au même momentUn homme jugé à Versailles pour port de couteau après l’attentat d’Arras

Attentat d’Arras : Un homme condamné à six mois de prison dans les Yvelines pour le port d’un couteau

au même momentL’avocate du prévenu a dénoncé un dossier « artificiel », « monté de toutes pièces », qui « n’a rien d’un attentat déjoué »
Devant le lycée Gambetta à Arras, ce lundi.
Devant le lycée Gambetta à Arras, ce lundi. - FRANCOIS GREUEZ/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un homme de 24 ans a été condamné à six mois de prison ferme pour port d’arme prohibée ce lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines). Cet homme est celui qui avait été interpellé vendredi en possession d’un couteau de cuisine, près d’un lycée de Limay, quelques heures après l’assassinat d’un professeur à Arras par un jeune Russe fiché S.

Son avocate, Me Chloé Rueff, a annoncé vouloir interjeter appel de ce et demander sa remise en liberté. Le ministère public avait requis huit mois ferme avec mandat de dépôt lors de l’audience en comparution immédiate, un réquisitoire justifié par « le contexte national grave », malgré « une infraction de droit commun », et la personnalité décrite comme « préoccupante » du prévenu.

Un argument contesté par Chloé Rueff : son client est certes « anxieux » mais n’a rien d’un « jeune radicalisé », a-t-elle plaidé. S’il a expliqué être « solitaire », « il dit qu’il essaye de ne pas tomber dans les travers de certains : il veut apprendre l’arabe pour comprendre, il se renseigne » sur la religion. Les enquêteurs ont retrouvé chez lui des livres d’arabe et de religion, qu’ils ont décrits comme « salafistes », ce que conteste l’avocate.

Pendant l’audience, le jeune homme a reconnu détenir un couteau dans sa sacoche, trouvé par terre quelques jours avant. Sur les faits, il a expliqué au tribunal qu’il sortait de la mosquée, située près du lycée Condorcet de Limay, et qu’il se rendait au supermarché pour faire des courses. Il a nié avoir suivi un groupe de lycéennes.

Des sources policières avaient indiqué vendredi à l’AFP que le prévenu était connu pour « radicalisation ». L’une d’entre elles a précisé samedi que l’homme faisait l’objet d’une fiche S, qui n’a pas été mentionnée pendant l’audience.

Macron a fait référence à son arrestation

Son interpellation a eu lieu environ quatre heures après que Mohammed Mogouchkov, jeune Russe de 20 ans fiché pour radicalisation, a tué au couteau un enseignant et blessé trois personnes dans un collège-lycée à Arras. En déplacement dans cet établissement, le président Emmanuel Macron avait évoqué une autre « tentative d’attentat » déjouée, « dans une autre région ». Il faisait référence, selon le ministère de l’Intérieur, à l’arrestation de Limay. Mais, interrogé à la barre sur sa présence dans des canaux Telegram où sont diffusées des vidéos d’exactions du groupe Etat islamique, le prévenu a déclaré « condamner ces événements : ça me choque ».

Chloé Rueff a dénoncé un dossier « artificiel », « monté de toutes pièces », qui « n’a rien d’un attentat déjoué ».