Au centre d’une polémique pour avoir ri pendant la minute de silence en hommage aux victimes du conflit entre le Hamas et Israël et de l’attentat commis à Arras, avant le match Pays-Bas - France, le défenseur de l’équipe de France, Jean-Clair Todibo s’est finalement excusé.

« J’ai eu un rire nerveux par rapport à cette minute de silence mais en aucun cas je ne me suis moqué de la situation actuelle », a-t-il déclaré, ajoutant : « Je tenais à m’excuser auprès de toutes les personnes qui j’ai pu offenser ».

«Nous aimerions attirer l’attention sur le fait qu’il est arrivé en France à l’âge de 5 ans et qu’il vit dans ce pays depuis lors. Il est évident que sa radicalisation n’a pas eu lieu en Russie », a indiqué l’ambassade, citée par l’agence de presse russe TASS.

Né en Ingouchie, une république du Caucase russe à majorité musulmane, Mohammed Mogouchkov, 20 ans, était fiché « S » et était suivi depuis peu par le renseignement intérieur (DGSI). Son père a été expulsé en 2018 pour radicalisation et son frère aîné est incarcéré pour sa participation à un projet d’attentat visant l’Elysée.

Selon le diocèse d’Arras, la cérémonie funéraire en hommage à Dominique Bernard aura lieu, jeudi matin, à 10 heures, à la cathédrale d’Arras. Les obsèques seront présidées par l’évêque d’Arras Olivier Leborgne.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a fait savoir qu’il serait présent à la cérémonie.

Tout en partageant le « sentiment d’horreur » né de l’assassinat de Dominique Bernard, Réseau éducation sans frontière (RESF) déplore « le déferlement révoltant des opinions partisanes et la désignation des boucs émissaires habituels », à savoir, « les étrangers et celles et ceux qui les soutiennent ».

Selon l’organisation, « cet acte odieux met en péril l’ensemble des étrangers vivant en France, et ouvre la voie aux propos de haine et aux propositions les plus dangereuses de la droite extrême ».

Le parquet de Bobigny a annoncé, ce lundi, qu’un homme de 38 ans a été placé en détention provisoire pour avoir menacé de mort l’instituteur de son enfant. Les faits se sont déroulés, vendredi soir, à la sortie des classes.

Le suspect comparaître le 13 décembre prochain devant le tribunal judiciaire de Bobigny et devra répondre de « menace de mort à l’encontre d’une personne chargée de mission de service public ».

«Jamais je n’aurais cru que ma chanson pourrait un jour avoir un sens aussi tragique », a réagi Hugues Aufray, ce lundi, sur Instagram, en référence à l’assassinat de l’enseignant du lycée Gambetta.

Le chanteur espère une prise de conscience du ministre de l’Education nationale. Il interpelle « ce ministre avec un visage d’enfant », déplorant qu’il n’a pas « enregistré cette chanson avec l’intention de devoir la chanter régulièrement chaque fois qu’un enseignant sera assassiné ».

Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a donné des nouvelles rassurantes des deux agents de la région blessés, vendredi. Le responsable de l’équipe administrative de Gambetta-Carnot, grièvement blessé, est sorti d’affaire. L’autre agent a repris le travail ce midi.

En réponse à la proposition du maire d’Arras de rebaptiser le Lycée Gambetta du nom du professeur assassiné, le président de région a par ailleurs expliqué que « c’est madame Bernard, avec ses enfants, qui décideront s’ils souhaitent que le lycée soit rebaptisé ''Dominique Bernard'' ».

Après la minute de silence observée, ce lundi, à 14 heures, dans l’ensemble des établissements scolaires, la ville d’Arras organise une « veillée silencieuse » en fin d’après midi. Rendez-vous est donné à 17 heures, au pied du beffroi de l’hôtel de ville. « À la mémoire de Dominique Bernard et en soutien aux victimes, vous pourrez déposer une fleur, un dessin, un message, une bougie », a posté la ville sur « X ».

Une prière est par ailleurs organisée à 19 heures, à la cathédrale d’Arras pour « prier ensemble pour la paix ». Elle sera animée par Olivier Leborgne, évêque d’Arras.

«Nous devons rester unis et construire la paix, l'école est un sanctuaire », a déclaré de son côté Brigitte Macron, à l'issue de l'édition 2023 de la dictée d'ELA, l'association européenne contre les leucodystrophies.

Eric Zemmour, président du parti Reconquête!, a dénoncé lundi les « discours faussement martiaux », « l'incapacité » et « l'impuissance du pouvoir politique », lors d'une commémoration du troisième anniversaire de l'assassinat de Samuel Paty et trois jours après celui d'un autre enseignant à Arras.

« J'en ai plus qu'assez de ces fausses complaintes. (...) J'aimerais savoir, derrière les discours soi-disant décidés de nos gouvernants, qu'est-ce qu'ils ont fait depuis trois ans?", a lancé le candidat malheureux à la présidentielle de 2022 lors d'une prise de parole après un dépôt de gerbe au square parisien Samuel-Paty. Le leader d'extrême droite était notamment accompagné de Marion Maréchal, tête de liste de son parti pour les élections européennes de juin, de l'eurodéputé Nicolas Bay ou encore du cadre de Reconquête! Guillaume Peltier.

Après un moment de recueillement, la cheffe du gouvernement a échangé avec les élèves du collège, avant de s'entretenir avec les enseignants. « Vous êtes inquiets? », a demandé Elisabeth Borne aux élèves. « Oui », a répondu une jeune fille. « Je peux vous assurer que le gouvernement met en place des mesures », a enchaîné la Première ministre.

Dans son discours, elle avait assuré que le gouvernement mettait « tout en oeuvre » pour protéger les établissements scolaires. « Nous répondons présent », a-t-elle ajouté.

Le gouvernement veut accélérer l'expulsion de 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, au sortir d'une réunion de sécurité organisée à l'Elysée après l'attentat d'Arras.

Sur ces 193 inscrits au fichier des personnes radicalisées (FSPRT), 85 « ne sont sans doute plus sur le territoire », a précisé l'entourage du ministre à l'AFP, précisant qu'il avait été demandé une « vérification au cas par cas » sur ces personnes. Au total, la situation de 2.852 étrangers réguliers inscrits au FSPRT va être réexaminée, a précisé l'entourage du ministre.

«Jamais la République ne pliera face au terrorisme », a assuré Elisabeth Borne lundi dans le collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où enseignait Samuel Paty, professeur tué dans un attentat islamiste il y a trois ans jour pour jour, comme Dominique Bernard vendredi à Arras.

« Trois ans plus tard, la douleur est encore forte. Trois ans plus tard, la barbarie et l'obscurantisme ont à nouveau frappé » mais « jamais la barbarie ne l'emportera face aux savoirs, jamais la République ne pliera face au terrorisme », a déclaré la Première ministre avant de participer, avec le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal, à la minute de silence organisée dans tout le pays en hommage à ces deux enseignants.

Cette minute de silence est « en mémoire des victimes des attentats commis contre notre école », avait indiqué précédemment le ministre de l'Education Gabriel Attal, qui avait également prévenu « qu'aucune contestation » ni « aucune provocation » ne serait « tolérée ».

Pour la minute de silence, Gabriel Attal était aux côtés de la Première ministre Elisabeth Borne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), au collège où enseignait Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie lui aussi assassiné dans un attentat islamiste il y a trois ans jour pour jour, le 16 octobre 2020, et à qui la journée est aussi dédiée.

Frédéric Leturque, le maire d’Arras, affirme avoir reçu des « milliers de marques de soutien et de compassion » ainsi que de nombreuses demandes d’administrés lui demandant « de réaliser un geste fort et éternel en la mémoire de Dominique Bernard ».

« Je propose à Xavier Bertrand de soumettre au conseil régional des Hauts-de-France l’idée de donner le nom de Dominique Bernard au lycée Gambetta dans lequel il enseignait avec passion », a déclaré, ce lundi, l’élu.

L’intersyndicale FSU, FO, CGT Educ’Action, SUD-Education, SNALC appelle à un rassemblement, ce lundi à partir de 18 heures, sur le Parvis des Droits de l’Homme à Bordeaux. Une initiative en soutien « à l’ensemble de la communauté éducative, aux élèves, aux familles et aux victimes », explique notre journaliste sur place.

Selon notre journaliste à Bordeaux, où un numéro d’écoute a été mis en place comme dans chaque académie, 15 à 20 appels ont été reçus au cours du week-end. Certains appelants ont échangé avec les équipes du rectorat et d’autres ont été orientés vers le service d’écoute psychologique, proposé en partenariat avec la MGEN.

Auprès de nos confrères de RTL, l’agent d’entretien blessé par le suspect témoigne. C’est lui que l’on voit sur une vidéo affronter l’homme avec une chaise dans la cour de l’établissement. Il raconte être allé au contact de l’assaillant et avoir remarqué qu’il était armé de deux couteaux.

En tentant de s’interposer, l’agent d’entretien a chuté : « je lui donnais des coups de pied, comme j’étais au sol, pour l’éloigner de loi », se souvient-il. C’est à ce moment qu’il a été blessé au genou. Il explique ensuite que son chef est venu lui porter secours, mais que ce dernier a chuté à son tour. « L’assaillant lui a sauté dessus. Il lui a donné un coup de couteau dans la poitrine, un autre au niveau des poumons », poursuit l’agent d’entretien.

Ce lundi, de nombreux hommages ont été rendus à l’enseignant tué à Arras, vendredi. Dans les colonnes de Libération, l’une des collègues de Dominique Bernard a tenu à lui écrire une lettre, évoquant sa « silhouette » qu’elle « n’oubliera jamais ».