MésententePasse d’armes entre Faure et Mélenchon, la Nupes « rompt »

Pour Faure, Mélenchon ne peut plus « être celui qui incarne l’ensemble de la gauche et de l’écologie »

MésententeLe leader Insoumis a semblé acter ce mardi la fin de l’alliance de gauche
Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon (à droite) s'entretient avec le chef des socialistes Olivier Faure (à gauche) lors d'une conférence de presse à Paris, le 19 mai 2022.
Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon (à droite) s'entretient avec le chef des socialistes Olivier Faure (à gauche) lors d'une conférence de presse à Paris, le 19 mai 2022. - Thomas SAMSON / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Olivier Faure rompt la Nupes. » C’est par ce tweet, en forme d’épitaphe, que Jean-Luc Mélenchon a semblé acter ce mardi la fin de l’alliance de gauche. Cette réaction suit la déclaration du patron des socialistes qui a estimé que le leader Insoumis ne pouvait plus « être celui qui incarne l’ensemble de la gauche et de l’écologie ».

C’est un divorce « pour fait personnel à mon sujet à propos d’Israël [et de la] Palestine », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Depuis l’attaque sanglante du Hamas il y a dix jours, le leader de la France insoumise (LFI) et son cercle rapproché ont refusé de qualifier le mouvement islamiste de « terroriste », à rebours du reste de la classe politique. La députée Danièle Obono a encore contourné l’obstacle ce mardi, évoquant sur Sud Radio un « groupe politique islamiste » qui « résiste à une occupation » pour « la libération de la Palestine ».

« Un prétexte » pour « rompre »

Une position qui a ravivé les tensions au sein de la Nupes, au point que le Parti socialiste a convoqué son conseil national à partir de 19h30 pour discuter d’une éventuelle sortie de l’alliance nouée au printemps 2022. Olivier Faure y proposera « un moratoire » sur la participation de ses députés à l’intergroupe Nupes, a-t-il annoncé ce mardi matin sur France Inter.

Il s’agit d'« obtenir une clarification », a expliqué le premier secrétaire du PS, estimant qu'« il y a aujourd’hui un sujet avec la méthode Mélenchon » et que le triple candidat à la présidentielle « ne peut plus prétendre incarner l’ensemble de la gauche et des écologistes ». Crime de lèse-majesté aussitôt dénoncé par les cadres de LFI, Manuel Bompard et Mathilde Panot fustigeant à l’unisson de leur chef un « prétexte » pour « rompre avec la Nupes ».

Une alliance très fragile

La coalition battait toutefois de l’aile depuis longtemps. L’espoir suscité par l’élection de 150 députés en juin 2022 avait en effet été mis à rude épreuve avec les violences conjugales d’Adrien Quatennens, la stratégie au moment de la réforme des retraites, la guerre en Ukraine ou les émeutes urbaines après la mort du jeune Nahel tué par un policier.

L’alliance ne tenait donc plus qu’à un fil avant la dernière polémique en date sur le Hamas. Déjà, le parti communiste a fait un pas vers la sortie dimanche, en votant une résolution constatant l'« impasse » de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), dominée par La France insoumise, et appelant à « un nouveau type d’union » de la gauche. Les écologistes, eux, pourraient être mis devant le fait accompli. « Si le PS quitte la Nupes, il n’y a plus de Nupes », reconnaît un responsable écologiste.

« Un fonctionnement plus démocratique »

Au sein du PS, la pression s’accroît aussi sur Olivier Faure, dont les opposants entendent bien obtenir le départ d’une alliance avec LFI à laquelle ils sont hostiles.

Le patron des socialistes continue d’ailleurs de réclamer un « fonctionnement plus démocratique » de la coalition pour aboutir à « une candidature commune à l’élection présidentielle de 2027 » et d’appeler à « un dialogue » avec ceux qui sont « prêts » à « construire le rassemblement sur des bases claires » et « en finir avec une stratégie qui nous conduit dans un mur ».

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