L'assaillant de l'attentat d'Arras, Mohammed M., a été mis en examen mardi soir par un juge d'instruction antiterroriste pour assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué à l'AFP son avocat.

Une audience doit désormais se tenir devant un juge des libertés et de la détention pour décider de son placement en détention provisoire, comme l'a requis le Parquet national antiterroriste, ou non. « Mon client apportera des réponses précises au fil de l'instruction et se tient à la disposition de la justice », a assuré Me Verlaine Etam Sone.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut intégrer à son projet de loi sur l’immigration une disposition permettant de retirer son titre de séjour à un étranger qui « adhère à une idéologie djihadiste », a-t-on indiqué mardi Place Beauvau.

Au total, « 179 saisines du procureur de la République » ont été effectuées pour des incidents lors des hommages, lundi, aux enseignants Dominique Bernard tué à Arras vendredi et à Samuel Paty, tué trois ans plus tôt, a annoncé le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal.

Outre les poursuites pénales, le ministre a ajouté que les élèves concernés feraient aussi l’objet de procédures disciplinaires. Selon Gabriel Attal, les propos de « plusieurs dizaines » d’élèves relevaient de « l’apologie du terrorisme ». Dans ces cas, ils seront expulsés « dans l’attente des procédures disciplinaires ».

«Une information circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs heures. Elle n’est pas confirmée à ce stade, c’est peut-être un fake », écrivait vers 15h30 le maire de Béthune, dans le Pas-de-Calais, sur Facebook. Il réagissait a un post viral montrant la photo d’un homme avec un commentaire assurant que celui-ci « se promène avec un couteau et menace les personnes ».

Une heure plus tard, l’élu a tenu à rassurer ses administrés, assurant qu’aucune menace n’avait été détectée malgré la mobilisation des forces de l’ordre.

Sur « X », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu’il allait faire, ce mardi, avec les préfets, « le point sur les mesures engagées pour expulser les étrangers radicalisés ».

Le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a réuni ce mardi les organisations syndicales représentatives du secteur. Selon le SNALC (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), le ministre a déclaré souhaiter « veut trouver l’équilibre entre une meilleure sécurité des personnels et des élèves et le fait que les établissements scolaires ne ressemblent pas à des prisons ».

Aux organisations syndicales, Gabriel Attal a par ailleurs promis qu’une enquête allait être ouverte pour faire un état des lieux de sécurisation des établissements scolaires et de la protection des personnels.

Sortie de garde à vue, lundi, la sœur de l’assaillant du lycée Gambetta, âgée de 18 ans, a affirmé aux enquêteurs qu’elle se désolidarisait de toute sa famille, exception faite de sa mère et de sa petite sœur.

Selon France Info, elle a qualifié son frère de « monstre » qui la violentait physiquement et psychologiquement et assurait qu’elle ignorait tout de l’acte « d’horreur » qu’il préparait.

Toujours au sujet de l’attentat d’Arras, la présidente du RN à l’assemblée, Marine Le Pen, a interpellé la Première ministre : « Pourquoi ne pas expulser tous les étrangers islamistes ? », a-t-elle demandé. « Islamistes, criminels et délinquants, qu’est-ce qui justifie de les garder sur notre sol ? », a-t-elle ajouté.

En réponse, Elisabeth Borne a appelé Marine Le Pen à avoir « un peu de dignité » au lieu de se lancer dans des « polémiques politiciennes ». Selon la Première ministre, en six ans, la France a tout de même expulsé « plus de 600 étrangers fichés au FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) ».

L’examen du projet de loi gouvernemental sur l’immigration a été avancé au mois de décembre à l’Assemblée nationale, a annoncé le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, mardi.

En réaction, le président du groupe LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, a fustigé un texte qui ne sert à rien sans « changement de la Constitution » puisque, selon lui, les OQTF ne sont presque jamais exécutées.

«C’est la première fois que le ministère nous accorde un temps de parole après un tel drame. C’était très utile, notamment pour préparer la minute de silence avec les élèves », reconnaît un enseignant à Bordeaux.

Devant les députés, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a réaffirmé son soutien au modèle scolaire français : « Notre école est un obstacle au funeste projet des terroristes islamistes », a-t-il scandé. Pour lui, la République éduque les jeunes filles et prône la laïcité quand les islamistes veulent soumettre les femmes et imposer leur vision de la religion.

«La France est debout, la République est debout. Si nous sommes unis, personne ne peut nous faire ployer », a déclaré la Première ministre, Elisabeth Borne. Des propos accueillis par une standing ovation de l’ensemble des députés de l’hémicycle.

«Pour nos deux professeurs, pour toutes les victimes du terrorisme en France ou ailleurs », Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, demande aux députés de respecter une minute de silence.

Selon les éléments recueillis dans le téléphone du suspect, le procureur explique qu’outre son allégeance à l’organisation Etat islamique, le suspect a fait part de son « mépris » pour les autres organisations terroristes, citant notamment Al-Qaida.

Au cours de sa conférence de presse, le procureur anti terroriste de Paris, Jean-François Ricard, a affirmé que Mohammed M. avait été peu loquace. Il a cependant tenu des propos évocateurs. « Qui te donne l’air que tu respires, qui est le seul dieu », a-t-il demandé à un enseignant dans la cour du Lycée.

A une autre personne qui tentait d’appeler les secours, l’assaillant a crié : « appelle Marianne, appelle ta République », poursuit le procureur.

Le parquet a requis la mise en examen et la détention provisoire pour l’assaillant de 20 ans et son frère âgé de 16 ans. Ce dernier est suspecté d’avoir « apporté un certain soutien dans son projet mortifère », notamment sur « le maniement des couteaux », a expliqué Jean-François Ricard.

Le parquet demande aussi la mise en cause du « jeune cousin de cette fratrie », âgé de moins de seize ans, qui aurait été « informé du projet » sans « rien faire pour l’empêcher ». Le parquet a par ailleurs requis que le suspect et son frère soient placés en détention provisoire.

Le procureur anti terroriste de Paris a confirmé qu’une information judiciaire allait être ouverte pour « association de malfaiteurs, assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».

L’assaillant a commencé par acheter un téléphone peu avant 9 heures, vendredi, avant de se filmer, à 10h37, devant le monument aux morts près de la gare d’Arras. C’est là qu’il a filmé sa vidéo où il prête allégeance à l’organisation Etat Islamique.

Le suspect arrive à 11 heures devant l’établissement, au moment où quatre professeurs en sortent, dont Dominique Bernard. C’est lui qui sera poignardé en premier au cou et à l’épaule. Un autre enseignant est aussi blessé à ce moment avant qu’il ne rentre à nouveau dans le lycée, suivi par l’assaillant.

Dans la cour du lycée, l’assaillant attaque de nouveau le professeur blessé, lequel est défendu par un agent d’entretien à l’aide d’une chaise. Ce dernier tombe, et son chef de service lui prête main-forte.

Mohammed M. a tenté ensuite de sortir du lycée, sans y parvenir. Il est finalement interpellé par des policiers.