LOGEMENTUn outil qui chiffre le montant des travaux des « passoires thermiques »

La start-up Beelly crée un outil pour estimer, dès l’annonce, le montant de la rénovation d’une « passoire thermique »

LOGEMENTCette start-up bordelaise a créé un widget qui s’insère dans les annonces en ligne, pour avoir une première estimation des travaux énergétiques à réaliser dans le cadre des logements dits « passoires thermiques »
L'objectif de l'outil Beelly est d'estimer un montant des travaux de rénovation énergétique dès l'annonce immobilière
L'objectif de l'outil Beelly est d'estimer un montant des travaux de rénovation énergétique dès l'annonce immobilière - Canva / Canva
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Beelly est « un outil de prédiction d’amélioration du DPE » qui est capable « de restituer un montant de travaux moyen qui sera nécessaire pour améliorer » ce diagnostic.
  • L’outil Beelly prend la forme d’un widget qui s’insère dans l’annonce, « comme vous avez désormais des widgets qui donnent de premières informations sur le financement » lorsque vous cherchez à acheter un bien immobilier.
  • L’enjeu de la start-up bordelaise « est de démontrer l’intérêt d’effectuer ces travaux, en indiquant l’économie d’énergie réalisée grâce à l’amélioration de ce DPE. »

Il y aurait en France un peu plus de 5 millions de logements considérés, à ce jour, comme passoires thermiques, c’est-à-dire les logements avec une étiquette F ou G au Diagnostic de performance énergétique (DPE). Des étiquettes qui font peur, et qui excluent parfois ces biens des transactions immobilières.

Pourtant, « c’est une énorme opportunité », insiste Manuel Letort, spécialiste de l’immobilier, qui vient de lancer à Bordeaux la start-up Beelly. « Ce sont rarement les vendeurs qui vont faire ces travaux de rénovation énergétique, ils préféreront baisser leur prix de vente, développe l’entrepreneur. Toute la problématique est de pouvoir chiffrer ces travaux-là, avant de prendre une décision. » C’est là que l’outil développé par son entreprise entre en action.

« Nous voulons montrer que c’est rentable d’effectuer ces travaux d’amélioration »

Beelly est « un outil de prédiction d’amélioration du DPE. » Concrètement, « cela veut dire qu’on lance des scénarios aléatoires de rénovation énergétique du bien immobilier à vendre, à l’issue desquels on sort un scénario moyen, qui permet de restituer un montant de travaux moyen qui sera nécessaire pour améliorer le DPE. On cherche systématiquement à atteindre un DPE D pour les appartements, et un C pour les maisons. » L’enjeu de la start-up bordelaise « est de démontrer l’intérêt d’effectuer ces travaux », en indiquant l’économie d’énergie réalisée grâce à l’amélioration de ce DPE. « Nous voulons montrer que c’est rentable d’effectuer ces travaux d’amélioration. »

L’outil Beelly prend la forme d’un widget qui s’insère dans l’annonce, « comme vous avez désormais des widgets qui donnent de premières informations sur le financement » lorsque vous cherchez à acheter un bien immobilier. Aujourd’hui, 4.000 agences immobilières s’en sont équipées, ce qui représente 65.000 annonces en ligne, mais le widget n’est pas encore visible directement par le particulier. « Il faut que celui-ci entre en contact avec l’agence, qui va renvoyer le récapitulatif du bien, dans lequel figure le widget. C’est évidemment une priorité pour nous d’être visible dès la première annonce, c’est pourquoi nous sommes en discussion avec les portails type Se Loger ou Le Bon Coin » poursuit Manuel Letort.

Et ceci n’est que le premier étage de la fusée. « Nous avons conscience que ce widget ne représente qu’un début d’information, il est très important d’avoir des éléments plus précis, c’est pourquoi nous sommes en train de personnaliser ces projets de rénovation énergétique, en fonction des besoins du client, et nous allons mettre en place des partenariats avec des entreprises spécialisées dans la rénovation énergétique. »

Avec les objectifs de neutralité carbone d’ici à 2050, il y aurait potentiellement 370.000 logements à rénover par an en France jusqu’en 2030, et 700.000 au-delà. Seuls moins de 100.000 ont fait l’objet d’une rénovation énergétique globale en 2022.