, sont aussi lancées du chef de « provocation publique à la haine ou à la violence à raison d’une religion déterminée », fait savoir le procureur Damien Martinelli, qui indique avoir été saisi par le maire de Nice et le préfet des Alpes-Maritimes.

Dimanche, après plusieurs prises de position, de Christian Estrosi et du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) notamment, le conseil de l’éthique de la Fédération française de football (FFF) avait lui même été saisi. La story Instagram de l’international algérien, dans laquelle il diffusait une vidéo du cheikh Mahmoud al-Hasanat, constituait des « appels à la violence » selon le président de la FFF Philippe Diallo. Le prédicateur palestinien y demandait notamment à Dieu « d’accompagner la main » des habitants de Gaza « s’ils jettent la pierre ». Youcef Atal s’est depuis excusé.

« Je soutiens toutes les victimes »

« J’ai conscience que ma publication a choqué plusieurs personnes, ce qui n’était pas mon intention et je m’en excuse », a réagi le joueur, dimanche, sur le même réseau social. Il a aussi précisé vouloir « clarifier [son] point de vue sans aucune ambiguïté : je condamne fermement toutes formes de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes ». « Jamais je ne soutiendrai un message de haine. La paix est un idéal auquel je crois fermement », a-t-il conclu.

Dans un communiqué, le président de la FFF, Philippe Diallo, a de son côté dénoncé « les appels à la violence relayés par le joueur » âgé de 27 ans. « Ils sont contraires à l’éthique de notre sport et aux valeurs que le football défend sans relâche, a-t-il affirmé. La FFF les condamne avec la plus extrême fermeté. Les discours de haine ne sauraient être admis. »

Des propos « constitutifs d’une incitation à la haine »

Dès samedi, dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Christian Estrosi avait affirmé attendre des excuses du joueur « s’il s’est laissé instrumentaliser ». « Si tel n’était pas le cas, il n’aurait plus sa place dans notre club », avait poursuivi le maire de Nice.

« Si la teneur » des propos relayés est « confirmée », ils sont « constitutifs d’une incitation à la haine », a de son côté souligné le Crif du Sud-Est. Précisant avoir saisi son avocat « pour qu’une plainte soit déposée », l’association a également expliqué qu’elle avait « demandé une "traduction assermentée" » des propos entendus dans la vidéo.

Sur France Bleu azur ce lundi matin, le député des Alpes-Maritimes, patron de LR, Éric Ciotti, avait « appelé la justice à s’autosaisir ». « C’est insupportable, c’est inacceptable. Ce n’est pas acceptable d’appeler à la mort des juifs. Pour moi ça relève de l’apologie du terrorisme. On ne peut pas tolérer, quel que soit le statut de la personne. Ce n’est pas parce qu’il est footballeur qu’il doit être protégé », a déclaré le parlementaire.