réseaux sociauxPourquoi l’université d’Aix-Marseille suspend son compte X (ex-Twitter)

Pourquoi l’université Aix-Marseille se retire du réseau X (ex-Twitter)

réseaux sociauxL’université dénonce l’évolution éditoriale impulsée par Elon Musk
Rennes 2 et Sciences Po Toulouse se sont déjà aussi retirés du réseau
Rennes 2 et Sciences Po Toulouse se sont déjà aussi retirés du réseau - SOPA Images/SIPA / SIPA
Caroline Delabroy

Caroline Delabroy

L'essentiel

  • «X est devenu un lieu de propagation de fake news, de contenus haineux, illicites ou violents », indique l’université Aix-Marseille.
  • L’université espère impulser une dynamique, mais n’appelle pas ses chercheurs ou étudiants à faire de même, renvoyant chacun à son libre arbitre.

Elle avait rejoint Twitter en mai 2012. L’université Aix-Marseille, qui se revendique comme la plus grande université francophone de France avec ses 80.000 étudiants, vient de quitter ce mardi le réseau social, devenu depuis X, « compte tenu de son évolution éditoriale ». Explications.

Comment l’université a-t-elle pris cette décision ?

Selon la direction de la communication, Eric Berton, le président de l’université, a réuni ce mardi matin l’ensemble des directions et composantes de l’université pour leur annoncer sa décision de suspendre l’activité de l’université sur X (anciennement Twitter). « En se retirant du code européen des bonnes pratiques contre la désinformation et en modifiant ses règles de modération, X est devenu un lieu de propagation de fake news, de contenus haineux, illicites ou violents, rentrant en contradiction avec notre mission de transmission des savoirs et de la science, d’ouverture aux autres et de tolérance », indique ainsi le communiqué.

Est-ce une décision en lien avec la guerre Israël-Hamas ?

La réflexion, assure la direction de la communication, était engagée avant, « compte tenu de l’évolution éditoriale du réseau social » tenu par Elon Musk. Elle rappelle ainsi que l’université Rennes-2 a suspendu son activité fin août, et Sciences po Toulouse a fait de même en septembre (le compte associé n’existe même plus). Reste que « le contexte a accéléré les choses », reconnaît-elle, et plus encore « l’enquête de l’Union européenne sur la société X d’Elon Musk pour sa gestion de contenus violents et de désinformation sur la guerre entre Israël et le Hamas. »

L’université appelle-t-elle ses chercheurs et étudiants à faire de même ?

« Nous nous retirons de Twitter, nous impulsons une dynamique mais chacun ensuite à son libre arbitre, en fonction des besoins des uns et des autres », affirme la direction de la communication, qui relève que des spécialistes du climat, harcelés sur le réseau, ont déjà choisi de quitter le réseau. Aucun appel non plus en direction des étudiants. « Nous menons un travail d’émancipation de citoyens éclairés, poursuit la direction de la communication. C’est le seul message que l’on porte, rappeler nos valeurs d’engagement contre toutes formes de violences, d’appels à la haine, et contre les fake news. » L’université va continuer de relayer son actualité sur LinkedIn, Instagram et Facebook. Pour d’autres réseaux, comme Mastodon, la réflexion est encore en cours.